Le topic des paroles

Loann
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Bon, comme pas mal de monde ici j'écris des morceaux. Avec du chant. Donc avec des paroles (j'ai pas Mike Patton dans mon groupe)

Mais des fois (souvent) c'est la grosse galère pour faire quelque chose qui soit abouti. D'autant que dans le groupe où je suis bassiste/choriste j'écris pour une fille, ce qui s'avère régulièrement être un obstacle. "Elle a qu'à écrire ses paroles", que vous me direz. Ben oui, je la pousse, et elle essaie parfois, mais j'aimerais bien faire plus d'un nouveau morceau par année.

D'où mon idée d'ouvrir ce sujet pour poster nos créations, nos démarches, nos anecdotes, nos frustrations, parler de nos influences et pourquoi pas s'entraider... (au fait, ne soyons pas sectaires, toutes les langues sont les bienvenues même si je promets pas d'être d'un grand secours concernant les paroles en russe)
arsouille22
O combien je comprends ce cri de désespoir...

car oui, souvent, c'est bien ce foutu texte qui bloque.. soit parce qu'il est absent... soit parcequ'il en faut bien un pour structurer un morceau.

Et bien souvent, je regrette de ne pas du tout être productif dans ce domaine, car... on n'est jamais si bien servi que par soi-même, n'est ce pas?

hs: l'est ou ton avatar, j'le trouvais chouette?
"la musique c'est 12 notes et démerde toi..." Eddie Van Halen

Besoin d'un coup de main (essai, vérification) pour un achat à distance , ça se passe ici:
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Loann
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    Loann
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Hein quoi, quel avatar ? Ca fait depuis que je suis inscrit que j'ai c'te photo pourrie

Bref, histoire de lancer le bal... vla un texte que j'ai fait pour un morceau progressif (on rentrait d'un concert de Porcupine Tree) du groupe où je suis batteur :

Loose ends

I was always here for you
And we never would argue
Trust I gave and you betrayed
Which cannot be left unpaid

I won't deny all your lies (forgive me)
Looked as sweet as fireflies (don't hurt me)
But the truth is breaking through (breaking through)
It's too late to start anew

Hey, the sun will rise again !

Every tear I shed
Every smile I fake is fun (so fun)
Lions now awake
Do as Simon says and run (just run)
Escalobar
Quand on n'est pas parfaitement bilingue (ou plus), c'est casse-gueule d'écrire en anglais. Bien sûr, ça peut faire illusion au départ, ça sonne "comme si", mais ça ne passe pas l'épreuve du pote anglo-saxon à qui on fait écouter.

Ecrivez en français, les gars, c'est bien plus productif. Attention, je ne parle pas d'écrire de la "chanson française" ou pire, du Barbelivien (niveau -10 de l'écriture), mais notre langue est capable de sonner même avec des musiques et rythmes rock. On peut prendre des libertés de vocabulaire, de construction, de sonorités tout en conservant un sens "lisible" aussi bien à la lecture qu'à l'écoute.
Fioul Moon, nouvel album : septembre 2024 !
jabadaho
Petite question : vous écrivez plutot d'abord la musique et ensuite les paroles ou l'inverse ou c'est selon l'inspiration du moment ?? Merci.
M.Twirly
quel bol d'avoir un chanteur qui vient avec 50 textes à chaque répète ! je ne m'en lasse pas. et on peut se concentrer sur la musique à mettre avec

bref bel effort oui, moi ca ne m'a jamais effleuré l'esprit d'écrire, je suis une bille !
Lutinvolant
jabadaho a écrit :
Petite question : vous écrivez plutot d'abord la musique et ensuite les paroles ou l'inverse ou c'est selon l'inspiration du moment ?? Merci.


Les deux méthodes se valent. Disons que tu n'auras pas la même logique.

Imaginons, tu as envie de parler de quelque chose (rupture, sandwich aux rillettes, parachute). Tu élabores un texte. Après tu peux réfléchir à une musique et finalement travailler une mélodie.

Plus tu es "littéraire" (dans le sens plus sensible et réactif au texte) plus ça marche.

A l'inverse, tu peux composer une musique, une ligne mélodique et trouver des mots à mettre dessus.

Il est important de prendre en compte la musicalité des mots, de jouer avec leur rendu sonore autant qu'avec leur sens. Sinon, tu feras de la chanson à texte dont la musique n'est qu'un support.

Les bons exemples en français (à mon avis) sont Noir Désir, Gainsbourg (selon les périodes), Thiéfaine, Bashung.
Après la difficulté d'écrire en français vient du fait de se créer un univers et donc de fermer la porte à qui ne réagit pas à cet univers.
L'anglais, la plupart ne comprenne pas donc les mots sont justes mélodiques.

Le Lutin "qu'on me dise qu'un chanteur français est mièvre en écoutant sans comprendre des chanteurs anglais me parait incohérent..."
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"
Masha
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Escalobar a écrit :
Quand on n'est pas parfaitement bilingue (ou plus), c'est casse-gueule d'écrire en anglais. Bien sûr, ça peut faire illusion au départ, ça sonne "comme si", mais ça ne passe pas l'épreuve du pote anglo-saxon à qui on fait écouter.


Pas mieux.Si tous les français qui écrivent en anglais avaient un pote anglo-saxon,on entendrait moins de débilités lyricales.Sinon,il faut écouter des textes en français écrits par des anglophones pour imaginer ce qu'on leur fait subir en écrivant dans leur langue.
"Un cuisinier à la fois rustique et savant, plus proche de Bukowski que de Bocuse."

"Fâchez-vous comme vous voulez, je m'en fous."
Azazello
Surtout, pas de jeux de mots.
Neredev
En général, quand je commence avec un groupe, j'apporte le Soft Machine de William Burroughs en répétition. Il y a beaucoup de passages écrits de manière rythmique (preuve que le bonhomme ne faisait pas ses cut-ups de manière totalement aléatoire) et ça permet de remplir l'espace, tester des trucs en l'attente de paroles définitives. Ça débloque pas mal de situations.

jabadaho a écrit :
Petite question : vous écrivez plutot d'abord la musique et ensuite les paroles ou l'inverse ou c'est selon l'inspiration du moment ?? Merci.


Les deux en même temps idéalement. C'est rare, mais extrêmement plaisant quand ça arrive.

Le reste du temps, j'enregistre un motif, sors de mon placard la liasse de papelards tachés de bière que je griffonne à longueur de temps et cherche la ligne qui est en adéquation avec l'ambiance du machin. J'ai des pages et des pages écrites en anglais qui parlent de tout et de n'importe quoi (pas plus tard qu'hier j'ai retrouvé des notes sur les méthodes d'anesthésie intramusculaire, allez savoir pourquoi) ; des fois, une seule ligne va être utilisable, et j'en dérive le reste des paroles - rythme, accents toniques etc, et d'autres j'ai des couplets entiers alignés les uns derrière les autres sans m'en être rendu compte en écrivant. C'est un travail de sélection, après.



La question que trop peu de gens se posent, c'est : est-ce que cette ligne, ce couplet, ces paroles, vont intéresser qui que ce soit? Est-ce que ça vaut le coup d'être chanté et entendu par quelqu'un? Est-ce que ça va avoir un impact sur l'auditeur?

Sans méchanceté aucune, Loann, le texte que tu as posté plus haut est un exemple assez typique de ce que trop de français font en ce moment : assembler des mots qui tiennent la route en un ensemble cohérent, mais sans recherche d'autre chose. Qu'en est-il des images, des doubles sens? C'est trop souvent des histoires de mecs/nanas qui ont mal fini, etc. Ça fait certes un support au chant, mais je crois que j'aime autant lire la notice d'utilisation de mon aspirateur (je ne parle pas spécifiquement de tes paroles, mais de 95% de la production actuelle française en anglais).

L'anglais, c'est une langue solide, souple et extrêmement riche. Il a de quoi créer des images d'une puissance incroyable avec quelques mots seulement. 'Faut en profiter ! Se lâcher un peu. Sortir du "I love you/you love me", comme les Beatles ont fini par le faire.
20th Century Boy
Masha a écrit :
Escalobar a écrit :
Quand on n'est pas parfaitement bilingue (ou plus), c'est casse-gueule d'écrire en anglais. Bien sûr, ça peut faire illusion au départ, ça sonne "comme si", mais ça ne passe pas l'épreuve du pote anglo-saxon à qui on fait écouter.


Pas mieux.Si tous les français qui écrivent en anglais avaient un pote anglo-saxon,on entendrait moins de débilités lyricales.Sinon,il faut écouter des textes en français écrits par des anglophones pour imaginer ce qu'on leur fait subir en écrivant dans leur langue.

Comme les anglais eux-même se fichent des fautes ( il faut dire qu'avec "l'anglais international" ils en entendent de belles) si la musique est bonne ça n'a pas grande importance.
well I’m a mess / hell, I know that it’s a crappy excuse
Neredev
Mais siiiii putain, c'est important. Pas essentiel au plaisir musical, mais presque, en ce qui me concerne. Ce n'est pas si difficile d'écrire de bonnes paroles, pour peu qu'on prenne la peine d'y consacrer un peu de temps et d'énergie.

Regardez Talking Heads. Ce sont des connards structuralistes, et les paroles sont traitées comme la musique : est-ce que ça en vaut la peine? C'est rare que je ne m'esclaffe pas en les écoutant, et c'est un plaisir tout particulier. Genre ça :

Citation:
What are you, in love with your problems?
I think you take it...a little too far
It's...not so cool to have so many problems
But don't expect me to explain your indecisions
Go...talk to your analyst, isn't that what they're paid for
You walk, you talk...You still function like you used to
It's not a question...Of your personality or style
Be a little more selfish, it might do you some good
Masha
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En dehors des fautes,l'impact que peuvent avoir les mots est important,et a moins de parler régulièrement une langue,je vois pas comment on peut la "ressentir".Par exemple,comment traduire au mieux "amazing":génial,super,cool,chouette,de la balle,extraordinaire,top moumoute,quitulabite,vachement bien...?C'est quand même pas des mots parfaitement interchangeables,si?
"Un cuisinier à la fois rustique et savant, plus proche de Bukowski que de Bocuse."

"Fâchez-vous comme vous voulez, je m'en fous."
Escalobar
Tout à fait d'accord avec Neredev et Chix. La langue anglaise présente des avantages connus : son, rythme, etc... mais comme en français, il faut faire passer un thème, une ambiance, une cohérence des mots et des sonorités dans un contexte qui doit apparaître comme évident à l'écoute.
En anglais, comme en français, le texte doit être clair et l'intention limpide : les auteurs qui manient trop les techniques de versification sont un peu comme ces virtuoses de l'instrument : ça devient vite de la démonstration.
On en revient d'ailleurs toujours au point crucial : il faut avoir quelque chose à dire et se faire comprendre de son public (même si le-dit public se réduit à une dizaine de potes). Mais on peut en dire autant de la musique en général. : sans volonté de dialogue avec le public, ça devient très vite chiant.
Fioul Moon, nouvel album : septembre 2024 !
20th Century Boy
chix4free a écrit :
Excuse moi 20th mais les Anglais, Américains, Canadiens, Australiens,...
Ayant sorti un disque sur un label Anglais et ayant discuté à la sortie de l'album avec des anglais et des américains, le chanteur qui écrivait les paroles était mortifié des fautes qu'il avait put faire ( des fautes assez basiques en plus ) mais les anglais ça n'avait pas l'air de les gêner plus que ça. Je crois qu' ils comprennent que les étrangers font des fautes et qu'il n'y a pas un écrivain frustré en chacun d'eux au contraire des français. La musicalité du texte et la musique elle-même m' a paru primer pour eux.
well I’m a mess / hell, I know that it’s a crappy excuse

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