La quête du jazz

Rappel du dernier message de la page précédente :
Zappou
Merci pour vos réponses à mes questions

John_Mac_Rigole a écrit :
Par contre, pour moderniser tout ça on peut jouer la gamme de A diminuée sur l'accord de Bb7. (Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres)

Tu es sûr que c'est bien ce que tu voulais dire ? Bien que je ne phrase pas encore très bien sur cette gamme, pour jouer altéré sur un accord 7 j'aurais plutôt eu tendance à jouer la gamme diminuée située 1/2 ton au dessus de la fondamentale (donc faire ressortir 9b, 9#, 3M, 11# etc ...)


skynet a écrit :

La descente chromatique à la fin?

La suivre à l'aide d'une pentatonique? c'est sportif mais rigolo...
Le plus simple là, c'est le "l'esbrouffer" ou de jouerchromatique d'ailleurs le thème à cet endroit est sur les notes de la penta Ab.


- D'une manière plus générale, si je rencontre une substitution tritonique sur laquelle j'ai un peu plus de temps (par exemple 1 mesure complète à un tempo modéré), quelle(s) sera(ont) les solution(s) les plus "naturelles" ?

Pour revenir aux dominantes secondaires, une question qui me taraude depuis un certain temps :
- Est-ce que pour mon impro j'altère uniquement les notes qui ont changé, en gardant tout le reste de ma gamme ?
- Si non, est-ce que le degré sur lequel je retombe (et/ou sa qualité) influencent d'autres notes que celles altérées par l'accord ?
John_Mac_Rigole
Zappou a écrit :
Merci pour vos réponses à mes questions

John_Mac_Rigole a écrit :
Par contre, pour moderniser tout ça on peut jouer la gamme de A diminuée sur l'accord de Bb7. (Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres)

Tu es sûr que c'est bien ce que tu voulais dire ? Bien que je ne phrase pas encore très bien sur cette gamme, pour jouer altéré sur un accord 7 j'aurais plutôt eu tendance à jouer la gamme diminuée située 1/2 ton au dessus de la fondamentale (donc faire ressortir 9b, 9#, 3M, 11# etc ...)


Oui, c'est bien ce que j'utilise. Ce qu'il faut retenir, c'est que le jazz s'appuie sur un vocabulaire, et pas necessairement sur de la théorie. Si [Name Dropping]Wes Montgomery[/Name Dropping] joue A Mélodique Mineure ascendante sur un Am7, il établi juste un "vocabulaire". On peut se poser la question sur le fait qu'il juxtapose une 7ème mineure et une septième majeure, lui, il le fait, et il est unique.

D'où la notion importante de vocabulaire du jazz.

Concernant le jeu sur des standards latins, j'ai agrémenté ma réflexion d'une vidéo :
skynet
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Zappou a écrit :
- D'une manière plus générale, si je rencontre une substitution tritonique sur laquelle j'ai un peu plus de temps (par exemple 1 mesure complète à un tempo modéré), quelle(s) sera(ont) les solution(s) les plus "naturelles" ?


Tous les outils sont bons à prendre, mais pour répondre précisément: "Sweet georgia brown" reste un exemple adapté puis qu'au début de la grille, on a la situation que tu décris avec même 4 mesures par accord et donc, largement le temps de dévellopper. Et bien "les notes cibles" seront je crois le truc qui rendra cette impro abordable techniquement tout en illustrant le fameux mouvement harmonique que tout le monde veut découvrir!

Mode d'emploi:

prend un doigté de Lab majeur pentatonique (le thème est lui même très penta!) et repère sur ton manche les 2 chromatismes formés par les tierces et septième de chaque accord. Tu phraseras ensuite en t'efforçant de placer l'une de ces notes cibles précisément sur le temps fort ou arrive l'accord.

Il faut de surcroit être bon en rythme puisqu'il faut savoir "viser" ou anticiper.
Zappou a écrit :

Pour revenir aux dominantes secondaires, une question qui me taraude depuis un certain temps :
- Est-ce que pour mon impro j'altère uniquement les notes qui ont changé, en gardant tout le reste de ma gamme ?

Oui

Zappou a écrit :

- Si non, est-ce que le degré sur lequel je retombe (et/ou sa qualité) influencent d'autres notes que celles altérées par l'accord ?


Là, j'ai l'impression que tu parles du jeu "altéré" ou on utilise carrément des modes pour accntuer le coté "tendu" ou "stable". C'est plus difficile mais en même temps, on peut choisir un peu ce qu'on va utiliser.
Bonjour les trolls
John_Mac_Rigole
Salut,
nous sommes quelques uns à suivre ce fil. Est-ce que les personnes qui suivent silencieusement peuvent donner un petit feedback ?
Quelle est votre expérience ? Est-ce que vous identifiez des blocages dans votre progression ? Comment peut-on s'entraider ? Est-ce que vous avez des conseils à me donner sur mon jeu ?
zigmout
Citation:
A Mélodique Mineure ascendante sur un Am7

en fait ca on le retrouve chez bach et assez souvent en classique en fait
Jordu
  • #35
  • Publié par
    Jordu
    le 14 Jun 11, 21:05
John_Mac_Rigole a écrit :
Salut,
nous sommes quelques uns à suivre ce fil. Est-ce que les personnes qui suivent silencieusement peuvent donner un petit feedback ?
Quelle est votre expérience ?


Salut à vous,

Pour ma part, voila ce que je crois bon pour progresser en jazz, dans un ordre flou plutôt chronologique:

1- Aimer profondément cette musique et en écouter beaucoup

2- Bosser accords, arpèges, gammes, et modes

3- Jouer des standards : thème, accords, et impro seul au clic, avec des grilles de difficulté progressive. Le fait de jouer seul au clic interdit de flotter sur la grille, il faut vraiment l'entendre et la faire entendre au travers de son chorus, en plus d'acquérir de la rigueur rythmique.

4- Travailler la technique : par exemple ce genre de truc que je trouve particulièrement utile :



5- Apprendre quelques chorus qu'on aime particulièrement par cœur pour le vocabulaire (par exemple, omnibook pour le bebop), et pour faire un pont entre le matériel théorique (arpèges etc) et le discours musical.

6- Quand on se sent prêt, aller dans les jams, jouer en groupe, faire des rencontres musicales. Retour à la case 1, et c'est reparti pour un cycle

Quant aux commentaires du jeu des autres j'évite d'en faire, je pense que c'est trop subjectif, particulièrement sur internet, ou on ne voit pas la personne jouer réellement. Le fait d'être autocritique est un bon moyen pour progresser sur le chemin de cette musique.
Bobo Parisien
Hum... Sachant que la majorité des grands jazzmen (et jazzwomen) historiques étaient alcooliques ou/et drogués (et que beaucoup n'avaient jamais entendu parler de solfège et d'harmonie)... C'est plutôt cette pente lacrymale mais formatrice que j'ai choisi d'explorer dans ma quête du Jazz...
Jordu
  • #37
  • Publié par
    Jordu
    le 14 Jun 11, 22:51
Bobo Parisien a écrit :
Hum... Sachant que la majorité des grands jazzmen (et jazzwomen) historiques étaient alcooliques ou/et drogués (et que beaucoup n'avaient jamais entendu parler de solfège et d'harmonie)... C'est plutôt cette pente lacrymale mais formatrice que j'ai choisi d'explorer dans ma quête du Jazz...


J'aimerais que tu cites quelques exemples concrets de grands jazzmen qui ne connaissent rien à l'harmonie, je pense qu'ils ne sont pas nombreux. Quant au fait (avéré) qu'un bon nombre d'entre eux étaient drogués/alcoolo, tu peux essayer d'apprendre à jouer uniquement en buvant, mais je suis à peu près certain du résultat...
John_Mac_Rigole
Oups... c'est vraiment sympa de contribuer à ce fil. Mais ce n'est en rien un fil d'opinion. Montrez ou parlez de ce que vous faites. Aidez les autres lecteurs. Aimez-les !

Je pense que beaucoup de lecteurs n'imaginent pas le travail de malade qu'il y a pour aligner quelques notes dans le style jazz. Ce fil est l'occasion d'en discuter et de démystifier tout ça
Bobo Parisien
Jordu a écrit :

J'aimerais que tu cites quelques exemples concrets de grands jazzmen qui ne connaissent rien à l'harmonie,


La liste serait trop longue... Pour n'en citer qu'un : Louis Armstrong qu'on peut considérer comme le père du Jazz moderne et vocal, de l'improvisation en soliste dans le cadre d'une structure harmonique, d'innovations en terme de rythme, d'arrangement, de swing, d'interprétation etc. (enfin un des mecs qui a influencé l'histoire et qui est à la source des interrogations théoriques de ce topic)

Mais bon ne polémiquons pas... Je vous laisse "démystifier" théoriquement...Bon courage
Les rentiers sont sympas
skynet
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Je regrette bobo, mais les "géants du jazz", sont généralement des musiciens très adroits , le son est leur élément. Et ce n'est pas une cuite après l'autre qui va te donner ça.
Bonjour les trolls
didithegrave
Oui mais le jazz s'est développé avec des oreilles, de la sueur et des drops de vitamines, pas avec des traités d'harmonie. Pour la petite histoire (et histoire de name-dropper), on avait prêté a Thelonious Monk un court statut d'étudiant à la Julliard School. Laurent De Wilde dans son excellente biographie du bonhomme, affirme que ce genre de légende découle du fait que les musiciens académiques, souvent de braves gus bardés de premiers prix, ne conçoivent pas qu'un musicien de club (noir de surcroit) puisse atteindre un tel niveau de compréhension harmonique simplement par la force de son intuition. Il faut toujours qu'on colle un label qualité conservatoire, pour rassurer les types qui ont passé leur vie a étudier scientifiquement des partoches.
Le plus important, c'est a dire le swing, ca ne s'apprend malheureusement pas dans les livres (ou sur le net), on l'a ou on l'a pas.
"J'allais toucher l'anti-accord absolu, vous entendez : ABSOLU. La musique des sphères ... Mais qu'est ce que j'essaie de vous faire comprendre, homme singe!"
John_Mac_Rigole
didithegrave a écrit :
le swing, ca ne s'apprend malheureusement pas dans les livres (ou sur le net), on l'a ou on l'a pas.


Salut,

Certes, il y a des cultures dans lesquelles l'appropriation du rythme est facilité par son omniprésence. Cependant, le swing ca se travaille comme tout le reste.

Du point de vue théorique, ce n'est justement pas ce qu'on apprend lorsqu'on fait un "dégrossissage" : ce n'est pas la troisième partie du triolet suivie de la première partie du triolet. (Ceux qui veulent l'exprimer mieux que ça sont les bienvenus ).

Là où c'est effectivement plus compliqué que ça en a l'air, c'est que la description habituelle donnée par les théoriciens n'est qu'une approche. C'est un peu comme si on voulait atterrir sur la lune avec comme constante pi=3,14. On la raterait juste de quelques milliers de kilomètres.

Ben, en jazz, c'est un peu pareil, on peu citer le triolet pour parler du swing, mais en fait, une fois qu'on est parti de ce faux postulat, on se décale jusqu'à ce qu'on l'obtienne. Le swing, ça se ressent, ça s'entend. Donc, on peut le travailler.

Il y a aussi une autre méthode (pour rejoindre ce qu'a énoncé Jordu), moi ça fait 3 ans que je n'écoute quasiment QUE du jazz, plusieurs heures par jour. Donc, ça devient ma référence. J'ai même souvent des difficultés à jouer "droit" (mais je m'entraine au clic).
skynet
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didithegrave a écrit :
Oui mais le jazz s'est développé avec des oreilles, de la sueur et des drops de vitamines, pas avec des traités d'harmonie. Pour la petite histoire (et histoire de name-dropper), on avait prêté a Thelonious Monk un court statut d'étudiant à la Julliard School. Laurent De Wilde dans son excellente biographie du bonhomme, affirme que ce genre de légende découle du fait que les musiciens académiques, souvent de braves gus bardés de premiers prix, ne conçoivent pas qu'un musicien de club (noir de surcroit) puisse atteindre un tel niveau de compréhension harmonique simplement par la force de son intuition. Il faut toujours qu'on colle un label qualité conservatoire, pour rassurer les types qui ont passé leur vie a étudier scientifiquement des partoches. Le plus important, c'est a dire le swing, ca ne s'apprend malheureusement pas dans les livres (ou sur le net), on l'a ou on l'a pas.


Il y a hélas des cons partout.

Mais d'une manière générale, le classique c'est le classique avec toute la démarche qui va autour: le musicien interprête Bach Mozart Debussy ou Ravel...

Sur une partition de classique, tout est donné jusqu'à l'intensité du jeu. Il n'est pas donné à tout le monde de retransmettre le message de ces grands maîtres. Et ceux qui savent le faire n'essaient pas de s'approprier le jazz, une phrase moqueuse qu'on entendra chez eux: "Joli ton truc, ça fait un peu jazz"

Les vrais amateurs de jazz d'ailleurs, connaissent ses origines même s'ils ont le teint d'un cachet d'aspirine. Même si actuellement, on peut la considérer comme une musique pour bobos, ils connaissent en principe son histoire et par ou il est passé. Connaissez vous la période bebop? (entre autres)

On sait que Charlie Parker avait un phrasé de fou, carrément dans l'harmonie tout en étant raide défoncé, il fallait le pousser sur le devant de la scène à peine conscient. De mon coté, aimant et travaillant cette musique (mais d'autres aussi), je trouve parfois soulant d'être taxé d'intello sans feeling par des gens justement incapables de cette démarche.
Bonjour les trolls
John_Mac_Rigole
Simple entrainement de phrasé, ce soir (sans prétention, mais accompagné par des chants d'oiseau) :
skynet
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Tu devrais ne faire jouer que les 2 & 4 par le métronome!
Bonjour les trolls

En ce moment sur bla bla et guitare...