La fin des années 1980 est la période pendant laquelle Ibanez a sorti ses modèles les plus importants qui représentent encore ses best-sellers : la JEM puis la RG en 1987, la JS en 1989... Et au milieu de tout ça, des designs parfaitement improbables qui n'ont pas remporté le succès escompté comme la 540PII. Le P la place dans la gamme "Power", et cette deuxième version (d'où le II) lancée en 1988 présente une forme de corps radicale type RG à l'envers, où l'on retrouve les pans coupés pointus de la fameuse RG, mais avec un pan coupé aigu, plus long. Pour rendre le tout encore plus barré, la 540PII avait une tête à l'envers et des repères de touche de type dents de requin. Pour les fans de thrash metal old school, c'est une guitare qui reste inévitablement associée à l'excellent Alex Skolnick, le soliste de Testament qui s'était approprié ce mouton à cinq pattes lors des glorieux débuts du groupe.
Dans le cadre de sa gamme Genesis, Ibanez se réapproprie son passé et voici donc la troisième génération, la 540PIII. Elle reprend la bizarrerie visuelle de l'originale (sans la plaque de protection que pouvaient avoir certains modèles d'époque), et la configuration de micro HS a été retenue. À l'époque, elle était disponible en version deux humbuckers (HH) ou dans cette configuration HS plus inattendue, sauf que le petit micro Infinity au manche est en fait un humbucker à lames au format simple, une fausse configuration HS trompe l'œil donc. Le tout est contrôlé par un sélecteur cinq positions pour différents sons splittés, et un unique volume général.
Côté bois, Ibanez fait dans le classique avec un corps tilleul et un manche en cinq parties érable/noyer, sachant que le manche a le profil Super Wizard ultra plat et que l'arrière du corps présente un chanfrein radical d'accès aux aigus. La touche palissandre au radius de 17 pouces et ses 24 frettes jumbo orientent définitivement la Ibanez Genesis 540PIII du côté shred de la force, et le duo du vibrato Edge (la version Ibanez du Floyd Rose) et des mécaniques Gotoh assure une tenue d'accord sans souci malgré les mauvais traitements.
Pour couronner le tout, la 540PIII propose des finitions aussi extrêmes que sa forme, avec le jaune fluo Desert Sun Yellow et le violet bien flashy Purple Neon. Pour les plus sobres, il y a aussi du noir, mais est-ce que l'on choisit vraiment une guitare comme ça pour passer inaperçu ?
Plus d'infos sur le site de Ibanez.