numero27 a écrit :
j'ai été dans une école catho en primaire, on ne m'a jamais enseigné que la terre est plate d'ailleur cette école comprend 2 classes préparatoires aux hautes études scientifiques...
et en tant qu'interne, ça peut paraitre incroyable mais je n'ai jamais été violé par un prêtre pédophile.
Je n'ai jamais été aussi heureux que là bas, la part accordée à la religion devait y être assez légère parce que j'en ai peu de souvenir, c'était plus accès morale, genre on est tous frères sauf avec Redstein (ils ont bien précisé ça je m'en souviens) et organisation de machins caritatifs ...
Idem.
Ma petite ombre, dès le primaire, y a appris ses rudiments de latin, de grec ancien et d'hébreu avec des hommes en soutane catholique d'une humanité et d'une science incroyables.
Des hommes (ok, c'était pas vraiment mixte !) qui ne me mettaient pas le nez dans des catéchismes obscurantistes et le tripatouillage textuel des Missels, mais directement dans les textes et sources originelles de
TaNaKh comme nous le disait irrévocablement plusieurs d'entre eux.
Ce qui, rétrospectivement, était plutôt une "sacrée" sidération de la part de pères catholiques "bon teint", et plus au–delà de catholiques mainstream).
Et, à peu près comme toi, ils ne me mettaient rien d'autre sous le nez, ou ailleurs
, que du savoir et de l'intelligence.
Presque tous les jours leurs ombres et leurs sourires dans le cœur.
In illo pectore.
Bien évidemment, ce n'était pas et n'est pas la règle générale !
Ma chance, comme celles de mes copains de classe, «de mes amis d'un temps devenus vieux et lointains», fut sans doute extrême.
Ce n'est donc, ici, au plus vrai, ni le point de vue ni l'intention du prosélyte ou du zélote.
Quelles que soient les impressions ou les préjugés que laissent planer ces mots un tantinet "enthousiastes"
Cette intelligence, ou plutôt cette connivence des langues anciennes me vient indiscutablement d'eux.
Eux qui m'ont amené aussi, à la fin, vers l'arabe classique, la paléontologie ou l'archéologie (l'abbé Breuil, Teilhard de Chardin et André Leroi–Gouran) et Darwin (eh oui !), l'astronomie (et pas l'astrologie !), les sources critiques de la mythologie (ah, Gilgamesh, Enkiddu et toute l'assyriologie qui débarquait avec Jean Bottéro, que l'Église «
réduisit à l'état laïc», avant qu'il ne rejoigne l'EHESS et le CNRS, parce qu'il représentait censément «
un danger pour les jeunes»...Ils ne croyaient pas si bien dire !
)
Pas précisement comme chez les Jésuites que mon père, qui les avaient "fréquentés", craignait tant pour ses p´tiots, où l'élève, le bon élève n'a de vocation qu'à "exister" et subir, à la semblance d'une chiffe molle, l'autorité, voire l'impéritie (terme par lequel l'empire et l'ignorance crasse se laissent deviner) du prétendu maître, si l'élève n'était qu' «
un cadavre dans la main» modelé sans cesse, agi, par le maître où l'excellence signifie l'obéissance aliénée de la proie.
Voir, à ce propos et pour l'exactitude sans rêve, les mots terribles et imprescriptibles de Saint Ignace de Loyola (le fondateur de l'ordre des Jésuites, dans
Les Constitutions, mots qui me stupéfient toujours
: «...
Et sibi quisque persuadeat, quod qui sub Obedientia vivunt, se ferri ac regi a Divina providentia per Superiores suos sinere debent, " perinde ac si cadaver essent, quod quoquoversus ferri, et quacumque ratione tractari se sinit : vel similiter atque senis baculus, qui ubicumque, et quacumque in re velit eo uti, qui eum manu tenet, ei inservit....» : je souligne ; les "amateurs" apprécieront !).
J'essaye d'être mesuré.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.