Conseil pour guitare classique

Rappel du dernier message de la page précédente :
elisasimpson
mig952 a écrit :


elisasimpson: ce n'est pas parce que je fais de la guitare depuis 16 ans que je suis un dieu, loin de là. En fait, comme beaucoup, j'ai une relation assez charnelle avec cet instrument. De 16 à 20 c'etait la passion devorante (des heures d'entrainement). De 20 à 24, l'amour tendre et depuis c'est plutôt ma meilleure amie que je gratouille de temps en temps pour le plaisir.




oui, je vois, je ne voulais pas dire que tu avais forcément un niveau très élevé, mais plutôt que tu avais, a priori, une certaine expérience, et que donc cette guitare, tu pourrais éventuellement la trouver un peu "juste".



mais je suis évidemment entièrement d'accord avec amidala!
d'ailleurs, j'avais écrit ceci dans un autre post:
https://www.guitariste.com/for(...).html


de toute façon, amidala et moi... très souvent d'aacord!
"the fish doesn't think, because the fish knows... everything"
Mon histoire avec Antoine Pappalardo
Bonjour, je me présente, je m’appelle Iann Abado, j’ai 50 ans, je suis Plombier, artiste peintre à mes heures perdues et guitariste.
Ma première guitare, je l’ai acheté à 14 ans.
Depuis j’en ai eu bien d’autres… au gré de mes envies et des styles de musique pratiqués.
Il y a un peu plus de deux ans, je vois un concert donné par Cézar Santana.
Ce monsieur joue de la Bossa perçussive avec une 7 cordes. (Je suis un inconditionnel des rythmes latins).
J’entends, ce dont j’aspire à jouer depuis des années.
Etant originaire des alpes maritimes, c’est tout naturellement que je me tourne vers les luthiers du coin.
D’abord, un jeune de Draguignan. Je lui demande de me faire une 7 cordes. Il a carte blanche.
Le seul impératif, que ce soit un bel instrument et qu’il soit axée Bossa (cordes nylon et la possibilité de mettre les basses un peu plus en avant dans le spectre.).
Plus d’un an après, j’attends encore un devis….
Je me tourne alors vers un luthier de Toulon, parait’ il meilleur ouvrier de France (c’est le bruit qui court), lui confie le même marché et par occasion, une de mes guitares pour révision…. Une catastrophe.
Et là, (merci le Forum de la guitare classique) je vous lis et par article interposé, je fais connaissance avec Monsieur Antoine Pappalardo.
Je décide de lui téléphoner, sans trop y croire, me disant qu’il a autre chose à faire que d’écouter un autodidacte.
Le premier contact est simple, poli, Monsieur Pappalardo me pose des questions, je réponds comme je peux, je n’ai jamais joué sur une 7 cordes. Bref la conversation tourne un peu court, Monsieur Antoine me dis qu’il va réfléchir à mon problème, on en reste là.
Je me dis s’est foutu, il ne me rappellera jamais. Deux mois après, j’ai un coup de fil, Antoine Pappalardo sera au salon de la guitare de Montpellier, rendez- vous est pris sur place….
Au premier étage, des exposants, les uns contre les autres, de beaux stands, de belles guitares, ça brille, c’est plein d’incrustations, de nacre, d’abalone, de vernis clinquants.
Face a l’escalier, il y a deux tréteaux, une planche recouverte d’un tissu simple, mais de bon gout et dessus trois guitares sobres, petits filets, rosaces discrètes.
Le stand d’Antoine Pappalardo. Le personnage est à côté. Je dis le personnage, car Monsieur Antoine (je m’adresse à vous), bien que vous vous en défendiez et je le dis avec le plus profond respect, vous êtes un personnage.
On se présente, je parle, vous m’écoutez et vous décidez de me prêter une guitare et me dites de m’isoler pour jouer.
Me voilà parti en compagnie de ma femme et mon bébé avec une guitare de cinq ou huit mille euros, je ne sais pas, dans les couloirs de l’opéra à la recherche d’un coin tranquille.
Vous allez me rejoindre 10 mm après…..
Vous nous avez fait confiance, sans nous connaître en nous confiant votre guitare, cela nous a beaucoup touchés.
Ayant toujours joué sur une 6 cordes, je vais essayer la Z. Que dire… On dit « grand parleur, petit faiseur », vous, vous ne parlez pas beaucoup, mais quel travail…
On avait prévu de rester une heure on s’est quitté trois heures après, convaincu que vous étiez l’homme de la situation.
Les mois qui passent, je vais prendre des nouvelles de l’avancement de ma guitare, vous allez m’envoyer des photos, vous serez toujours disponible pour le coup de fil, l’explication, le détail à donner.
Au fil de sa conception, vous allez vous apercevoir, que pour avoir le type de sons souhaité, vous devez inclure des éléments de la Z et faire un barrage particulier.
Je vous ai demandé de l’amplifier (c’est une des parties ou votre fils excelle) il y a des contraintes liées à la scène (minimum de larsen, facilité de réglage pour les Ingés son), bref un casse-tête.
A force de vouloir coller à mes désidératas, vous venez de créer un nouveau modèle de guitare, d’inventer un nouveau barrage, (selon vous, une réussite) vous allez appeler cette guitare « santina » en pensant à votre maman…
J’ai l’insigne honneur (ce n’était pas prévu) de posséder la première guitare d’une série que j’espère longue.
Enfin le grand jour arrive, rendez- vous est pris dans un petit village du Gard.
Monsieur Pappalardo est là, la guitare aussi.
Je l’ai voulu sobre sans fioritures, toutes mes exigences se sont portées sur le son et la facilité de jeu.
Je l’essaye et je prends la claque de ma vie.
Comment dires… et comprenne qui pourra… ma guitare était déjà habitée, elle a une âme, celui d’un grand luthier.

Antoine et Stéphane Pappalardo, merci.

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