Bezout a écrit :
Ce ne serait pas le concert de l'ONF au Theatre de Champs en fevrier? Avec aussi du Debussy ?
Non, mais il y avait bien du Debussy en effet. L'interprète qui était mis en avant, un pianiste assez jeune, était talentueux. Dommage qu'il se sente ainsi obligé de copier les mimiques Glenn Gould, jusqu'à la coupe de cheveux
Bezout a écrit :
J'ai l'impression qu'en Jazz, c'est tres figé. Alors qu'en classique, on s'amuse à faire des reexpositions dans d'autres tonalités, on fait des melanges de themes, des developpements, des reexpositions, etc.. Rien que la forme sonate, c'est super complet, c'est pratiquement une feuille de route. En jazz j'ai l'impression que la plupart des musiciens se contente de faire tourner la grille. Même chez Miles Davis c'est comme ça (je connais pas tout, mais ses deux premieres periodes sont dans ce genre). Je ne dis pas que c'est sans interet, juste que ça manque un peu de fantaisie.
Un peu en marge de la discussion, il y a une sonate de Domenico Scarlatti que j'adore jouer, la sonate L 238, K208, tu connais? Bien sûr, je la joue avec mes modestes moyens, mais c'est une très belle pièce..Si jamais tu ne connais pas, rue toi dessus!
Pour revenir au sujet, c'est tout sauf figé. La grille c'est juste un squelette, et à partir de là, ça devient vraiment ce que les gens en font.
C'est vraiment à toi d'écrire ton histoire, et la grille et le thème sont des référents que tu vas faire évoluer à ta guise. Si c'était figé, alors aussi bien sur la forme que sur le fond, les différentes versions d'un même standard se ressembleraient. Ce n'est bien évidemment pas le cas du tout.
Pour nous guitaristes, il y a un bon exemple de ce qu'un duo de guitaristes avec une vraie culture jazz, et une solide connaissance de l'harmonie peut donner : Sylvain Luc et Bireli Lagrène. Que ce soit en live ou sur l'album Duet notamment, on voit bien comment ils refaçonnent totalement des standards qui au départ ne leur appartiennent pas. Au final, tu me ferais écouter ça les yeux bandés, et bien je te dirais "ah oui là c'est Bireli, et là c'est Sylvain Luc" parce que leur personnalité est racontée au travers de leur improvisation.
Plus proche de moi, j'ai une fierté un peu mal placée mais si tu as un jour l'occasion d'écouter mon prof (Thierry Vaillot) en duo avec Romane sur le morceau "Nomade" (extrait du CD d'Hurlak, "Bucarest Blues"), bah on voit bien à quel point ça ne saurait être figé.
Bezout a écrit :
Ah non non tu te trompes, il existe au conservatoire des classes de tres haut niveau en impro. Genre improviser une valse dans un style Chopin, ou alors improviser une fugue dans le style de bach, ou un tout simplement accompagner un chant donné en improvisant ce qu'on veut derrière.
En classe d'écriture, on apprend à analyser chaque style et à le refaire (on commence par bach, ensuite on fait du Mozart, puis du Brahms, puis du Fauré, puis du Ravel, puis du Berg, etc....)
Depuis toujours il y a des classes d'improvisation. Fauré enseignait l'impro par exemple, et ça a plus d'un siècle.
Mais evidement, ça ne concerne pas tout les musiciens, c'est surtout pour les pianistes et organistes.
Bah.........Mea Culpa alors. Je te fais tout à fait confiance, et je reconnais que je me suis trompé en ce cas =)
Ce que j'observe toutefois c'est qu'en Ecole de jazz, on a pas mal de musiciens de 3ème cycle en conservatoire qui viennent prendre des cours chez nous, et qu'ils sont totalement démunis dès lors qu'il s'agit d'improviser. Dieu sait pourtant qu'ils ont un bon niveau de jeu, mais dès lors qu'il s'agit de quitter la portée, et de faire vivre le morceau dans l'instant présent, et bien ils ont du mal.