Déjà le terme beauf fait considérer une différence de valeur pour la personne qui l'utilise. Quand Cabu l'a "inventé", c'était un regard dur de la gauche intellectuelle sur la classe ouvrière. La notion a depuis largement glissé dépassant la notion de classe ouvrière. On pourrait assimiler la beaufitude à une pauvreté non pas matérielle mais culturelle, avec des loisirs simples et populaires, une sorte de faillite culturelle permettant aussi de protéger la classe bourgeoise contre d'éventuels parvenus. Le spectateur de foot ou de rugby tend à être regardé comme un beauf pour cette raison, même si c'est bien sur une généralisation imbécile. Car c'est oublier aussi que l'on choisit ce que l'on apprécie, sans forcément du déterminisme social. Comme aimer les frites (n'est ce pas Coin Coin!). Un sport populaire (comme les jeux du cirque en son temps) c'est aussi un moyen de contrôle sur le "peuple" ( entendre le bas peuple, la plèbe), comme le sous tend l'adage "panem et circenses". Et ainsi, de voir les "footeux" comme des personnes que l'on peut manipuler (donc peuple faible, "beauf")
A l'heure actuelle, c'est le monde qui se "beaufise". On perçoit de plus en plus des élites qui se délitent intellectuellement. Hanouna brille par son manque de culture qu'il n'essaye même pas de cacher, on a Praud qui fait des analyses politiques (de toute manière ses analyses footbalistiques étaient déjà claquées au sol). La chaine Cnews devient le PMU du coin. On ne veut pas que tu penses mais que tu "ressentes" (la peur, de l'autre, pour pencher à droite) Aux USA, la situation est encore plus catastrophique, entre réécriture, chasse aux intellectuels, (auto)censure...