Fozzie a écrit :
Redstein a écrit :
Pour Simpère
C'est son vrai nom ?
Aucune idée. Nom de plume, en tout cas. Vrai que c'est savoureux.
Kunde : c'est précisément ça, l'agnosticisme : admettre qu'on ne sait rien.
Le problème, c'est la tendance à la récupération par le religieux, qui va s'empresser de signaler qu'« admettre ne pas savoir, c'est reconnaître implicitement que notre solution a quelques chances d'être la bonne ». Le pari de Pascal proposé en désespoir de cause, en quelque sorte.
Mais il faut savoir éviter ce leurre, sachant que le religieux n'a rien à proposer sinon des constructions intellectuelles qui ne reposent sur absolument rien...
...ou alors sur la révélation***, on est bien d'accord.
L'athée quant à lui a décidé une fois pour toute qu'il n'y a pas de transcendance, histoire de passer à autre chose - sauf qu'il a lui aussi fait le choix de croire sans savoir, choix qui dans son cas n'engage évidemment pas à grand chose, et donc position nettement plus honnête intellectuellement que la foi.
Mais l'agnostique véritable ne donne aucune prise au religieux, parce que s'il sait qu'il ne sait rien sinon qu'un jour la vie disparaît, il sait aussi que la métaphysique est la plus malhonnête des inventions humaines...
...et parce que, conscient de l'infantilisme du bâtisseur d'arrière-mondes, il a appris à regarder en face la perspective d'un néant probable.
En d'autres termes, notre amie Françoise n'est aucunement en contradiction avec elle-même : rejeter le fait religieux, ce n'est pas rejeter le doute, c'est simplement tourner le dos aux escrocs.
***
(Si la notion de révélation éveille en toi le moindre écho intellectuel et émotionnel, n'hésite pas à passer en mp : il se trouve que j'ai dans mon jardin parisien une vieille tour métallique datant de la fin du XIXe. Elle est ma foi très esthétique, et en parfait état (simple couche de Rustol à appliquer de temps en temps, ça prend 5 minutes). Je la cède à contrecoeur pour une bouchée de pain vu que j'y monte rarement. Autant qu'un autre en profite.)