Redstein a écrit :
Merci d'avoir pris la peine de taper tout ça, Josh.
J'ai bien pris la précaution de parler d'un problème "pas insoluble... sur la durée".
Le problème de la cause première est effectivement insoluble du point de vue de l'être humain de ce début de XXIe siècle - c'est même l'argument le plus convaincant en faveur de la notion de Créateur (jusqu'au moment où on se pose la question de la création du Créateur, comme tu le soulignes).
Je précise que je ne me vois pas moi-même comme athée, considérant depuis toujours l'athéisme comme aussi irrationnel que la
foi : tout ce qu'on sait, c'est qu'on ne sait pas (étant entendu que les explications proposées par les religions sont toutes plus idiotes les unes que les autres, et que l'athéisme reste une indispensable démarche de salubrité mentale face au parasitage massif de ces dernières).
Mais dire qu'on ne pourra
jamais, par nos propres moyens, remonter à cette "cause première" (et la dépasser pour en arriver à d'autres causes premières, ad nauseam), c'est effectivement tomber, par le biais d'un acte de foi, dans l'impardonnable travers de la métaphysique.
Bon alors je vais tenter de te répondre....
Sans nous risquer à rentrer dans des domaines ultra pointus et en faisant abstraction des diverses querelles d'experts qui dépassent largement notre niveau (en tout cas le mien), il existe en gros un consensus scientifique sur la théorie du Big Bang. Nous ne nous préoccuperons pas ici des théories avançant que l'univers serait en réalité contenu dans une "bulle" issue d'un superunivers plus vaste encore, non parce qu'elles ne sont pas sérieuses, mais parce qu'elles ne font que repousser le problème à un niveau supérieur.)
Disons, grosso modo, que la science actuelle dispose de modèles compréhensibles et de théories raisonnablement étayées pour remonter l'âge de l'univers jusqu'à une seconde environ après le Big Bang, moment auquel, à en croire les astrophysiciens, la température de l'univers, alors réduit à des dimensions (peu importe leur nombre) extrêmement petites, se serait brusquement élevée jusqu'à 10 millions de Kelvins. C'est dans cette "soupe primitive" d'énergie que seraient nées les premières particules et les premières forces avant, quelques instants plus tard, l'apparition des photons, et leur libération de la gravité( "Que la lumière soit " lol).
Au delà de cet horizon d'une seconde, on ne sait pas trop ce qui s'est passé, pour l'instant. Diverses hypothèses sont émises, mais on arrive à un stade ou la théorie se mord la queue elle même (cf mon post précédent) : ce que les cosmologistes appellent un singularité (et les religieux, un miracle).
Comme tu dis, il est probable que les travaux scientifiques en cours parviennent à remonter encore un peu plus loin: disons que dans quelques temps, un scientifique sortira de son laboratoire et dira:
(et là je raconte n'importe quoi, bien sûr, pour les besoins du raisonnement
)
Citation:
"
HAHAHA! Ca-y-est, j'ai réussi à savoir pourquoi il a tout d'un coup commencé à faire hyper chaud vers +1 s ! C: c'est à cause de particules appelées "Gumitrons à symétrie inversée" qui ont fusionné entre +1 µs et +1s pour donner les photons et la lumière"
Ce à quoi le premier théologien du Vatican, Imam, Rabin, Adepte de la Grande Autruche Galactique, ou fan de Chuck Norris pourra répondre, sans se démonter le moins du monde:
Citation:
"Très bien mon cher scientifique, j'accepte votre théorie des Gumitrons inversés, mais pouvez-vous m'expliquer ce qui à causé l'apparition de ces fameux Gumitrons"
Notre scientifique se gratte la tête et se repenche sur ses instruments et au bout d'une quinzaine d'années, il en ressort triomphant, une feuille de résultats à la main et annonce:
Citation:
"
HAHAHHHAHHHAHHA!!!!" Cette fois ça y est, j'ai l'explication: les gumitrons sont apparus à la suite d'une flux de protogluètes à tendance biphasées qui sont apparues vers 1piconanomilliardième de secondes après le Big Bang, à cause des interférences quantiques dues à l'extrême petite taille de l'univers à cet instant."
Ce à quoi l'adepte de l'Autruche Intersidérale (qui est le seul à être resté, les autres sont partis boire une bière-Tourtel pour l'Imam- et discuter de la prochaine raison qui poussera leurs fidèles respectifs à s'entretuer pendant des siècles), répondra:
Citation:
Très bien, mon cher scientifique, mais comment expliquez-vous que l'univers ait pu atteindre cette taille critique? Que s'est-t-il passé avant pour qu'il existe même quelque-chose dans lequel ces "forces quantiques" ont pu se déchainer?
Tu as deviné la suite: notre scientifique est condamné à retourner éternellement à ses instruments, sans être sur de jamais arriver à "l'instant zéro". Et quand bien même il y arriverais, il n'aurait d'autre choix que de dire:
Citation:
"Bon: y'avais rien, et puis tout d'un coup, POUF! il y a eu une triparticule alphabétaneuronique qui à généré un espace qui à provoqué des interférences quantiques qui ont fait apparaitre des glumitrons qui..."
C'est bien ça le problème: il y a un moment ou on est obligé de dire "POUF!" pour répondre à la question qu'on ne peut que formuler en utilisant un espèce de présent général qui balaye toute forme de temporalité: "Pourquoi y'a quelque chose, et pas rien? "
Alors je vois bien la réponse du scientifique au prêtre de l'Autruche:
Citation:
"
Ouais ben si t'es si malin, vas-y, explique moi, toi, comment ça s'est passé, connard de mystique à la noix !!"
(il est un peu énervé, le scientifique. Faut le comprendre ça fait des siècles qu'il se met en 4 pour se débarrasser de l'autre boulet emplumé, là, et il commence à comprendre qu'il n'y arrivera jamais).
Mais le prêtre aura beau jeu de répondre:
Citation:
"Ah mais moi, je ne cherche pas à expliquer quoi que ce soit: au contraire, je m'incline avec humilité et je reconnais mon incapacité à comprendre comment notre créateur, la Grande Autruche Intergalactique, à pu créer le monde. Tout ce que je peux faire c'est le vénérer avec les prières, trouver la paix intérieure par la méditation et par l'introduction d'objets métalliques chauffés à blancs dans les orifices naturels des infidèles"
Voilà, en gros...(et lourd
)
*: NOBODY EXPECTS THE SPANISH INQUISITION!