bon....
suite à quelques fâcheux dérapages dans "photos de groupe",
je tiens à mettre certaines choses au clair:
> je ne fais pas une chasse aux sorcières, je ne passe pas des disques de Judas Priest à l'envers ( )et je ne brûle pas des effigies de Glenn Benton sur la place du village..
puisque j'en suis moi-même une, de "sorcière"..
en effet, comme vous ne le saviez pas,
je suis song-writer/chant dans un groupe de brutal death (technique)..
je suis également artiste "plasticienne", je suis chargée des artworks etc,
et j'ai à mon actif pas mal d'oeuvres personnelles violentes et sanglantes,
qui se sont souvent heurtées à la censure et à l'incompréhension..
> les paroles ne sont pas forcément "soit un simple ornement musical/soit une chose ayant vraiment du sens"
elles peuvent très bien être les 2 à la fois.
(ex: dans mon groupe, j'attache une très grande importance à l'aspect musical et aux placements rythmiques du chant, et c'est ce qui intervient en premier quand je compose avec les autres..
mais, ensuite, lorsque je "traduis" la ligne de chant en mots, je fais toujours attention à ce que ça ait un sens que j'approuve "intellectuellement", et que l'ensemble ait une cohérence)
>"compréhensibilité du chant":
effectivement, le black et le death, en général, on comprend rien aux paroles...
(nous, ça a beau être du "grunt", c'est pas pour autant qu'on raconte n'importe quoi...)de toute façon, il ya presque toujours les textes écrits avec les disques de metal,
et là ils sont parfaitement compréhensibles, sauf si c'est en norvégien, ce qui est quand même rare...
de +,
même si on ne lit pas les textes, il ya toujours le "visuel" qui est en général très explicite..
(ex: les photos dans "sectanik neocide" de Fornication = éloge des violences envers les femmes, sans aucune ambivalence)
> "pas coupable, mais responsable dans une certaine mesure":
VaiHalen, tu n'es pas qu'un guitariste, tu es un "artiste"..
nous autres artistes, avons la chance d'avoir un certain pouvoir sur le monde, mais parfois ce pouvoir nous dépasse..
il faut que nous soyons conscients des possibles dérives de ce que nous créons, ou de ce à quoi nous collaborons...
à la base, je défends moi-même la liberté d'expression artistique
mais j'ai aussi appris (à mes dépends) à comprendre que ce qui est évident pour l'auteur ne l'est pas forcément pour le public...
ex: dans le public metal, il y a les musiciens, qui ont une approche "musicale" et sont capables d'analyser, de prendre du recul...
ET il ya ceux (surtout les ados), qui prennent très au sérieux l'idéologie véhiculée par le death et le black, ils sont impressionnés et oublient qu'il s'agit seulement d' "art".
Les dérives des "fans" sont consternantes mais elles sont néanmoins réelles,
[=exemple de GRONIBARD: l'an dernier, lors d'un festival avec ABORTED et GOJIRA, où l'ambiance était plutôt "bon enfant", c'est parti en vrille:
quand une grande partie du public bourré de testostérone s'est mis à gueuler en coeur "tiens, salope, prends ça dans ton cul", dans une bonne ambiance fasciste, option viol collectif, c'était tout de suite - drôle..
une fille a essayé de calmer le jeu, et on lui a retorqué des "à poil, sale pute!" et "ta gueule, salope!".
c'est devenu franchement malsain...à la fin du concert, je suis allée aux toilettes et j'ai vu une petite nana en train de pleurer, choquée, et sa copine disant "quelle bande de connards" etc...
autre exemple: vous vous souvenez de Polly de Nirvana, petite ballade sans ambiguité au sujet du viol, et bien, pendant un concert, il ya des mecs qui ont eu l'idée de violer une des filles du public ( ), et pourtant ce n'était que NIRVANA! pas Anal Blast....
conclusion: un fan, ça peut être très-très con]
et nous devons en être conscients...
évitons donc de leur fournir encore + de matière idéologiquement "ambigue" et favorisant le "partage en vrille"...
(je crois qu'il est aussi de la responsabilité d'un groupe, lorsqu'il est "récupéré" idéologiquement (ex: le black récupéré par les groupuscules nazis),de se manifester clairement s'il n'est pas d'accord, chaque fois qu'il en a l'occasion.)
>>BESOIN DE VIOLENCE:
mon groupe fait de la musique violente, et mes textes sont violents.
j'en ai besoin, et ça me soulage...et je ne suis pas pour transformer le metal extreme en Lorie-metal
MAIS
-je pense qu'on peut parler de choses violentes sans prôner la violence.
-je trouve que la violence et la souffrance dans la Vie réelle est une source d'inspiration suffisante pour mes paroles..
(les black-métalleux chantant l'Apocalypse sont trop souvent des petits-bourgeois de salon qui n'ont jamais "subi".)
> au début, j'écrivais des chansons à la Slayer, avec des Kalaschnikovs partout et des massacres et tout ce qui faut...
et puis un jour, pendant une répèt, est venu un gars qui avait vraiment connu la guerre civile dans son pays.
et là j'ai pris conscience que mon texte était déplacé, immature,stupide, illégitime...
maintenant, je m'autorise
à parler de viol parceque j'ai moi-même été violée,
je parle d'hopitaux psychiatriques parceque j'ai moi-même été internée,
je parle de nazisme parceque mon grand-père a été déporté à Auschwitz..
évitons de parler de choses que nous ne connaissons pas.
engageons-nous spirituellement dans ce que nous créons.
prenons nos responsabilités.
(excusez-moi pour la longueur )
Jag skulle vilja ha en smörgås ... OF DOOM !!