Non, il y a toute une mouvance actuelle de monarchistes fatigués d'être justement associés aux nostalgiques de l'ancien régime. Il y a même les anarchristes
"Il est assez amusant d’entendre régulièrement ces critiques de la part de bons catholiques qui n’ont eu de cesse de prôner l’ordre traditionnel, au nom justement de l’alliance du trône et de l’autel : l’Église quand elle accompagne l’ordre établi n’est-elle pas déjà dans un discours politique ? L’usage de celui-ci serait-il permis aux uns et non aux autres ? Nous avons dû manquer l’étape de la révolution intérieure des partisans catholiques de Franco et de Pinochet, désolés !
Il n’est pas anodin que les jeunes martyrs de la Rose Blanche aient imprimé sur leurs tracts d’appel à la résistance au nazisme ces phrases de Novalis, tirées d’Europe ou la chrétienté : « L’anarchie bien comprise est l’élément constructif de la religion. Elle anéantit les données positives et se manifeste en nouveau fondement du monde... Si l’Europe ressuscitait, si un État des États, et une science politique certaine s’offraient à nous !... Est-ce que la hiérarchie... devrait être encore le principe d’un groupement d’États ? Le sang coulera en Europe, jusqu’à ce que les nations prennent conscience de leur effroyable démence et que les peuples, touchés, et comme adoucis par la sainteté de la musique, s’approchent des autels anciens, apprennent les travaux pacifiques et commencent, sur les champs de bataille fumants, à célébrer la paix. Seule la religion peut réveiller la conscience de l’Europe et assurer le droit des peuples ; installer sur terre, dans une splendeur nouvelle, la chrétienté, occupée seulement à préserver la paix. » Qui oserait affirmer aujourd’hui qu’en ces années-là la révolte chrétienne devait être « seulement » spirituelle ?"
Jacques de Guillebon
"Pouvoir ne pas exister, c’est évidemment une impuissance ; et c’est une puissance, au contraire, que de pouvoir exister. Si donc l’ensemble des choses qui ont déjà nécessairement l’existence ne comprend que des êtres finis, il s’ensuit que des êtres finis sont plus puissants que l’être absolument infini, ce qui est de soi parfaitement absurde. Il faut donc, de deux choses l’une, ou qu’il n’existe rien, ou, s’il existe quelque chose, que l’être absolument infini existe aussi. Or nous existons, nous, ou bien en nous-mêmes, ou bien en un autre être qui existe nécessairement. Donc l’être absolument infini, en d’autres termes Dieu existe nécessairement. C. Q. F. D."
Kropotkine