La quête du jazz

C'est tout ?

Dernière découverte : le contrebassiste Omer Avital

encore une petite question (oui encore ) par rapport à l'échange sur les licks d'il y a 2/3 pages ... en fait j'essaye de ne pas passer par là dans ma quête du jazz car j'ai appris la guitare comme ca et je suis pas satisfait du résultat (ben oui ... )
maintenant vu l'échange entre caribou et jaybea je me dis que je passe peut être à côté de quelque chose en m'obstinant à ne pas suivre cette voie...
ma question n'est donc pas les licks pour ou contre mais plutôt les licks comment ... grosso modo 5 minutes à le mettre dans les doigts, 30 minutes à le faire tourner en boucle et on y revient tous les jours 10 minutes dans la semaine histoire de faire rentrer dans la tête ... mais j'ai envie de dire et après ... ca marche vraiment ? on s'arrête là et on prie pour que ca ressorte par magie en situation ? il faut se les faire dans toutes les tonalités ? le lick en question sur combien de mesures ?
Je sais pas si c'est très clair ... en gros comment vous apprenez / avez appris avec les licks et pour quel résultat ?
comme d'habitude merci d'avance pour votre ressenti là dessus

Lorsque tu écoutes Bireli, tu constates que son jeu est truffé de licks. C'est d'ailleurs assez effrayant, tu entends absolument tous les guitaristes qui ont fait le jazz ces 50 dernières années et même au delà (Django of course)

Pour répondre à ta question, ce que je fais personnellement, lorsque j'entends un plan qui me parle, je le repique, je l'analyse, je me le mets dans les doigts et j'essaie ensuite de le placer sur plusieurs grilles. Lorsque je suis à l'aise, je passe au suivant. Ce qui est important je crois, c'est de prendre le temps de le relever soit-même, j'ai le sentiment que l'assimilation s'en trouve décuplé par rapport à un relevé.

Apprendre en le chantant, le lick, pour l'entendre avant tout et ensuite le jouer sur la guitare.

Pour moi c'est l'essentiel, si tu joues un truc que tu n'entends pas, ce sont les doigts qui mécaniquement vont jouer et du coup tu laisses passer l'essentiel, le côté mélodique !

L'analyse c'est sympa et ça peut-être utile mais je l'aborde après coup comme un élément explicatif et une roue de secoure.

Le repiquer, c'est l'entendre, donc si tu l'entends, tu peux le chanter, ça se rejoint.

C'est d'ailleurs la grande différence avec le relevé qui lui fait appel à la vue, un sens pas très utile en musique, du moins pour l'improvisation.

Ok... c'est vrai que le repiquage c'est toujours ce qui marche le mieux... maintenant c'est toujours ce fichu temps qui fait défaut... pour le chant j'y pense jamais je vais essayer
Si j'extrapole a l'apprentissage d'un thème je suppose que vous êtes partisant de l'appropriation avant de se jeter sur la partition non?

Pour moi, apprendre le thème a l'oreille, c'est la première chose à faire. A plusieurs endroits du manche, dans plusieurs positions, avec des démanchés etc... Il est très important de s'inspirer d'une version qu'on aime. Après je fais la même chose avec la grille.
Pour commence a improviser je fais à la manière New Orleans. Je paraphrase le thème en apportant des variations de plus en plus nombreuses jusqu’à ne plus du tout reconnaitre la mélodie d'origine. C'est excellent pour développer l'oreille car cela oblige à sentir les notes qui vont "sonner". En faisant cela, il arrive parfois que je joue et enregistre ou note une formule (lick) qui fonctionne bien; afin de ne pas l'oublier.

Après, pour développer d'autres aspects de l'impro, l'intuition ne suffit pas. Il faut bosser des trucs spécifiques pour avoir de la matière et ne pas stagner dans des automatismes.

D'accord avec tout ca, le gros avantage de la guitare étant que la teansposition, c'est pas très dur...

Aussi, je trouve bon de repiquer un solo, pas des licks, pour avoir l'évolution, le touché à force, le placement rythmique....

Et ensuite les licks qui se replacent facilement les prendre et les transposer oui...

Boulot interminable !

Il y a un travail qui est vraiment efficace pour la cohérence du discours; c'est de s'imposer des contraintes lorsqu'on travaille une grille. Celle que j'ai le plus pratiquée et qui est conseillée par Scott Henderson, est tout simplement d'improviser sur une cadence rythmique d'un theme qu'on apprécie. Par exemple, improviser sur la grille de "500 Miles High" avec le rythme du thême de "Hey Jude".

Oui !!!

Travail difficile... Avec des figures simples au debut, mais ultra efficace...

C'est quoi une cadence rythmique?

Je comprends figure rythmique par ce qu'il disait

Une des plus flagrantes type demi soupir croche triolet croche croche...

L'exercice qu'on nous enseigne au départ est aussi jouer des solos en faisant des rondes, des blanches.... à des doubles, d'un côté on bosse le choix très précis des notes, de l'autre le débit, et c'est ultra difficile... Et très important, y'a rien à faire, sur un up tempo, c'est bien de savoir jouer sans se presser, mais pour que ça swing terrible faut envoyer...

C'est un rythme sur plusieurs mesures, la cadence d'"Au clair de la lune" serait :
ll: Noire Noire Noire Noire
Blanche Blanche
Noire Noire Noire Noire
Ronde :ll

C'est aussi une contrainte, jouer une cellule rythmique ou jouer sur les débits, ça peut vite devenir extrêmement difficile.
C'est un peu différent de ce que je proposais comme contrainte, si tu regardes la partition que je poste, le thême d'Hey Jude est beaucoup plus varié rythmiquement, l'idée est donc d'apprendre le thême par coeur en le chantant et de le ressortir en improvisation, mais uniquement rythmiquement, le choix des notes t'appartient. C'est terriblement efficace pour donner de la cohérence au discours. Bon ça reste un exercice, ensuite, comme pour tout ce que nous sommes amenés à travailler, il faut oublier, digérer.
ça peut aussi être une piste pour composer une mélodie sur une grille qui flatte notre oreille mais sur laquelle on sèche.