Pierre-Andre a écrit :
Il y a une étonnante tendance à l'interdit alimentaire, j'ai une ex devenue "sans gluten", deux amies anti-lactose (seul les veaux doivent boire du lait de vache), une amie supeer bio avec parcelle d'un jardin communautaire qui fait de super tomates succulentes (et des patates troués de bestioles mais chuuut)
Certaines traquent les colorants et les conservateurs et en font un livre.
Je trouve ça étonnant, le mouvement de départ est sain (mieux manger, rejeter la bouffe industrielle) mais les doctrines qui en découlent beaucoup trop radicales, je trouve.
Je pense que les gens ont besoin d'idéologie pour agir, je vois que ça, mais je me trompe peut-être hein.
Je pense aussi que dans une époque de désanchantement politique, on se rabat sur ce qu'on peut contrôler: la bouffe, le choix de consommer ou non.
Je crois que t'as raison ... depuis la "mort de dieu" c'est l'hystérie pour se trouver un système (cohérent : comme si la vie était cohérente ...) pour essayer de donner du sens à l'existence ... les résultats ne relèvent jamais que du "symptôme"...
Le désenchantement politique était déjà annoncé au XIXème : Nietzsche prophétisait que la mort de dieu conduirait les hommes à se tourner dans un premier temps vers des "idoles" politiques ...il annonçait très précisément les catastrophes totalitaristes du XXème... après cela les hommes, se tourneraient vers un peu n'importe quoi pour essayer de remplacer le dieu disparu ...
Le plus rigolo est qu'ils se réclament souvent de l'athéisme, sans même se rendre compte qu'ils restaurent des religions plus ou moins débiles
En bref, nous n'arrivons pas à assumer le non-sens