Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
jules_albert
le recueil de chroniques de j.-p. manchette est un de mes livres de chevet, fabuleux pour découvrir le roman noir et sa signification sociale et historique.



sinon, pour ce qui est du livre de jean-pierre martinet (jérôme), on me signale que l'on peut encore commander directement chez l'éditeur finitude les derniers exemplaires. http://www.finitude.fr/
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
jules_albert
vient de paraître :



« Aujourd’hui, toute doctrine qui se refuse à envisager les conséquences du progrès, soit qu’elle proclame ce genre de problèmes secondaires (idéologie de droite), soit qu’elle le divinise (idéal de gauche), est contre-révolutionnaire. »

Visionnaires, Charbonneau et Ellul rejetèrent dos à dos les voies libérales, soviétique et fascistes. Dès les années 1930, ils ouvrirent une critique du « Progrès » et du déferlement de la technique et de la puissance au détriment de la liberté.

La solution : une révolution contre le nouvel absolutisme du triptyque Science-État-Industrie ; une insurrection des consciences ; un projet de civilisation ancré dans un nouveau rapport à la nature.

Ce recueil rassemble quatre textes sources de l’écologie politique, inédits pour trois d’entre eux. Contemporains de la Grande Dépression, d’Auschwitz et d’Hiroshima, ces textes incisifs offrent une clé de lecture très actuelle, humaniste et libertaire, de nos sociétés contemporaines, productivistes, consuméristes et techniciennes.
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ZePot
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Jules Albert, tu es "survivaliste" ? Tu stockes des boîtes de conserves dans un bunker souterrain ? Tu construis une arche de Noé ?
ZePot
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jules_albert a écrit :
ZePot a écrit :
Jules Albert, tu es "survivaliste" ? Tu stockes des boîtes de conserves dans un bunker souterrain ?

qu'est-ce qui te fait croire que je pourrais l'être ?

L'idée que le monde moderne coure à la catastrophe (et après tout pourquoi pas) ?
jules_albert
ZePot a écrit :
jules_albert a écrit :
ZePot a écrit :
Jules Albert, tu es "survivaliste" ? Tu stockes des boîtes de conserves dans un bunker souterrain ?

qu'est-ce qui te fait croire que je pourrais l'être ?

L'idée que nous courons à la catastrophe (et après tout pourquoi pas) ?

nous ne courons pas à la catastrophe, nous y sommes déjà.
il n'y a que les veaux pour ne pas s'en rendre compte.
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ZePot
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Ok, dans ce cas, la même question vaut pour ton mode de vie actuel... T'es-tu démerdé pour échapper à la catastrophe ?
Zorzi
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[quote="jules_albert"][quote="ZePot"]
jules_albert a écrit :

nous ne courons pas à la catastrophe, nous y sommes déjà.
il n'y a que les veaux pour ne pas s'en rendre compte.

Et oui car le veau dort.
joeydeedeemarky
[quote="Zorzi"][quote="jules_albert"]
ZePot a écrit :
jules_albert a écrit :

nous ne courons pas à la catastrophe, nous y sommes déjà.
il n'y a que les veaux pour ne pas s'en rendre compte.

Et oui car le veau dort.

et le veau mis
lomdelamancha
jules_albert a écrit :
ZePot a écrit :
jules_albert a écrit :
ZePot a écrit :
Jules Albert, tu es "survivaliste" ? Tu stockes des boîtes de conserves dans un bunker souterrain ?

qu'est-ce qui te fait croire que je pourrais l'être ?

L'idée que nous courons à la catastrophe (et après tout pourquoi pas) ?

nous ne courons pas à la catastrophe, nous y sommes déjà.
il n'y a que les veaux pour ne pas s'en rendre compte.


Témoin de Jéhova ?
jules_albert
ZePot a écrit :
Ok, dans ce cas, la même question vaut pour ton mode de vie actuel... T'es-tu démerdé pour échapper à la catastrophe ?

personne ne peut échapper individuellement au désastre. "dans un monde unifié, on ne peut s'exiler"... le mode de vie qu'impose le capitalisme - où il faut payer ou se faire payer pour tout et n'importe quoi, où tout est si dégradé, gâché, falsifié - est absolument incompatible avec un mode de vie biologiquement et culturellement équilibré, solidaire et libre.

le remède ne peut venir que d'une prise de conscience collective puis de l'action qui en découlera. on en voit déjà les signes dans certains quartiers en lutte : d'une part, on voit apparaître des circuits d'approvisionement, de transport et de formation en marge de l'économie et de l'état. d'autre part, des formes d'auto-organisation et d'auto-défense comme des assemblées et des commissions de quartier sont des indicateurs d'un début de décolonisation et de recul de l'état.

la décision de combattre résulte de la prise de conscience du conflit réel provoqué par les contradictions du système de domination, lesquelles sont bien visibles dans la destruction du territoire et l'exclusion sociale.
la principale contradiction, externe, est celle qui existe entre des besoins illimités en raison de la croissance et des recours naturels très limités que la technologie est incapable d'augmenter. en contrepartie, la plus grande contradiction interne réside au sein même de la production capitaliste lorsque le prix du travail, toujours à la baisse, et l'éclatement de la bulle du crédit, ne permettent plus d'atteindre le niveau de consommation nécessaire pour générer des bénéfices suffisants. ou dit d'une autre manière : lorsque l'extraction de la plus-value ne suffit plus pour assurer la reproduction élargie des capitaux.

cependant, le développement du capitalisme se poursuit, même si c'est en zig-zag... la baisse du taux des profits, la chute de la "valeur", peut encore se compenser principalement par la destruction du territoire : installation d'éoliennes, fracking, cultures trangéniques, centres de recyclage en tous genre, infrastructures.
la crise revêt divers aspects : économique, culturel, politique, écologique, énergétique, démographique, alimentaire, sanitaire, urbain.... c'est une crise globale, signe de la faillite des systèmes métropolitains et, en général, de la fragilité du capitalisme contemporain. lorsque le navire coule, lorsque le développement devient problématique, le plus important est de se tourner vers la collectivité afin de fomenter d'autres formes de vie et avancer vers le démantèlement de la mégamachine.

lomdelamancha a écrit :
Témoin de Jéhova ?


autant que debord, jaime semprun, lewis mumford, robert kurz ou bernard charbonneau.
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jules_albert
j'ajoute ceci pour les gauchistes attardés (ça ne manque pas) : dans les conditions actuelles de production et de consommation, les travailleurs ne forment pas une classe. ils ne veulent pas sortir du système, ils n'aspirent qu'à prospérer à l'intérieur de ce système. ils ne sont plus capables d'autonomie, ils ont abdiqué face aux syndicats qui parlent en leur nom. pourquoi ? parce que le conflit du travail ne transcende pas le capitalisme, il ne pose pas son dépassement, il se maintient sur son terrain : le travail n'a jamais été autre chose que l'autre face du capitalisme.
la lutte pour les salaires ou l'emploi ignore complètement la nature du travail et ses conséquences. exemples récents : les mineurs ne se sont jamais posé la question de l'impact de leurs activités d'extraction sur l'environnement. les ouvriers qui fabriquent des des voitures ou des sodas, ou ceux qui construisent des autoroutes ou des centrales nucléaires, ne s'interrogent jamais sur la finalité de ce qu'ils font. ils ne s'interrogent pas sur l'utilité sociale du travail et ne cherchent absolument pas son abolition en tant que marchandise : ils veulent sa conservation et une meilleure rémunération. ce qu'ils veulent c'est maintenir l'accès aux marchandises, maintenir un mode de vie consummériste (qu'ils ont interiorisé), ne surtout pas s'en détacher.

ces luttes ne servent à rien, elles ne dissolvent pas les conditions existantes, elles n'ont rien à voir avec la lutte des classes. lorsque l'empire de la marchandise est total, la classe véritablement anticapitaliste ne peut se former à l'intérieur du système, mais à l'extérieur, dans le vécu. c'est dans le combat pour la justice sociale, pour l'agriculture écologique, dans la défense du territoire que le travailleur peut se débarrasser de son aliénation. la liberté et l'émancipation sont au-dessus de n'importe quel statut accordé au travailleur.
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Olivier
jules_albert a écrit :
personne ne peut échapper individuellement au désastre. "dans un monde unifié, on ne peut s'exiler"... le mode de vie qu'impose le capitalisme - où il faut payer ou se faire payer pour tout et n'importe quoi, où tout est si dégradé, gâché, falsifié - est absolument incompatible avec un mode de vie biologiquement et culturellement équilibré, solidaire et libre.


Mais des initiatives comme Longo Maï ne sont-elles pas justement des réponses efficientes contre ce que tu décris ?
ZePot
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Jules Albert, tes réponses sont claires mais très vagues en ce qui te concerne...
oliolo
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Zepot, demande franchement à jules-albert où il veut vivre !
jules_albert
Olivier a écrit :
jules_albert a écrit :
personne ne peut échapper individuellement au désastre. "dans un monde unifié, on ne peut s'exiler"... le mode de vie qu'impose le capitalisme - où il faut payer ou se faire payer pour tout et n'importe quoi, où tout est si dégradé, gâché, falsifié - est absolument incompatible avec un mode de vie biologiquement et culturellement équilibré, solidaire et libre.


Mais des initiatives comme Longo Maï ne sont-elles pas justement des réponses efficientes contre ce que tu décris ?

c'est bien possible, même si je ne connais pas bien cette communauté. la révolte récente d'oaxaca au mexique est aussi un bel exemple de populations décidant de s'auto-organiser en dehors de l'état et de l'industrie. il y en d'autres moins connus, tout près de nous, dans certains quartiers de nos villes.

ZePot a écrit :
Jules Albert, tes réponses sont claires mais très vagues en ce qui te concerne...

je ne crois pas que ce soit l'endroit pour déballer ma petite biographie personnelle, mais puisque tu insistes, je dirais que ma vie est faite de vagabondages divers à travers différents pays, de rencontres avec des personnes partageant mes goûts, de lectures, de musique (la guitare, j'en joue un peu, vois-tu), en bref, une recherche de ce qui peut rendre la vie moins insupportable dans un monde cadenassé, artificiel et mortifère, qui a déclaré la guerre à la liberté et au vivant.
ceci est peut-être encore trop vague à tes yeux, mais il faudra t'en contenter.

jules_albert a écrit :
vient de paraître :




pour en revenir au livre d'ellul et de charbonneau (un véritable génie selon ellul), j'aimerais en citer un extrait qui montre bien le côté visionnaire de ce dernier puisque ceci est écrit en 1936 :

L'idéologie progressiste suppose une grave confusion

[...] Mais on peut faire à l'idéologie progressiste qui est le fonds commun de ces mouvements (stalinisme, nazisme, libéralisme) un reproche plus grave : c'est une idéologie fausse. L'erreur commune des mythes du progrès, c'est la croyance plus ou moins claire qu'une sorte de fatalité fait coïncider le Progrès matériel, c'est-à-dire le développement des moyens de production, avec les intérêts non seulement matériels, mais même spirituels de l'homme. On considère ce développement comme une fatalité devant laquelle il n'y a rien à faire. Et pour justifier cette passivité, on proclame cette fatalité excellente et on refuse de s'en occuper. Or toutes les véritables révolutions sont celles qui sont allées contre des déterminismes qui semblaient irrésistibles. Le coeur de l'impossible, ce domaine déclaré sacré que possède toute civilisation, c'est là qu'il faut frapper. Aujourd'hui, toute doctrine qui se refuse à envisager les conséquences du progrès, soit qu'elle proclame ce genre de problèmes secondaires (idéologie de droite), soit qu'elle le divinise (idéal de gauche), est contre-révolutionnaire.

Aujourd'hui, en effet, il n'y a qu'un seul problème : celui de l'utilisation à des fins humaines des machines sécrétées par la civilisation du profit. La droite, continuant les traditions de l'idéalisme libéral sur la fatalité économique, refuse par aveuglement, par manque de connaissance du monde moderne, de poser le problème. La droite, c'est cet étudiant, installé à la terrasse d'un café du Quartier latin en plein fracas de midi. "Oui, la France sera toujours la France." C'est cet aviateur qui, de très haut, lâchant ses bombes, monologue : "La guerre sera toujours la guerre, depuis l'âge de pierre." Oui, mais peut-être à l'âge de pierre ne détruirait-on pas si sûrement. L'homme de gauche au contraire s'exalte en face du spectacle du monde actuel, il a au moins un minimum d'humanité. S'il admire, du moins a-t-il conscience du monde actuel dominé par les lois économiques. Mais ces lois mêmes, pense-t-il, par la volonté de quelques dieux inconnus, travaillent à la libération de l'homme. Le machinisme se perfectionne sans cesse (et je prends ce mot au sens le plus large, tout procédé automatique qui tend à remplacer le geste de l'homme par un réflexe mécanique : ex. la presse, l'argent, l'État) et il témoigne de la force créatrice de l'homme. Mais un canon lourd, quel chef-d'oeuvre de l'esprit humain ! Quelle ingéniosité ! Pourtant, ne faudra-t-il pas songer à briser cette machine ? Et dès lors, un choix s'impose : vous acceptez que l'invention technique soit dirigée pour des fins spirituelles qui lui sont étrangères et qui parfois peuvent l'entraver.

Je ne fais pas la critique de la mentalité de droite ; nier qu'à l'heure actuelle, le problème révolutionnaire se pose hic et nunc en fonction des transformations techniques qu'a subies le monde depuis cent cinquante ans, c'est faire preuve d'un aveuglement qui se soigne, mais avec lequel il est impossible de discuter.

Il y a entre notre civilisation et les civilisations du passé un abîme tel que l'ancienne Égypte était plus proche de la France du XVIIIe siècle que nous ne sommes d'elle. Or ce changement, qui est un changement fait par l'homme, a-t-il été voulu ? C'est la seule question à poser, car je ne vois pas de quel droit un acte commis au hasard entraînerait automatiquement des conséquences heureuses. On ne fait que les civilisations que l'on veut ; celle-ci n'est pas une civilisation faite, mais une civilisation sécrétée par la course au profit.

Dire que le développement du machinisme, l'apparition de la grande industrie, de la grande ville, la presse, les progrès de l'étatisme, bref tout ce qui fait vraiment notre vie, est intimement lié au développement capitaliste, c'est dire un truisme. Le rythme de plus en plus accéléré du progrès technique est né de l'obsession du profit, comme la diffusion du mythe du progrès est intimement liée à la diffusion de la mentalité bourgeoise des capitalistes. La civilisation actuelle est une civilisation proliférante de cellules vides et l'image la plus saisissante est celle qui oppose la cité antique au pied de son acropole à nos villes avec leurs banlieues absurdes entassées aux noeuds de circulation. La civilisation actuelle est un produit du hasard de l'histoire ; elle est un champs abandonné où poussent surtout des mauvaises herbes et, comme toute force brutale, elle n'est pas contre l'homme, mais, accessoirement, contre l'homme.
(page 105)
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