The North Will...Fall...Again. Manchester Toe-pick

Ça fait un petit moment que l'idée me trotte dans la tête - je traîne mes guêtres dans la brique rouge nord-anglaise depuis quelques mois maintenant, et il s'y passe des tas de trucs, dégueulasses ou moins dégueulasses, musicalement parlant.

Je conçois le présent sujet comme une revue a-mensuelle de ce qui se passe ici en ce moment, mais je suppose que la quantité de musique potable sortant de Manchester depuis cinquante ans a été suffisamment réduite pour qu'on puisse aussi en causer.

Toute référence à Joy Division, et, bien entendu, Nu & Drogué, est interdite.




Pour commencer, et parce qu'il s'agit sans aucun doute du groupe local le moins cool, je voudrais vous causer de Modern Blonde. Les plus prolifiques, les plus débiles, et les plus honnêtes gens de la ville. Musicalement parlant, ça m'évoque un accouplement illégitime de Brian Eno avec Scott Walker. Leurs trois albums on étés enregistrés à la maison, ce qui ne...s'entend pas vraiment. C'est foutraque en le sens que l'on peut passer de Captain Beefhart à Robert Fripp d'un morceau à l'autre.





Il s'agit de loin de mon groupe local préféré. Leur dernier album est téléchargeable ici :

http://modernblonde.bandcamp.c(...)ruths

Et, si ce que j'ai entendu l'autre jour est vrai, ils devraient signer sur le label du défunt (ou presque) Peter Hook d'ici peu. Mais ça n'est pas gagné, vu leur historique de couacs liés à la malchance (anciennement managés par l'ex-femme de Tony Wilson, ils se sont retrouvés signés par le label de Barry Adamson, qui a presque immédiatement fait faillite, etc).


A suivre - The Louche, Peace Signs, Pins (attendez vous à un massacre), etc. Si vous en avez quelque chose à foutre, bien entendu.

Vu que mon groupe à moi ne fout absolument rien ces temps-ci (le bassiste est à Berlin en train de se noyer dans la pilsner), je continue la peinture de ma fresque nord-anglaise, pour votre plus grand plaisir.

Je vous offre aujourd'hui les fantastiques PINS.



PINS gravite autour de la faune associée à Sways Records. PINS divise les foules. PINS semble beaucoup exciter les jeunes mâles locaux. PINS est un peu la version mancunienne des Plasticines. Une collection de pleureuses super-hypées incapables de jouer de leurs instruments ou d'écrire un morceau viable...mais qui ont un certain potentiel commercial grâce à leur plastique - insipide à souhait, mais il paraît que certains aiment ça.

PINS est bien plus impliqué dans mon existence que je ne le souhaiterais. Le patron du bar où je bosse est avec une PIN. L'ancien bassiste de mon groupe a été victime d'une PIN, qui lui a froidement extorqué des heures dans son studio d'enregistrement contre des échanges de fluides. La chanteuse de PIN s'est presque mise à pleurer lorsque de je lui ai dit que son groupe n'était pas ma tasse d'anchois. Tout le monde parle de PINS, en bien ou en mal.

La musique se situe quelque part entre le garage moderne et Avril Lavigne. Les mélodies sont austères, les paroles sont incroyablement mal écrites et génériques. Le produit final, enregistré, semble de toute façon assez secondaire ici...

Je ne sais même plus trop quoi penser de PINS, sinon que je préfère encore écouter Cyndi Lauper. Ces quatre filles, au demeurant plutôt gentilles, sont l'exemple type du groupe local qui attire l'attention (NME, etc) grâce à de meilleures connections et un travail plus ou moins élaboré de son image, provoquant la jalousie de ses contemporains qui, trop occupés à cracher dessus, oublient que plus personne ne se souviendra du groupe en question dans un an ou deux.





A dans deux mois.

Si tu peux accrocher une PIN à ton revers, c'est tout le mal que je te souhaite (ah non, il me semble que tu es maqué).
A part ça, le clip est beaucoup plus travaillé et ambitieux que la "musique", ce qui est assez symptomatique de l'époque.

Effectivement. Elles n'ont pas d'énorme label derrière elles (pour être honnête, elles galèrent un peu à en trouver un - leur momentum médiatique est un peu passé maintenant), mais leur management sait ce qu'il fait. C'est dommage que le temps consacré aux clips et aux séances photos ne soit pas passé à bosser sur leur musique.

J'étais passé à côté de ton premier post... Continue, tu m'intéresses!

Au fait, pourquoi tu écris "le label du défunt (ou presque) Peter Hook"? C'est Hooky qui est presque défunt, ou son label?