Les relations au sein du groupe

La vache, OUI! Pour moi ça a toujours été la moindre des choses, mais j'ai expérimenté aussi, et il y a de fieffées feignasses parfois dans les groupes!

On dirait que le découragement pointe le bout du nez chez certains... Allez, du nerf, que diable, la musique qu'on aime écrire et jouer vaut bien le coup par rapport à tout le temps passé à faire des conneries dans notre vie!

Ma petite expérience, c'est qu'il n'y a pas de règles. Des choses arrivent quand on ne s'y attend pas (le membre du groupe qui change de boulot et quitte la région, la rencontre d'autres musiciens qui te proposent un plateau à partager et qui booste le groupe qui ronronnait à s'en décrocher les maxilaires, la pédale achetée qui d'un seul coup te donne un son improbable à la base d'un morceau, etc...), d'autres n'arriveraient jamais si on ne poussait pas pour qu'elles arrivent, et d'autres n'arrivent jamais même si on pousse comme un malade.
Comme certains l'ont déjà noté, le minimum pour jouer en groupe c'est que le "contrat" soit clair : sur les objectifs communs, sur la gestion quotidienne, sur le niveau d'exigence, sur l'image (c'est con, mais tu fais pas un concert sans qu'on te demande une photo, et même si c'est le dernier de mes soucis, j'ai pas envie d'envoyer une image qui ne me corresponde pas - idem pour la scène), bref sur tout ce qui fait la vie d'une "petite famille temporaire" en fait.

Personnellement, j'ai toujours le cul entre deux chaises : j'écris et enregistre/programme quasiment toutes les parties de tous les morceaux, car c'est mon groupe. Je veux dire par là le groupe que j'ai souhaité monter, avec les sons que j'aime et le type de morceaux que j'aime. Il y a des règles claires (pas de solo de guitare, pas de poses de rockeurs "standard" sur scène, j'ai le dernier mot sur ce qui est posté, aussi bien en terme de visuels que de musique), mais j'ai appris peu à peu à calmer ma dictature-attitude, et j'accepte maintenant les idées des autres. Pas toutes, mais certaines. Du moment que les règles ne sont pas transgressées.
Ca peut paraître rigide, mais honnêtement ça marche bien : j'ai été clair dès le début, ils ont eux aussi su être clairs quand ils avaient des choses à dire, et je pense qu'on a trouvé notre équilibre. On se fait mutuellement confiance, mais pas aveuglément.
On a tous la cinquantaine, on sait qu'on ne vivra pas de la musique, on ne se la joue pas "attitude d'artistes" (qu'est-ce que je déteste le petit milieu musical urbain qui se la pète et qui bave sur les autres!), seule la musique est importante. Et quand on joue en concert, on se prépare sérieusement et on est motivés pour présenter notre univers de façon sérieuse et humble. C'est vraiment ça qui nous guide, le reste n'est que pipeau je pense.

Quand je dis que j'ai le cul entre deux chaises, c'est que j'aime à la fois tout maîtriser (même si je me soigne sous la contrainte des autres), mais que j'avoue prendre un pied pas possible à jouer nos morceaux en groupe. L'énergie du jeu en groupe, c'est quand même quelque chose d'irremplaçable quand ça se passe bien. Et ça permet aussi de se rendre compte que certains morceaux sont très bien enregistrés d'une certaine façon, mais doivent être joués différemment en live pour avoir de la gueule dans un set.
Par exemple, nous avons fait une résidence hier pour préparer un concert début avril, et j'ai pris un pied pas possible sur un des morceaux : je jouais, je chantais, et en même temps je me disais "Enfin, on a trouvé comment le faire sonner". Le pied intégral.

Donc oui, on peut tout faire seul devant son ordi et sa MPC avec tout plein de technologie, mais on perd quand même tout un aspect du plaisir de faire de la musique, qui est le partage instantané avec d'autres êtres humains.
Après, il y a des phases où on envie d'être seul car les autres être humains c'est chiant à gérer. Mais il faut pas que ça dure trop longtemps car sinon on devient grincheux, et on régresse musicalement.

Bref : il faut lutter, il faut du courage, mais ça vaut le coup. Tout en sachant que ça s'arrêtera un jour.

Merci à tous pour vos retours.

Je précise que j'ai presque éludé de mon raisonnement les groupes de reprises.

Pas de jugement, mais j'ai moins le soucis à gérer les reprises qu'à composer.

Il me semble que le dicton dit "seul on va vite, ensemble on va plus loin", c'est peut-être caricatural, mais ça correspond assez bien à mon expérience.

En groupe j'ai toujours veillé à avoir le minimum de membres pour que tout le monde soit investi au maximum, j'ai quasi toujours joué en trio et c'est un format que je recommande.

Par contre on n'échappe pas aux contraintes de devoir s'accorder sur beaucoup de choses, et fatalement ça prend parfois plus de temps d'aboutir.

A côté de ça j'ai fait de la musique tout seul pour aller plus vite et c'est très bien aussi, j'ai été beaucoup plus productif (en quantité) et ça fait du bien aussi. Mais la satisfaction d'avoir le control total y gagne, ce que la convivialité et le bonheur de faire les choses en équipe y perd (et inversement).


Par contre comme le dit justement Fab, il me semble que d'un point de vue "direction artistique" c'est à dire: cette capacité à avoir une direction cohérente au niveau du style musical, du son, de la démarche et du visuel, eh bien c'est plus simple si une personne à le dernier mot.

Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas composer à plusieur, ou autres. Ca veut dire qu'à moins de ne faire de la musique que pour soi-même, c'est bien si une personne a un "filtre" final qui assure une cohérence à l'ensemble (je crois que le rôle de producteur pour les gros groupes, inclue parfois cette fonction, qui est essentielle pour les artistes qui veulent vendre de la musique au plus grand nombre).

Pour l'anecdote j'ai énormément misé sur l'aspect "tout le monde participe à part égale" au processus créatif en pensant que je n'avais pas à trier les choses, par souci d'équité. Ca n'a jamais bien fonctionné pour moi. C'est comme ça qu'on fini par avoir des propositions farfelues en fonction des écoutes du moment de chacun.
Dans mes groupes on n'avait de toute façon pas le niveau pour implémenter des choses aussi diverses en gardant notre son.
Ca s'est terminé par un changement de batteur, des accusations de comportement dictatorial de la part de l'ancien. Mais avec la nouvelle équipe tout va bien, personne n'est frustré, et tout le monde est soulagé que j'aie pris à mon compte la direction artistique finale du projet (ainsi que toutes le travail supplémentaire qui va avec, il faut le dire).

Quand on répète pas parce qu'on n'a rien de prévu, on fait parfois des pauses, et on se fait des bouffes à la place, parce qu'on est devenus très amis, et on est très contents d'êtres capables de s'apprécier hors contexte musical aussi. Et quand on reprend les répètes c'est toujours un grand plaisir. Mais je ne sais pas si beaucoup des groupes font cela à vrai dire.

Dans mes deux groupes c'est pareil, on se fait des repas, soirées etc.
Il y a un côté humain important et on s'apprécie, dans nos différences aussi.

C'est pas équitable comme système. Le chanteur vient les mains dans les poches ou avec juste son micro, alors qui faut se faire chier à caser l'énorme cab du bassiste ou le bazar du batteur dans la voiture après le concert. Surtout quand le bassiste et le batteur sont un peu torchés et ne font plus rien, car se sont eux statistiquement qui picolent le plus

Pour ma part j'ai trouvé mon équillibre en faisant les deux, un projet en groupe commencé à 2 il y a 8 ans. On a intégré un batteur et un bassiste il y a 6 mois. Tout était maquetté, donc ça a simplifié le taff.
Concerts et amusement, répète hebdo.

A côté je réalise mes propres morceaux de a à z tout seul avec les idées qui sortent du cadre du groupe en terme de style.
Quand c'est plus calme en groupe je m'investis dans mon projet solo et inversement. Ca m'épargne beaucoup de frustrations car je suis un boulimique musical.

j'ai fait les maquettes de mes 3 albums + 1 ep tout seul.

et maintenant je n'ai plus envie de jouer et composer/ programmer avec des machines tout seul dans mon coin.

le côté on avance ensemble et plus loin à plusieurs me manque.

d'ailleurs on me demande toujours quand je dis que je suis musicien (même amateur): "tu joues dans un groupe ??"

Tous mes chanteurs possédaient les retours et la sono donc j'ai eu de la chance avec ça, c'était équitable. Bon en revanche ce sont des brêles quand il s'agit de brancher et régler le tout...

Tous mes duo bassiste / batteur picolaient en effet pas mal. Ça me dérangeait jusqu'à mon groupe actuel dans lequel notre bassistE (très jolie) à "l'alcool aimant" et roule des galoches à tout le monde

M'engueulez pas c'est le seul truc marrant dans ce groupe.

Cool !
T'as de la chance d'avoir une jolie bassiste très câline !!!!
Si vous cherchez un mauvais guitariste je viens avec vous !!!

ils m'ont déjà ça nous fait juste marrer mais on en profite pas, on a pas besoin de ça pour pourrir un peu + l'ambiance.

On sait jamais, sur un malentendu...

Selon mon expérience, tant qu'il n'y a pas de chanteuse un peu bonne et/ou de batteur qui cherche à composer, ça se passe correctement

C'est comme le sexe, il y a une part de chimie qu'on ne maîtrise pas :
- Parfois c'est wow dès la première fois.
- Parfois ça ne matchera jamais.
- Parfois ça vaut la peine de persévérer.
- Et j'imagine que, comme dans un groupe de musique, plus il y a de monde et plus c'est compliqué.


Sur les relations humaines dans un groupe de musique, voir ou revoir le film de référence :
"The Commitments" (Alan Parker, 1991)

Ca dépend. Quand le groupe est composé de gars qui savent se comporter en société il n'y a pas de problème