Improviser au piano...

Rappel du dernier message de la page précédente :
tevez2
Bin pour le jazz, c'est comme tout les instruments : cadences/ gammes/ arpèges

Tout d'abord tu travaille sur un II V. Simple donc.
Main gauche et main droite , tu travailles chaque accord ( avec renversements) + Relatif mineur. Ca sera une bonne base. Tu plaques tranquillement tes accords, tu les joues en rythme... ect...



Apres main droite :
Travailles les arpèges et les gammes . Les monter, les descendre.. En commencant par soit T,3,5,7 ect... Puis les briser. Tout ca , ca se fait fait lentement.

Et puis pour apprendre quelle gamme jouer sur quel degré, tu peux trouver dans les livres de théorie musicale.



( Avec ca , tu auras de bonnes bases pour apprendre à improviser jazz ; mais tu peux très bien apprendre une partition, tout dépend tes envies/objectifs. )
Salut,

contrairement aux c...ies que l'on peut lire dans certains threads, l'impro ne vient pas en "fermant les yeux et en se laissant aller".

Il y a 2 choses importantes dans une initiation à l'impro jazz :

La première est théorique et technique :

- bosser tous les accords classés et leurs extensions dans toutes les tonalités, tous leurs renversements et toutes leurs positions (ouvertes - fermées - en tierces - en quartes - en clusters )

- bosser toutes les gammes de l'impro ( modes anciens - blues - pentatoniques - par tons - diminuées - diminuées inversées - altérées - altérées inversées etc.. ) dans toutes les tonalités, à 1,2,3 et 4 octaves et dans différents tempi.

- bosser les relations gammes - accords dans tous les tons et pour les 6 natures de l'accord de 7ème ( maj7, min7, dom7, 1/2 dim, dim et sus4.

- bosser tous les patterns du jazz dans toutes les tonalités et apprendre à les développer

La seconde est culturelle :

Le jazz est un univers à part qui nécessite beaucoup d'écoute des "grands maîtres" avec une oreille analytique. Ne pas hésiter à se procurer ces partitions et à les analyser, les décortiquer etc..
Le feeling, le swing n'ont qu'un mode de transmission, l'oreille..

Je t'ai mis quelques tutos gratuits là : http://www.musiclassroom.com/f(...)age=2

Mais tu t'en doutes, c'est une question d'années...
Cours en ligne / www.musiclassroom.com
Ed Pero
L'improvisation dépend à la fois du niveau de technique et de culture qu'on a. Personnellement, j'ai commencé à improviser vers 8 ou 9 ans, quand je butais sur mes déchiffrages au piano parce que j'avais un niveau de lecture déplorable. Après avoir travaillé la lecture à vue et pas mal de partitions (principalement de la musique française au tournant du XIXè au XXème siècle), j'ai intégré ce langage.

Le piège avec le jazz ou la variété, c'est que quelle que soit l'impro, elle sonnera jazz ou variété. Ces deux domaines s'appuient sur des utilisations de modes et d'accords bien définis (triades pour l'harmonie plus l'usage des modes diatonique, mixolidien et éolien pour la variété là où on a tendance à charger en superstructures en jazz et qu'on abuse de l'usage modal, voire de la transposition chromatique des motifs) qui font qu'ils s'en émancipent rarement. Par ailleurs, ce sont des musiques pulsées donc, il est rare d'avoir des changements de tempo, des ralentis plusieurs fois dans un morceau de jazz ou en variété. Cela arrive mais le rubato appartient bien à un autre style.

La musique "classique" (l'appeler musique "savante" n'est pas forcément plus juste) a toujours gardé une ouverture sur le reste du monde en empruntant souvent des modes et des harmonies aux autres là où elle est définie par sa structure (forme sonate, forme binaire, forme rondo, etc) et la seule à accepter des structures d'improvisation vraiment libre.

En gros... pour improviser, il faut se nourrir de tout et prendre le temps e l'assimiler. Personnellement, j'essaie toujours d'exploiter au mieux un motif mélodique ou rythmique et ça demande toujours plus d'approfondissement en connaissances en harmonie. Et surtout de savoir comment tel ou tel compositeur s'est déjà penché sur la question aide à ouvrir des voies. Par ailleurs, même si je suis assez tonal, je n'ai pas peur de la dissonance, la notion de fausse note n'existe pas, tout dépend de l'emploi qu'on en fait. Bach systématisait les interdits musicaux (quintes parallèles, retards de quartes ou de seconde avec une tierce à la basse, utilisation du 3è degré mineur interdit à outrance) afin de les rendre intelligibles et rationnels à l'oreille.

Au bout de 20 ans de piano (sans avoir le temps de bosser 7 heures par jour comme je le faisais par périodes), quand j'improvise, ça donne ça :



En ce moment sur clavier et Piano...