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Born to run
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Born to run le 17 Nov 2005, 13:56
BORN TO RUN
Born To Run, renaissance trente ans plus tard
Au printemps 1974, Bruce Springsteen était un auteur du New Jersey, âgé de 24 ans, maigrichon et ébouriffé, qui s'apprêtait à enregistrer son troisième album. Il était sous pression. En dépit de son statut de révélation dans les clubs de la Côte Est, malgré l'appui des critiques rock, il n'avait pas vendu suffisamment ses deux premiers albums pour convaincre son label, Columbia, qu'il n'était pas un flop. Ça s'apparentait à sa dernière chance.
Pourtant, il n'entrait pas en studio pour y faire un tube mais, au contraire, pour y enregistrer une pièce maîtresse. "Nous avions tant d'ambition", dit Jon Landau, actuel manager de Springsteen. Il produisit l'album avec Springsteen et son manager de l'époque, Mike Appel.
"Nous savions exactement ce que nous voulions", se rappelle Jon dans une interview la semaine passée. "Nous n'étions pas là pour faire quelque chose de moyen ou une quelconque chanson pour les radios, nous étions là pour faire quelque chose de grand."
Le résultat - après 15 mois d'écriture et de réécriture, d'implacables sessions d'enregistrement de 18 heures et après le remplacement de la moitié du E Street Band - fut Born To Run, sorti le 25 août 1975. Cet album fit passer Springsteen du statut de célébrité locale à celui d'icône du rock américain.
Trente ans plus tard, Springsteen publie à nouveau Born To Run dans un coffret (au prix de 39.98 $) que Landau décrit comme "un tour d'honneur". Ce coffret comprend une version remasterisée de l'album originel et deux DVDs : Wing For Wheels, un documentaire sur l'enregistrement de l'album, et Hammersmith Odeon, London '75 , un film de deux heures montrant Springsteen et le E Street Band donnant toutes leurs tripes face à un public sceptique pour leur premier concert en Angleterre. Placée à la fin de Wings For Wheels, on trouve une autre prestation : Springsteen et son groupe à Los Angeles en 1973, interprétant trois chansons dont Thundercrack qui ne devait sortir qu'en 1998, au moment où Springsteen publiait sa compilation d'inédits, Tracks.
Le documentaire, qui inclut des séquences filmées lors des sessions d'enregistrement demeurées inconnues à ce jour, montre une bonne partie de la problématique du processus d'enregistrement. Le film du concert de Londres, resté bien au chaud pendant ces trente ans dans les archives de Springsteen, présente un triomphe tonitruant : des gars du New Jersey nullement déconcertés, pleins de courage, d'adrénaline et de virtuosité.
Wings For Wheels est façonné à partir de bandes filmées par Barry Rebo, un fan du New Jersey et ami de Springsteen, qui est actuellement le président d'Emerging Pictures, un réseau national de salles de cinéma numérique. Rebo a filmé Springsteen pour la première fois en 1970, sur du Super-8, et il a suivi Springsteen avec sa caméra pendant une décennie.
"Si je voulais être un caméraman, ce qui était mon but, il était le meilleur sujet que je pouvais avoir", se souvient Rebo lors d'une interview au téléphone dimanche passé avant de rejoindre Atlantic City pour assister au concert de Springsteen. "Il était timide mais, une fois sur scène, il devenait ce musicien incroyablement charismatique."
Rebo possède plus d'une centaine d'heures de vidéos et de films sur Springsteen comme, par exemple, la série de concerts célèbres au Bottom Line à Manhattan et au Roxy à Los Angeles. "C'était destiné à devenir soit quelque chose pour le public soit le plus beau des films privés", dit Rebo. Springsteen acheta les bandes à Rebo en début d'année et ce coffret en offre la première publication.
En 1974, Rebo installa une vieille caméra noire et blanche aux 914 Sound Studios à Blauvelt, New York, où Springsteen avait commencé à enregistrer Born To Run. Landau décrivait poliment le studio comme quelque chose de légèrement dépassé, suranné. Entre autres choses, le piano, au cœur des chansons, se désaccordait facilement. Springsteen s'acharna ici pendant des mois et des mois, au beau milieu de dates de concert dans des clubs, sur les quatre minutes et demie de la chanson Born To Run.
Thom Zimny, qui réalisa Wings For Wheels, a dit que pratiquement toute la musique du DVD ne provenait pas de l'album fini mais des interminables prises (le menu du DVD contient des bribes de conversation de studio). Un chapitre fascinant montre de quelle manière les parties de Born To Run étaient mises ensemble, mettant en exergue telle ou telle prise du mixage final de la chanson. "C'est impossible d'énumérer le nombre d'overdubs qu'il y a eu", dit Zimny. Quand la chanson fut finie, David Sancious (claviers) et Ernest "Boom" Carter (batterie) quittèrent le E Street Band. Leurs remplaçants, Roy Bittan au piano et Max Weinberg à la batterie, font toujours partie du groupe.
Springsteen se battit également à Blauvelt pendant une bonne année avec Jungleland, la chanson épique qui clôt l'album. "Ils étaient coincés", selon Rebo. "Bruce avait une idée très précise en tête et tentait de la décrire à des gens qui n'avaient jamais enregistré un album de cette manière."
À l'aide d'une caméra modifiée avec des éléments d'une caméra de sécurité lui permettant de tourner même dans des zones de faible luminosité (parfois à la lumière des seuls diodes des compteurs de la console), Rebo filma un Springsteen apparemment épuisé mais déterminé, mécontent du son et réclamant de nouvelles prises. Pourtant, lorsque Springsteen s'installe au micro pour chanter Jungleland, il a pensé précisément à toutes les inflexions dramatiques, du murmure jusqu'au cri.
Springsteen invita Landau, un journaliste de rock qui avait écrit de Springsteen qu'il était "le futur du rock'n'roll", aux sessions d'enregistrement et Landau commença à donner des conseils. Il convainquit Springsteen de quitter Blauvelt pour rejoindre un studio de première classe, le Record Plant à Manhattan, où l'album fut finit. Dans Wings For Wheels, Springsteen dit de l'album qu'il contient ses textes les plus théâtraux. Il dit qu'il a essayé de faire de ses chansons des petits films complets avec des introductions scéniques, des personnages typiques et des interludes d'ambiance. "Au début, les paroles auraient décrit un mauvais film de série B", constate Springsteen. "Je voulais que le produit final ressemble à un bon film de série B nimbé de spiritualité."
Born To Run est la frontière entre ses textes d'adolescent et son travail d'homme, selon Springsteen. Il s'agit autant d'un point final que d'un commencement. Des chansons telles que Thunder Road et Jungleland ont bien plus de points communs avec des œuvres élaborées, à plusieurs parties, comme Rosalita qu'avec des chansons plus récentes.
"Il ne voulait pas faire une suite", dit Landau. "D'ailleurs, il ne l'a jamais fait. Il y a une bonne partie de son travail qu'il ne répète pas."
Les fans de longue date de Springsteen pourront être surpris de voir autant apparaître Mike Appel dans le documentaire. Il fut le manager qui aida Springsteen à obtenir un contrat d'enregistrement et qui incita la compagnie réticente à donner encore plus d'argent pour l'enregistrement de Born To Run. D'après Landau, "Mike était vraiment bon pour toquer aux portes et... vous savez... parler aux gens jusqu'à obtenir ce qu'il voulait."
Appel et Springsteen produisirent la chanson Born To Run avant que Landau ne commence à travailler avec eux mais ce dernier supplanta en fait Appel en tant que conseiller principal de Springsteen. Après la sortie de l'album et au-delà de la période couverte par le documentaire, Landau et Appel mirent le grappin sur la carrière de Springsteen.
Le contrat à long terme que Springsteen avait signé avec la compagnie de production de Mike Appel, Laurel Canyon, octroyait à la compagnie les droits d'auteur de Springsteen et lui donnait plus de royalties que Springsteen n'en recevait.
En 1976, lorsque Springsteen voulut travailler sur son album suivant avec Landau comme producteur, Appel leur refusa la permission et obtint plus tard du juge l'interdiction pour eux de travailler ensemble. Les contrats de Springsteen furent examinés et le rapport d'un des comptables les décrivit comme "une exploitation inconcevable". Après quasiment une année de poursuites judiciaires et de batailles devant les tribunaux, Springsteen et Appel parvinrent à un règlement à l'amiable. Springsteen retrouva ses droits d'auteur et il commença à enregistrer Darkness On The Edge Of Town avec Landau.
Pourtant, on peut presque affirmer qu'Appel a contribué à l'achèvement de Born To Run. Il avait planifié une tournée en pensant que l'album serait fini. D'après Landau, le dernier jour d'enregistrement possible avant que le groupe ne débute la tournée fut un marathon qui vit Springsteen et le saxophoniste Clarence Clemons réfléchir à chaque note du solo de Clarence dans Jungleland pendant 16 heures.
"Ce fut un cauchemar", dit Landau. "Il avait une vision très précise dans son esprit et sa seule manière de la concrétiser était de répéter encore et encore avec Clarence. Sur cet album, il était vraiment obnubilé par le but à atteindre."
Landau se rappelle : "Il était en train de finir avec Clarence dans une pièce, le groupe se trouvait dans une autre. Ils mixaient Jungleland sans le saxophone, ils attendaient de l'inclure, dans une autre pièce et, vers 7h00 - 8h00 du matin, ils sortirent du studio, grimpèrent dans un bus et filèrent à Providence pour y commencer la tournée."
L'aspect vraiment théâtral des textes de Springsteen apparaît dans le DVD du concert de l'Hammersmith Odeon. Le show fut filmé et enregistré avec un 24-pistes. Springsteen l'avait presque oublié jusqu'à ce qu'il fouille récemment dans ses archives. "On m'avait dit qu'il allait m'envoyer quelques prises de vue", dit Zimny. "Il s'agissait en fait de 16 boîtes, sans étiquettes, datant de 1975." Les films étaient sans son, séparés de l'enregistrement sonore, ce qui obligea Zimny à lire sur les lèvres pour coller la musique sur les images.
Sur scène, Springsteen porte un bonnet en laine large avec lequel il ne semble pas à l'aise. Les membres du groupe ont des chapeaux à large bord, des costumes amples et des pantalons à pattes d'éléphant. Ils interprètent les chansons à fond : Born To Run n'a probablement jamais été joué aussi vite et ne le sera jamais autant, She's The One commence avec Springsteen seul à l'harmonica qui, gentiment, transforme le rythme à la Bo Diddley en un rythme diablement syncopé. Et si Springsteen était nerveux (il avait passé tout l'après-midi à détruire tout le matériel promotionnel dans la salle parce qu'il lui semblait trop vantard), ça montre à quel point il s'en fout, il fait le clown, il vit et il transpire. "Nous recherchions cette lumière, nous voulions faire quelque chose dont on se souviendrait", dit-il dans le documentaire. "Nous voulions quelque chose d'explosif."
Il était juste un gars du New Jersey, prêt à s'emparer de la planète.
http://perso.wanadoo.fr/city.l(...).html
http://www.fnac.com/Shelf/arti(...)51353
http://www.amazon.fr/exec/obid(...)82566
Pour ceux qui connaissent et que ça intéresse, vous pouvez donner votre avis sur cette "masterpiece" de l'histoire du rock:
A vous!
Born To Run, renaissance trente ans plus tard
Au printemps 1974, Bruce Springsteen était un auteur du New Jersey, âgé de 24 ans, maigrichon et ébouriffé, qui s'apprêtait à enregistrer son troisième album. Il était sous pression. En dépit de son statut de révélation dans les clubs de la Côte Est, malgré l'appui des critiques rock, il n'avait pas vendu suffisamment ses deux premiers albums pour convaincre son label, Columbia, qu'il n'était pas un flop. Ça s'apparentait à sa dernière chance.
Pourtant, il n'entrait pas en studio pour y faire un tube mais, au contraire, pour y enregistrer une pièce maîtresse. "Nous avions tant d'ambition", dit Jon Landau, actuel manager de Springsteen. Il produisit l'album avec Springsteen et son manager de l'époque, Mike Appel.
"Nous savions exactement ce que nous voulions", se rappelle Jon dans une interview la semaine passée. "Nous n'étions pas là pour faire quelque chose de moyen ou une quelconque chanson pour les radios, nous étions là pour faire quelque chose de grand."
Le résultat - après 15 mois d'écriture et de réécriture, d'implacables sessions d'enregistrement de 18 heures et après le remplacement de la moitié du E Street Band - fut Born To Run, sorti le 25 août 1975. Cet album fit passer Springsteen du statut de célébrité locale à celui d'icône du rock américain.
Trente ans plus tard, Springsteen publie à nouveau Born To Run dans un coffret (au prix de 39.98 $) que Landau décrit comme "un tour d'honneur". Ce coffret comprend une version remasterisée de l'album originel et deux DVDs : Wing For Wheels, un documentaire sur l'enregistrement de l'album, et Hammersmith Odeon, London '75 , un film de deux heures montrant Springsteen et le E Street Band donnant toutes leurs tripes face à un public sceptique pour leur premier concert en Angleterre. Placée à la fin de Wings For Wheels, on trouve une autre prestation : Springsteen et son groupe à Los Angeles en 1973, interprétant trois chansons dont Thundercrack qui ne devait sortir qu'en 1998, au moment où Springsteen publiait sa compilation d'inédits, Tracks.
Le documentaire, qui inclut des séquences filmées lors des sessions d'enregistrement demeurées inconnues à ce jour, montre une bonne partie de la problématique du processus d'enregistrement. Le film du concert de Londres, resté bien au chaud pendant ces trente ans dans les archives de Springsteen, présente un triomphe tonitruant : des gars du New Jersey nullement déconcertés, pleins de courage, d'adrénaline et de virtuosité.
Wings For Wheels est façonné à partir de bandes filmées par Barry Rebo, un fan du New Jersey et ami de Springsteen, qui est actuellement le président d'Emerging Pictures, un réseau national de salles de cinéma numérique. Rebo a filmé Springsteen pour la première fois en 1970, sur du Super-8, et il a suivi Springsteen avec sa caméra pendant une décennie.
"Si je voulais être un caméraman, ce qui était mon but, il était le meilleur sujet que je pouvais avoir", se souvient Rebo lors d'une interview au téléphone dimanche passé avant de rejoindre Atlantic City pour assister au concert de Springsteen. "Il était timide mais, une fois sur scène, il devenait ce musicien incroyablement charismatique."
Rebo possède plus d'une centaine d'heures de vidéos et de films sur Springsteen comme, par exemple, la série de concerts célèbres au Bottom Line à Manhattan et au Roxy à Los Angeles. "C'était destiné à devenir soit quelque chose pour le public soit le plus beau des films privés", dit Rebo. Springsteen acheta les bandes à Rebo en début d'année et ce coffret en offre la première publication.
En 1974, Rebo installa une vieille caméra noire et blanche aux 914 Sound Studios à Blauvelt, New York, où Springsteen avait commencé à enregistrer Born To Run. Landau décrivait poliment le studio comme quelque chose de légèrement dépassé, suranné. Entre autres choses, le piano, au cœur des chansons, se désaccordait facilement. Springsteen s'acharna ici pendant des mois et des mois, au beau milieu de dates de concert dans des clubs, sur les quatre minutes et demie de la chanson Born To Run.
Thom Zimny, qui réalisa Wings For Wheels, a dit que pratiquement toute la musique du DVD ne provenait pas de l'album fini mais des interminables prises (le menu du DVD contient des bribes de conversation de studio). Un chapitre fascinant montre de quelle manière les parties de Born To Run étaient mises ensemble, mettant en exergue telle ou telle prise du mixage final de la chanson. "C'est impossible d'énumérer le nombre d'overdubs qu'il y a eu", dit Zimny. Quand la chanson fut finie, David Sancious (claviers) et Ernest "Boom" Carter (batterie) quittèrent le E Street Band. Leurs remplaçants, Roy Bittan au piano et Max Weinberg à la batterie, font toujours partie du groupe.
Springsteen se battit également à Blauvelt pendant une bonne année avec Jungleland, la chanson épique qui clôt l'album. "Ils étaient coincés", selon Rebo. "Bruce avait une idée très précise en tête et tentait de la décrire à des gens qui n'avaient jamais enregistré un album de cette manière."
À l'aide d'une caméra modifiée avec des éléments d'une caméra de sécurité lui permettant de tourner même dans des zones de faible luminosité (parfois à la lumière des seuls diodes des compteurs de la console), Rebo filma un Springsteen apparemment épuisé mais déterminé, mécontent du son et réclamant de nouvelles prises. Pourtant, lorsque Springsteen s'installe au micro pour chanter Jungleland, il a pensé précisément à toutes les inflexions dramatiques, du murmure jusqu'au cri.
Springsteen invita Landau, un journaliste de rock qui avait écrit de Springsteen qu'il était "le futur du rock'n'roll", aux sessions d'enregistrement et Landau commença à donner des conseils. Il convainquit Springsteen de quitter Blauvelt pour rejoindre un studio de première classe, le Record Plant à Manhattan, où l'album fut finit. Dans Wings For Wheels, Springsteen dit de l'album qu'il contient ses textes les plus théâtraux. Il dit qu'il a essayé de faire de ses chansons des petits films complets avec des introductions scéniques, des personnages typiques et des interludes d'ambiance. "Au début, les paroles auraient décrit un mauvais film de série B", constate Springsteen. "Je voulais que le produit final ressemble à un bon film de série B nimbé de spiritualité."
Born To Run est la frontière entre ses textes d'adolescent et son travail d'homme, selon Springsteen. Il s'agit autant d'un point final que d'un commencement. Des chansons telles que Thunder Road et Jungleland ont bien plus de points communs avec des œuvres élaborées, à plusieurs parties, comme Rosalita qu'avec des chansons plus récentes.
"Il ne voulait pas faire une suite", dit Landau. "D'ailleurs, il ne l'a jamais fait. Il y a une bonne partie de son travail qu'il ne répète pas."
Les fans de longue date de Springsteen pourront être surpris de voir autant apparaître Mike Appel dans le documentaire. Il fut le manager qui aida Springsteen à obtenir un contrat d'enregistrement et qui incita la compagnie réticente à donner encore plus d'argent pour l'enregistrement de Born To Run. D'après Landau, "Mike était vraiment bon pour toquer aux portes et... vous savez... parler aux gens jusqu'à obtenir ce qu'il voulait."
Appel et Springsteen produisirent la chanson Born To Run avant que Landau ne commence à travailler avec eux mais ce dernier supplanta en fait Appel en tant que conseiller principal de Springsteen. Après la sortie de l'album et au-delà de la période couverte par le documentaire, Landau et Appel mirent le grappin sur la carrière de Springsteen.
Le contrat à long terme que Springsteen avait signé avec la compagnie de production de Mike Appel, Laurel Canyon, octroyait à la compagnie les droits d'auteur de Springsteen et lui donnait plus de royalties que Springsteen n'en recevait.
En 1976, lorsque Springsteen voulut travailler sur son album suivant avec Landau comme producteur, Appel leur refusa la permission et obtint plus tard du juge l'interdiction pour eux de travailler ensemble. Les contrats de Springsteen furent examinés et le rapport d'un des comptables les décrivit comme "une exploitation inconcevable". Après quasiment une année de poursuites judiciaires et de batailles devant les tribunaux, Springsteen et Appel parvinrent à un règlement à l'amiable. Springsteen retrouva ses droits d'auteur et il commença à enregistrer Darkness On The Edge Of Town avec Landau.
Pourtant, on peut presque affirmer qu'Appel a contribué à l'achèvement de Born To Run. Il avait planifié une tournée en pensant que l'album serait fini. D'après Landau, le dernier jour d'enregistrement possible avant que le groupe ne débute la tournée fut un marathon qui vit Springsteen et le saxophoniste Clarence Clemons réfléchir à chaque note du solo de Clarence dans Jungleland pendant 16 heures.
"Ce fut un cauchemar", dit Landau. "Il avait une vision très précise dans son esprit et sa seule manière de la concrétiser était de répéter encore et encore avec Clarence. Sur cet album, il était vraiment obnubilé par le but à atteindre."
Landau se rappelle : "Il était en train de finir avec Clarence dans une pièce, le groupe se trouvait dans une autre. Ils mixaient Jungleland sans le saxophone, ils attendaient de l'inclure, dans une autre pièce et, vers 7h00 - 8h00 du matin, ils sortirent du studio, grimpèrent dans un bus et filèrent à Providence pour y commencer la tournée."
L'aspect vraiment théâtral des textes de Springsteen apparaît dans le DVD du concert de l'Hammersmith Odeon. Le show fut filmé et enregistré avec un 24-pistes. Springsteen l'avait presque oublié jusqu'à ce qu'il fouille récemment dans ses archives. "On m'avait dit qu'il allait m'envoyer quelques prises de vue", dit Zimny. "Il s'agissait en fait de 16 boîtes, sans étiquettes, datant de 1975." Les films étaient sans son, séparés de l'enregistrement sonore, ce qui obligea Zimny à lire sur les lèvres pour coller la musique sur les images.
Sur scène, Springsteen porte un bonnet en laine large avec lequel il ne semble pas à l'aise. Les membres du groupe ont des chapeaux à large bord, des costumes amples et des pantalons à pattes d'éléphant. Ils interprètent les chansons à fond : Born To Run n'a probablement jamais été joué aussi vite et ne le sera jamais autant, She's The One commence avec Springsteen seul à l'harmonica qui, gentiment, transforme le rythme à la Bo Diddley en un rythme diablement syncopé. Et si Springsteen était nerveux (il avait passé tout l'après-midi à détruire tout le matériel promotionnel dans la salle parce qu'il lui semblait trop vantard), ça montre à quel point il s'en fout, il fait le clown, il vit et il transpire. "Nous recherchions cette lumière, nous voulions faire quelque chose dont on se souviendrait", dit-il dans le documentaire. "Nous voulions quelque chose d'explosif."
Il était juste un gars du New Jersey, prêt à s'emparer de la planète.
http://perso.wanadoo.fr/city.l(...).html
http://www.fnac.com/Shelf/arti(...)51353
http://www.amazon.fr/exec/obid(...)82566
Pour ceux qui connaissent et que ça intéresse, vous pouvez donner votre avis sur cette "masterpiece" de l'histoire du rock:
A vous!
Someday girl
I don't know when
We're gonna get to that place
Where we really want to go
And we'll walk in the sun
But till then
Tramps like us
Baby we were born to run!
I don't know when
We're gonna get to that place
Where we really want to go
And we'll walk in the sun
But till then
Tramps like us
Baby we were born to run!