Guitare avec des nouvelles études du son

Aucune chance que l'on se dirige vers ce genre d'instruments, je crois plus à l'usage accéléré des bois indigènes par exemple

Je ne souhaite pas du tout que des guitares en carbone viennent sur le marché demain. Je dis seulement qu'à forme identique elles auraient strictement le même son.

L'instrument, qu'il soit une guitare, un violon, ou un violoncelle est indémodable, et les bois qui le composent lui donnent des couleurs chaleureuses et des sonorités musicales que d'autres matières modernes ne peuvent pas offrir à nos yeux et nos oreilles.

En ce qui concerne la sonorité et la musicalité d'un instrument, même si nos recherches de sons et nos oreilles sont différentes, celui qui est exceptionnel est souvent remarqué par la plupart d'entre nous. Chacun reconnaîtra ses superbes qualités musicales.

Mais comme une guitare qui plaît à l'un, peut déplaire à l'autre en fonction de son répertoire et de ses oreilles, cet instrument bien que reconnu pour ses qualités, ne sera choisi que par une partie seulement d'entre nous!

Sans revenir ici sur les mérites inventifs d’Ovation, de Michael Kasha ou de Steve Klein, le carbone est utilisé en lutherie guitare depuis déjà pas mal de temps et, cela, sans se limiter aux seuls barrages ou aux renforts de manche.

La lutherie intégrale carbone (manche, caisse, et surtout table) n’est donc absolument plus l’objet d’une prospective, c’est déjà une réalité qui a des années d’expérience et de réalisations derrière elle, que ce soit dans l’acoustique (classique y compris) ou dans l’électrique.

À part le carbone, la fibre Nomex est assez régulièrement utilisée pour réaliser des guitares, notamment des sandwichs bois-Nomex pour les tables d’harmonie chez certains luthiers, classiques et autres .

Le seul avantage du carbone par rapport au bois, c'est son indéformabilité. Exemple, les pêcheurs au silure prennent aujourd'hui des spécimens de plus de deux mètres et plus de cent kilos. La canne est pliée à tel point que l'on craint qu'elle casse à tout moment. Après, plusieurs prises, plusieurs années de pratique, la canne a conservé son profil rigoureusement resté droit.

Tout cela pour dire qu'un manche de guitare ne subira jamais la moindre déformation, et que l'instrument ne devrait pas connaître le moins vieillissement.

Ce qui limite grandement les risques, pour un fabricant, qui pourra ainsi garantir à vie ses instruments!

Il renforce aussi les barrages comme sur celle ci:

C’est ce à quoi je faisais allusion en passant dans mon post précédent.

Mais le thème principal qui y était résumé (je n’allais pas me lancer dans un article de fond qu’il soit journalistique ou encyclopédique) de manière insistante était celui de la lutherie intégrale (manche, touche, dos, éclisses et surtout table d’harmonie) en carbone qui existe déjà depuis plusieurs années et n’est donc en aucun cas un fantasme du futur. Cette lutherie ne peut bien évidemment pas seulement reposer sur le seul argument de l’indéformabilité ; ou alors ce serait présupposer, sans le dire, que ces luthiers ont une vue bien bien étroite de leur travail et bien peu soucieuse des réalités physiques d’un instrument de musique (vibration, conductivité...etc ...etc.) .

Le Nomex utilisé pour les tables (notamment en lutherie classique) s’accompagne, peu ou prou, du même commentaire.

Dans cet ordre d’idées (celui d’une innovation déjà un poil ancienne et extensive, c’est à dire non limitée aux barrages de table et renforts de manche, trussrod ou pas), j’ai soigneusement laissé de côté l’argument esthétique.
Sur un plan personnel et aussi subjectif que possible, le carbone et son maillage apparent ne me fascinent pas plus que ça sur une guitare, c’est le moins qu’on puisse dire .
Mais, là, c’est l’œil qui parle, pas les oreilles.
Et c’est une tout autre histoire.