Chacun ses lubbies. De mon côté, je crois pouvoir écrire de façon plus ou moins correcte, je n'ai aucun problème avec les fautes de français, qui ne m'énervent pas. Selon moi, la langue doit être vivante, et tout guitariste le confirmera, le live est pains (live is pain dans la version originale). Je pense que la rigidité académicienne associée à la lutte culpabilisante contre l'erreur et la faute ont fait bien plus de tort au français que les SMS et auto-tune réunis
Les anglicismes ont toujours existé. Et ils apportent parfois un sens légèrement différent, pour peu qu'on accepte de les accueillir et les laisse évoluer: "digital", à mes oreilles, n'a pas exactement la même connotation que "numérique". Ces termes importés peuvent apporter une richesse, une nuance que n'avait pas le français seul.
Par contre, ce qui m'agace parfois, ce sont certaines expressions utilisées à mauvais escient, qui réduisent le monde ou le déforment. Et le pire, c'est quand elles sont utilisées par habitude.
J'avais mentionné, ici même il y a quelque temps, l'expression "cahier des charges" dans le cas d'un achat de guitare, par exemple. Beaucoup avaient réagi en expliquant que c'était correct. On ne va pas revenir là-dessus, mais je ne crois pas qu'on puisse réduire une guitare à un ensemble de "charges" ou "nécessités": un instrument c'est fondamentalement une envie dynamique, une quête infinie, chaque élément en appel un autre et ne répond jamais à un besoin fini. C'est en rien comparable à un tournevis qui, une fois pour toute, remplit sa fonction ou pas. Bref...
Une autre expression très g.commienne est celle qui consiste à écrire "j'ai récupéré une pédale"... pour dire que l'on a acheté une pédale... Je viens de le lire, sans acrimonie vis-à-vis l'auteur de cette expression (je n'ai pas retenu qui c'était). Mais bordel, si je récupère une pédale, c'est une pédale que j'avais laissé quelque part ou dans un certain état et que je vais rechercher. Alors je me demande si cette expression ne vise pas à dénier un trouble d'achat compulsif naissant, ou plus simplement le fait qu'on l'a quand même payée, même si c'était une bonne affaire.
Vous battez pas, je vous aime tous