Accusé d'avoir violé deux femmes de 66 et 85 ans et agressé sexuellement une troisième de 77 ans en 2005 à Reims, un Ardennais de 37 ans déjà condamné pour agressions sexuelles sur deux vieilles dames à Charleville, a été acquitté hier. La taille de son sexe a été au centre des débats.
J'AI un petit sexe. Je ne peux pas avoir d'érection. Je n'arrive pas à pénétrer. Je n'en ai jamais parlé à personne. J'en souffre. Nordinne, un grand costaud de 37 ans, argue de sa maladie , comme il dit, pour clamer son innocence.
Accusé d'avoir violé deux retraitées chez elles et agressé sexuellement une troisième dans la rue en 2005 à Reims, il a été acquitté hier vers trois heures du matin par la cour d'assises de la Marne, comme l'avaient plaidé ses deux défenseurs. En détention provisoire depuis 29 mois, il a été remis en liberté. L'accusation avait requis vingt ans de réclusion, le maximum de la peine encourue.
Un micropénis , confirme un expert, quelques centimètres à peine. Ca ne l'empêche pas de se faire faire une fellation , assure ce médecin, mais il peut très difficilement faire subir une pénétration complète .
Jacqueline, 66 ans, accuse son voisin de lui avoir imposé une fellation. Elle habitait au rez-de-chaussée. On a frappé, elle a ouvert. Elle attendait son petit-fils. Il était une heure du matin. Un homme en cagoule a forcé sa porte. Il était en short, pieds nus. Il l'a traînée dans la chambre avant de la frapper. Il voulait la pénétrer. Elle a dit qu'elle avait le sida. Il l'a contrainte à une fellation.
Il avait un sexe pas trop long mais gros , a indiqué Jacqueline à la police. Elle est morte sept mois après son agression.
Un problème de taille
Elisabeth, 85 ans, était seule chez elle avec son mari, un handicapé. On a sonné, elle a ouvert. Elle croyait que c'était le facteur. Elle ne voit pas clair. L'hom me a dit qu'il venait pour le compteur d'eau. Il l'a entraînée dans la chambre, l'a frappée, lui a mis un doigt dans l'anus, l'a forcée à une fellation avant de la pénétrer un peu, mais pas totalement , a-t-elle précisé aux policiers.
Le sexe du violeur faisait 7 à 8 centimètres , d'après elle. Trop long pour être celui de l'accusé, relève Me Denis Decarme, son défenseur. L'expert acquiesce. Me Pascal Ammoura, partie civile, s'offusque : Est-ce qu'une femme qu'on frappe et qui est paniquée peut être aussi précise sur la taille du pénis de son agresseur !
Josette, 77 ans, marchait dans la rue. Un homme, un peu rondouillard , la trentaine , lui a touché les seins. Ce jour-là, je travaillais , proteste l'accusé. Maçon, il était sur un chantier.
Insuffisant
Les trois femmes ont reconnu leur agresseur à sa corpulence et à sa voix. Insuffisant , dénonce Me Fanny Quentin pour la défense. Aucune des deux retraitées violées n'a remarqué l'anomalie de son anatomie.
Pour la police, l'homme avait le profil. Il a déjà été condamné en 2002 à quatre ans de prison pour agressions sexuelles sur deux voisines de 76 et 80 ans à Charleville-Mézières.
Pour les experts, l'argument du petit sexe censé l'innocenter peut se retourner contre l'accusé. Celui-ci s'attaquerait à des femmes âgées non seulement parce qu'elles sont plus vulnérables, mais parce qu'elles ont l'âge de sa mère dont il veut se venger de son infirmité.
Je vous demande de le mettre à l'écart, de protéger les vieilles dames , insiste l'avocate générale Madeleine Simoncello. Empêchez-le de récidiver , implore Me Charles Rahola, partie civile. J'suis innocent, j'ai la conscience tranquille , martèle l'accusé : Pas quelqu'un qui ment comme y respire .
Francis Dujardin