BiZ a écrit :
President Evil a écrit :
C'est si difficile pour vous d'accepter qu'une personne puisse avoir un avis différent ?
Je soutiens simplement qu'on devient homo et qu'il n'y a rien d'inné.
Je veux bien qu'on me prouve le contraire, mais perso j'ai déjà vu quelques hetero hardcore devenir homo.
Y'a rien de mal les gars c'est pas la peine d'insulter les gens hein !
Ben non y a pas de mal. C'est juste que tu soutiens sans aucune preuve.
Comme personne n'a lu l'article que j'ai cité qui me semblait pertinent, quelques extraits :
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La sempiternelle question de l'inné et de l'acquis est une source sans cesse renouvelée de faux problèmes et de malentendus. Ce furent des scientifiques de haut niveau, relayés par les media, qui ont annoncé que toutes les maladies seraient guéries grâce au projet génome humaine, y compris les pathologies sociales comme la criminalité et même la pauvreté. Les choses ont changé, comme je vous l'ai dit, en partie grâce aux résultats inattendus de ce projet. Et il est généralement admis que des facteurs d'environnement sont associés aux déterminismes génétiques et c'est évidemment un progrès par rapport au réductionnisme du même nom. Mais la question rebondit aussitôt quand on croit pouvoir "mesurer" la part innée – ou génétique, bien que cela ne soit pas la même chose – et la part acquise. Les revues scientifiques de haut niveau publient encore des études sur de telles estimations, bien que les méthodes statistiques sophistiquées utilisées reposent sur des hypothèses erronées, et que cela ait été dénoncé régulièrement par des articles critiques depuis plus de trente ans. Ces calculs n'auraient de valeur que si l'on admettait que les effets des gènes et de l'environnement s'ajoutent les uns aux autres de façon indépendante. Or il n'en est rien : les effets des gènes dépendent de l'environnement et réciproquement. Une part d'inné peut être de 40% dans un environnement donné et de 10% ou 75% ou n'importe quoi d'autre dans d'autres environnements.
(...)
Considérer nos comportements comme déterminés même quand ils nous semblent librement choisis, indépendamment de gènes plus ou moins imaginaires qui en seraient les causes, nous ramène à notre première question. La génétique du comportement, comme domaine de la psychiatrie dont le statut scientifique n'est pas encore vraiment établi, fonctionne le plus souvent suivant le "principe du réverbère", qui consiste à chercher ses clefs sous un réverbère parce que c'est là qu'il y a de la lumière. Cette méthode de recherche est plus fréquente qu'on le croit dans le développement des sciences. Elle consiste tout simplement à utiliser les outils dont on dispose. Comme telle, elle est d'ailleurs bien légitime, à condition d'être conscient des limites de son pouvoir explicatif. Sinon, elle estune source, fréquemment rencontrée dans l'histoire des sciences et notamment en génétique, d'extrapolations et de généralisations abusives de connaissances partielles, ignorance qui s'ignore dont je parlais en commençant, danger encore plus grand pour la liberté par la connaissance que l'illusion du libre arbitre.
4 - Nous ne naissons certes pas homosexuels ou hétérosexuels. Nous avons des pulsions hétéro- ou homosexuelles plus ou moins fréquentes et nous passons à l'acte ou non suivant la force de ces pulsions et les effets facilitateurs ou inhibiteurs de toutes sortes, d'origine externe (sociale) ou interne. Un comportement extrême en ce domaine est celui qu'au moins depuis Platon, certaines églises, certaines traditions en Occident et en Orient, recommandent sous la forme d'une sexualité "sublimée", "platonique", comme idéal de l'amour. Tout cela est en effet le propre de l'homme, dont la sexualité est différente de la sexualité animale. Et tout cela est de l'ordre de nos passions, joyeuses ou tristes, et pas forcément l'expression de notre liberté.
5 - Tant que des biologistes continueront à répéter avec l'aide de media, que les gènes sont ce qui nous définit – la référence aux empreintes génétiques renforce cette idée reçue, mais c'est comme si on disait que nos empreintes digitales, encore plus individualisées puisque différentes chez des vrais jumeaux, nous définissent –, et que la connaissance des gènes permettra de prévenir toutes les maladies, on ne doit pas s'étonner de déclarations intempestives de politiques qui les reprennent à leur compte. Nous, scientifiques et journalistes, devons balayer devant notre porte, en amont des jugements idéologiques et moralisateurs politiquement corrects ou incorrects. Proscrire les expressions "gène de ceci ou de cela" en-dehors de cas particuliers très strictement limités, enterrer une bonne fois pour toutes les problèmes d'inné et d'acquis, contribueront à sortir du "fétichisme du gène" récemment dénoncé dans un avis du Comité National d'Ethique sur la non opportunité de transmettre systématiquement une information – pourtant parfaitement exacte – sur des enfants porteurs sains d'un gène de mucoviscidose. Car ce fétichisme continue à sévir dans les esprits, parfois transformé en démonisation, comme dans la peur généralisée devant tout OGM, qui refuse même d'entrer dans les détails sur le gène considéré et sur les avantages et inconvénients qu'on peut en attendre.
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