Bolanboogie a écrit :
Ils ont bien compris les enjeux Noir Désir, ils savent que pour plaire aux petits français il faut livrer de la frustration d'ado suicidaire pas foutu de passer à l'acte, de la poésoche sur la beauté de la nature et sur la méchanceté-pas-beau de l'homme, de la révolte de bourgeois (je suis contre la guerre, la faim dans le monde, la pollution, les nuages,...) et de l'amour infini, ce genre de trucs chiants.
Mais il y a aussi des gens qui aiment pas ces prises de tête métaphysiques et qui préfèrent parler du cul des minettes et d'alcool, et ces gens là choisissent plutôt l'Anglais parce qu'ils s'en foutent de se faire comprendre et savent que le cul des minettes ils l'attireront + avec leur guitare et en ayant l'air cool avec une langue vaguement shakepsearienne qu'avec des états d'âmes d'ado servis par une psychologie de comptoir.
A vous de voir ce qui est rock n' roll.
mmm... je n'ai pas envie de défendre Noir Désir, je ne suis pas fan, mais ta critique est plus générale. Chaque artiste dit ce qu'il a à dire, et chaque auditeur a ses blocages. Ton mépris des "états d'âme d'ados" est assez contradictoire. Le rock a toujours eu pour but essentiel d'exprimer ces "états d'âme d'ados" justement. Parmi ces préoccupations, il y a le cul des minettes comme il y en a d'autres, toutes aussi honorables les unes que les autres.
Personnellement, je bloque sur les textes politiques. Comme toi, les textes engagés de Noir Désir, ca me fait chier, je n'y crois pas. Par contre, la frustration d'ado suicidaire (que je ne trouve pas trop dans Noir Désir, d'ailleurs), ca me parle. C'est 10 ans de ma vie. Quand Kurt Cobain hurle comme un dément "what is wrong with me", ca me touche infiniment plus que l'évocation du cul des minettes. Surtout quand j'avais ton âge (si j'en crois ton profil). Quand tu es sous prozac, que tu ne sors plus de ton lit, que tu ne vois pas le soleil pendant des semaines, que tu crèves de faim parce que sortir de chez toi t'est insupportable, le cul des minettes c'est loin, très loin de ton univers. Par contre Nirvana ca me fait me cogner la tête contre les murs, ca fait sortir la rage. Et le rock pour moi, c'est ca. C'est une décharge d'énergie, que ce soit une frustration d'ado, une folie suicidaire, une rébellion politique...
Bolanboogie a écrit :
Je lis que choisir l'anglais pour faire des textes "moi tarzan, toi jane" c'est "la facilité".
Et pourquoi vous avez choisi de jouer de la guitare?
A ceux qui n'osent pas l'avouer: vous avez choisi la guitare parce que le trombonne ça emballe pas les minettes et que c'est plus dur.
euh, non. J'ai commencé la guitare pour en jouer seul. J'ai joué des années avant de faire mon premier concert, et je préfère de loin enregistrer dans ma chambre, seul, la nuit, un casque sur la tête. Je joue de la guitare parce que les sensations que me donnent la musique sont ma principale raison de vivre.
Enfin bref, personne n'a l'autorité de définir ce qu'est le rock, et de le réduire à ce qui lui plait. Un peu de tolérance, que diable.
Tiens, un des plus grands albums de rock est sans conteste "Nevermind the bollocks", et il y est peu question du cul des minettes.