Dissolution des religions ??

Rappel du dernier message de la page précédente :
Doc Loco
BluesBarbu a écrit :
skynet a écrit :
BluesBarbu a écrit :
Ouaip, en attendant c'est paradoxalement dans des états totalitaires que la religion n'existe pas (Chine, Corée du nord ...).


Mais oui: l'Iran et j'en passe. Y a même un p'tit nouveau: "Daesh", je crois.


Mon propos (peut-être mal formulé) est le totalitarisme existe sans la religion et pas tous les pays totalitaires sont sans religion


C'est juste remplacer le culte de dieu par celui du chef. Au final, c'est kif-kif: avoir une autorité suprême qui te dicte ta pensée et tes actes sans possibilité de discussion.
In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

"It's sink or swim - shut up!"
le socialisme est une idéologie déterministe qui considère les spiritualités traditionnelles comme un outil des classes dirigeantes et donc une opposition à sa mise en œuvre mais perso je considère les socialo doctrinaires comme des religieux (cultes de l'humain , du travailleur , hommage au "héros" historique , toussa toussa ...) ou la différence entre prosélyte et militant ?
"J’ai demandé à un homme ce qu’était le Droit. Il m’a répondu que c’était la garantie de l’exercice de la possibilité. Cet homme s’appelait Galli Mathias. Je l’ai mangé." Oswald de Andrade
jules_albert
marcel lévy, dans "la vie et moi", concluait ses considérations sur la religion par ces lignes :

Il y a quelques années, je causais avec un communiste qui m'apprenait non sans fierté qu'une chaire d'athéisme avait été instituée dans je ne sais plus quelle université. Il m'était un peu nouveau de voir l'athéisme élevé à la dignité d'une science, mais puisque la théologie fut pendant des siècles la science par excellence, pourquoi pas ? Je répondis à mon propagandiste que, sans vouloir porter atteinte à la majesté des sciences en général et de l'athéisme en particulier, j'estimais qu'il fallait autant de foi, peut-être plus, pour être athée que pour professer une religion quelconque. De toute façon dire du mal de Dieu est à mon avis lâche et inélégant. Il ne peut pas ou ne veut pas se défendre. Si l'on veut absolument faire preuve de témérité, qu'on s'en prenne au Diable. Il a bec et ongles.

Du reste, les progrès de la science, si progrès il y a, ne reculent nullement les bornes de l'inconnu. Ils se contentent d'augmenter la superficie du domaine de la connaissance, et multiplient par là les points de contact avec le mystère. Plus on est savant, et plus on est conscient de ses déficiences ; il n'y a que les ignorants qui soient toujours certains d'eux.

Par esprit d'équité et sans me targuer d'être pieux, je dois reconnaître que la décadence de la religion que nous constatons depuis deux siècles correspond assez exactement à un ravalement de l'intellect et de la morale, à une marche ascendante de la barbarie politique et du crime à grande échelle. À chacun d'en tirer ses conclusions. Je trouve aussi remarquable que la France, la fille aînée de l'Église, la patrie du roi très-chrétien, des Gesta Dei per Francos, la terre d'où jaillit au Moyen Age la floraison la plus éblouissante de cathédrales, soit devenue avec le temps la patrie de l'incrédulité. Il y a des choses qu'on ne comprend pas. C'est ça la religion. [...]

La nature de Dieu étant infiniment au-dessus de l'entendement humain, les religions s'éloignent d'autant plus de la vérité qu'elles essaient de définir et d'expliquer la Divinité de façon minutieuse et circonstanciée. Si l'on fait abstraction de la Révélation, qui est une pétition de principe, la théologie, ou science de Dieu, est non seulement absurde, mais sacrilège. Il est contradictoire de vouloir définir l'infini.

Je serais désolé si ces quelques pages, où je me suis contenté d'effleurer de façon très superficielle et sans malice un sujet d'une importance et d'une profondeur incalculables, pouvaient donner la moindre impression d'irrespect et de cynisme. Si la religion est un atavisme sans valeur pour le critique incrédule, et l'opium du peuple aux yeux du révolutionnaire de profession, elle est aussi le soutien et l'espoir de millions de misérables. Qu'elle soit peut-être une illusion parmi d'autres, qu'elle ait été la complice des pires forfaits, qu'elle nous assène ses dogmes comme autant de vérités, voilà qui la rapproche singulièrement de la science, sa vieille ennemie, laquelle entend aussi avoir raison sur tout, bien que brûlant d'un coeur joyeux ses théories l'une après l'autre. Admettons que toutes deux peuvent à l'occasion propager le bien, et gardons-nous de moquer les vertus balsamiques qu'elles dispensent aux âmes en peine.

(page 105)
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
jeronimoalves
jules_albert a écrit :
de rien jeronimo
il y a pas mal de sagesse dans ce livre écrit par un jeune auteur de 93 ans !



Si j'ai le temps, je m'y pencherai...
Lao
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    Lao
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arsenelapin a écrit :
manulonch a écrit :
La croyance est surtout liée à la peur d'un tas de choses...

Possible, mais dans ce cas croire en la non existence de dieu est-elle liée à la peur qu'il existe vraiment ?
On tourne un peu en boucle avec ta phrase
C'est toi Arsène qui fabrique une boucle alors qu'il n'y en a pas.

Exemple : Je ne crois pas en l'existence de Xenu (toi non plus je pense). Je ne vois pas où est la notion de peur là dedans. C'est un réflexe prosélyte d'essayer de renvoyer à leur détracteur la négation de l'existence comme étant une croyance; ce qui poserait comme vérité de départ l'existence d'un Dieu. Le seul raisonnement rationnel est le suivant : Je tourne la tête autour de moi; montrez-moi ce qui pourrait prouver l'existence d'un quelconque Dieu (j'accepte néanmoins les publications scientifiques).

Après, je suis comme Levy, je ne vois pas de problèmes à ce que des gens croient s'ils estiment que cela les soulage ou les soutient ou même les font progresser et en fait je ne nie pas que le fait de croire puisse être positif pour certains (Bakti yoga). Mais j'ai bien dit "le fait de croire"; mais de grâce, pas le prosélytisme sur l'existence d'un mythe! Dieu(x) n'existe(nt) que dans l'esprit des hommes (comme l'a bien illustré Terry Pratchett).

In fine, en ce qui me concerne, je suis surtout (et encore) d'accord avec Krishnamurti.
Jiddu Krishnamurti a écrit :
il est bon de naître dans une religion mais pas d'y mourir.
Honte à ceux qui défendent l'indéfendable ! Ils se reconnaîtront.
Colonel Blues
arsenelapin a écrit :
Colonel Blues a écrit :
Et ça ne date pas d'hier…
Car le fond reste l'octroi du pouvoir face aux masses… ne l'oublions pas !


Oula va falloir que je la relise deux trois fois pour la comprendre celle là !

skynet a écrit :
Bloiiing a écrit :


La religion est un fondement social, avec l’art.
Les premières sociétés humaines se sont agrégées autour de shaman dont les transes rituelles, stimulées par des substances psychoactives, étaient considérées comme la manifestation d’une instance supérieure.

Eh oui c’est le cannabis qui est à l’origine de la civilisation, pas le pinard.


ça permettait d'asservir les gens par le biais de croyances qui leur faisaient peur.

AIROleding a écrit :
skynet a écrit :
ça permettait d'asservir les gens pâr le biais de croyances qui leur faisaient peur.


pas tout à fait , dans un groupe d'individus forment une communauté il semble qu'il y ai besoin d'un conciliateur capable de fédérer autour d'idées (de valeurs ?) en utilisant des méthodes "théâtrales"

les rites funéraires , qui sont pratiqués dans toutes sociétés par croyants et non-croyants , pourrait être les premiers faits religieux , l'apport du surnaturel et du divin c'est développé en allant avec la complexité et les orientations politiques (les nomades avaient des croyances animistes , la sédentarisation et les citées ont eu recours au polythéisme qui est une sorte d'anthropomorphisme du divin , le monothéisme a permis de justifier un pouvoir central "fort", ....)

Doc Loco a écrit :
BluesBarbu a écrit :
skynet a écrit :
BluesBarbu a écrit :
Ouaip, en attendant c'est paradoxalement dans des états totalitaires que la religion n'existe pas (Chine, Corée du nord ...).


Mais oui: l'Iran et j'en passe. Y a même un p'tit nouveau: "Daesh", je crois.


Mon propos (peut-être mal formulé) est le totalitarisme existe sans la religion et pas tous les pays totalitaires sont sans religion


C'est juste remplacer le culte de dieu par celui du chef. Au final, c'est kif-kif: avoir une autorité suprême qui te dicte ta pensée et tes actes sans possibilité de discussion.


Dont acte… les religions ne sont et n'ont jamais été qu'un instrument de pouvoir, et redoutablement efficace ! (cf. le pourquoi de l'inquisition et des croisades…)
Quant à ceux qui disent que dans certains états totalitaires la religion n'existe pas, ils ont raison; en effet, nul besoin vu que les choses sont établies d'office par le pouvoir fasciste en place !
Après, la nouvelle version est "l'état religieux", en vogue ces dernières années…
Le prochain qui m'écrit "un publique", "une visse" ou "il a tord" sera condamné à écrire ses futurs posts au porte-plume !

"Ce n’est pas d'un dimanche à la campagne dont nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle". (B. Charbonneau & J. Ellul)
skynet
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AIROleding a écrit :
skynet a écrit :
ça permettait d'asservir les gens pâr le biais de croyances qui leur faisaient peur.


pas tout à fait , dans un groupe d'individus forment une communauté il semble qu'il y ai besoin d'un conciliateur capable de fédérer autour d'idées (de valeurs ?) en utilisant des méthodes "théâtrales"

les rites funéraires , qui sont pratiqués dans toutes sociétés par croyants et non-croyants , pourrait être les premiers faits religieux , l'apport du surnaturel et du divin c'est développé en allant avec la complexité et les orientations politiques (les nomades avaient des croyances animistes , la sédentarisation et les citées ont eu recours au polythéisme qui est une sorte d'anthropomorphisme du divin , le monothéisme a permis de justifier un pouvoir central "fort", ....)


On peut reconnaître que le travail était facile pour qui voulait prendre le pouvoir: il y avait carrément une demande à ce sujet.
skynet a écrit :
On peut reconnaître que le travail était facile pour qui voulait prendre le pouvoir: il y avait carrément une demande à ce sujet.


Le domaine spirituel , que nous titillons aussi en tant que musiciens , a généré un pouvoir que doit contrôler le pouvoir temporel .
Parcequ'il y a effectivement une forte demande , la concurrence est âpre , je ne dirai pas que ce pouvoir est facile à prendre et encore moins facilement soluble
"J’ai demandé à un homme ce qu’était le Droit. Il m’a répondu que c’était la garantie de l’exercice de la possibilité. Cet homme s’appelait Galli Mathias. Je l’ai mangé." Oswald de Andrade
Je ne me hasarderai ni à prouver ni à contredire l'existence de Dieu, mais il est intéressant de méditer sur cet étrange paradoxe : "Si vous vous exprimer à Dieu par la prière, c'est que vous êtes croyant. Si il vous répond, c'est que vous êtes schizophrène". Je rajouterai que "L'homme à créer Dieu à son image, l'inverse reste à prouver".
Rusquec
dofre a écrit :
Je ne me hasarderai ni à prouver ni à contredire l'existence de Dieu, mais il est intéressant de méditer sur cet étrange paradoxe : "Si vous vous exprimer à Dieu par la prière, c'est que vous êtes croyant. Si il vous répond, c'est que vous êtes schizophrène". Je rajouterai que "L'homme à créer Dieu à son image, l'inverse reste à prouver".


Ah bon ? Y'en a toujours qui se posent la question ?
Rusquec a écrit :
Ah bon ? Y'en a toujours qui se posent la question ?


Au risque d'étonner, je me la pose au moins une fois par jour.
Rusquec
dofre a écrit :
Rusquec a écrit :
Ah bon ? Y'en a toujours qui se posent la question ?


Au risque d'étonner, je me la pose au moins une fois par jour.


Ah...

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