Cher Blackojah,
Pas de guerre en vue . Pour moi, les modes ne sont pas un pré requis à l'improvisation. Le plus important, pour moi, c'est de connaître sa gamme majeure, son harmonisation en accords, les positions d'arpèges correspondant à ces accords, et quelle gammes pentas sont incluses dans la gamme majeure. Avec ça et en réfléchissant à l'importance des notes en fonction de l'accompagnement, il y a déjà de quoi faire des impros bien variées .
Ensuite, pour être à l'aise avec les modes, il faut être capable de repérer très facilement tout type d'intervalle sur ton manche. Exemple : je te montre une note, n'importe laquelle, qu'on considère comme tonique. Tu dois être capable de me montrer toutes les notes proches et de me dire : ici, c'est sa sixte bémol, ici sa sixte, là sa quarte...
Après, tu oublies que le mode dorien est le 2e mode de la gamme majeure, ça n'offre pas d'intérêt pratique. Ce qui définit le mode dorien, ce sont les degrés qui composent ce mode : 1 - 2 - 3b - 4 - 5 - 6 - 7b. Puisque tu es capable de repérer tes intervalles sur le manche, il te devient aisé de penser diretement en dorien sans faire la gymnastique intellectuelle qui consiste le "convertir" en "gamme majeure de un ton en dessous".
Cette façon de penser te permet de jouer d'autres modes sans te poser de question. Si par exemple ton dorien ne te plait pas, que tu le verrais bien avec une 11# au lieu d'une 11, puisque tu repères facilement sur ton manche la 11 et la 11#, paf ! tu peux utiliser ce mode immédiatement. Tu joues donc en dorien 11# et le fait que le dorien 11# soit le 4e mode du mineur harmonique t'est passé très loin au-dessus de la tête : tu n'avais en fait pas besoin de cette information pour jouer ce mode.
Finalement, la couleur du mode, c'est toi qui la définit, en fonction de ton phrasé, de ton son, de toutes sortes de paramètres qui font que, in fine, essayer de la définir par des mots est un exercice vain.
Je t'ai présenté mon approche. Elle n'est sans doute pas la seule j'imagine mais elle me semble très pratique. A toi de voir si tu en es là ou pas . Mais je le répète (et je vois que Jimmy Raney l'a fait également) : les modes ne sont pas une des priorités en impro. Cela ne vient qu'une fois certains automatismes acquis.
Les petits pains, ça fait du bien au ventre et les gros pains, ça fait du mal aux oreilles.