Je joue sur une Caparison Horus. J’adore cette guitare et je cherchais une guitare de secours avec les mêmes spécifications, mais moins chère et sans Floyd, histoire de me mettre à l’abris d’un pépin technique en plein concert. A savoir :
- 24 cases, manche fin et non peint, diapason de 628mm
- Un double, un double format simple, avec un split sur le volume
- Chevalet hipshot non vintage
En fouinant sur Reverb, je suis tombé sur une telecaster relic, coup de coeur pour la qualité du travail alors que je n’aime pas trop la mode relic, mais aucun de mes critères techniques. Je contacte le vendeur, S71 guitars, société basée en Suisse, quelques grands noms parmi les clients, dont Stevie Salas. On discute via messenger, je vois des guitares se vendre via sa page Facebook, gros sentiment de confiance. Oui je sais, faut pas acheter à distance. Mais comprends moi, ma guitare, c’est une Caparison, si tu en veux une en magasin, c’est quasi mission impossible alors j’ai fini par me résoudre à acheter en ligne.
Tout démarre très bien, Stevie travaille avec plusieurs luthiers qui lui fournissent des pièces, il monte, fait les finitions et tout ça pour des prix plutôt bas : telecaster finition custom 1 500€ avec tout ce que je veux. Au moment de la commande j’envoie une dernière précision, qui pour moi sont clairement anecdotiques : tout l’accastillage dans la même couleur, au pire en noir, comme ça on évite les problèmes. Et l’acompte de 700€ avec la petite goutte de sueur.
Le projet démarre, j’ai plein de photos, tout ça sent bon la guitare de Noël et à chaque fois que j’attendais une difficulté, rien. Tout passe crème, bonne ambiance, délais tenus, tip top. On en arrive à la partie plomberie, le truc qui n’a aucune chance de rater. Je reçois une photo, j’ai des mécaniques sans marque mates et un chevalet qualité Squier chromé. Je retrouve les produits sur Fred’s guitar parts, on est sous les 10€ prix public. Et effectivement, sur toutes ses guitares, c’est ce qu’il monte. Impossible de trouver un vibrato sur couteau, des mécas autobloquantes, aucune pièce moderne imitation vintage, sauf quand le client est connu ou qu’il ne s’agit que de faire une relic sur une guitare existante. Dans ces cas là , tu vois des marques mais sinon, c’est 10 balles. Avec du relic, ça passe mieux.
Je m’appuie sur ma demande initiale pour refuser : couleur non homogène, chevalet vintage. Seconde proposition, mécaniques Graphtech nickel et chevalet Schaller 3D nickel aussi. Là , on cause. Les micros sont commandés, Bill Lawrence aux deux étages. 3 semaines de silence.
La sentence tombe, le perçage du corps pose problème. La cavité du micro neck est pour un micro vintage tele, cordes thru body, perçage du corps pour un chevalet vintage. On oublie le Bill Lawrence et le Schaller, qui n’a pas été commandé de toute façon. Le vendeur termine son mail par une proposition de remboursement de l’acompte si je l’autorise à finir la guitare comme il le veut et la vendre sur son site.
« vraiment on y arrive pas il faudra se diriger vers un remboursement, je finirais la Tele à ma façon et je la vendrais dans ma boutique en ligne, c est dommage parce qu elle était faites selon vos specs mais la franchement j ai l impression qu on y arrivera pas. »
Fin du mail d’origine, le mec en a gros sur la patate. Quand un artisan t’envoie un message défaitiste et te propose un remboursement de l’acompte, 1. C’est que c’est mort, 2. C’est suffisamment rare pour que tu ne traines pas trop pour répondre. Donc j’accepte la proposition de remboursement avec des mercis dans les 10mn qui suivent.
Et là , premier mail d’insulte. Je ne respecte pas son travail, je suis malhonnête, je suis trop compliqué à satisfaire, à un moment je deviens un gros con qui cherche absolument à se faire rembourser. J’ai gardé tous les mails, le changement de ton est hallucinant, je sais pas si le mec est bipolaire mais apparement, j’ai eu tort d’accepter sa proposition.
Je prends le temps de refaire le point. J’ai une dizaine de mails chargés d’attaques personnelles, insultes, avec au milieu des propositions qui deviennent de plus en plus compliquées, qui correspondent de moins en moins à ce que j’avais demandé, et qui entrainent systématiquement des surcouts sans que j’arrive à comprendre la cause du problème. Par exemple :
« un neck Tele Humbucker n existe pas, même les rares stack ont juste une fonction noiseless et pas humbucker. »
Ce qui est faux, il y en a chez Bill Lawrence, c’est pour ça que j’en voulais, chez Dimarzio et Seymour.
Entre deux mails injurieux, Stevie fait une proposition d’arrêt du projet. Il m’envoie la guitare en l’état et garde l’argent. Financièrement, 700€ pour le corps, le manche, 2 micros, mécaniques, plus un gigbag, ça se réfléchit. Acceptation le samedi soir. Mail dimanche matin, finalement ça sera manche et corps, pas de micro, pas de housse pour le transport, même pas les mécaniques déjà posées et un petit paragraphe d’insulte en plus. J’ai déjà eu des relations tendues avec des vendeurs, on a le droit de ne pas être d’accord, ça peut monter un peu dans les tours mais là , plus aucun contrôle, le mec est en roue libre. On est le 5 Janvier, pas de trêve des confiseurs.
On est le 7 Janvier, je viens de recevoir une preuve d’envoi d’un colis. Rendez-vous est pris chez mon luthier pour un état des lieux.
- 24 cases, manche fin et non peint, diapason de 628mm
- Un double, un double format simple, avec un split sur le volume
- Chevalet hipshot non vintage
En fouinant sur Reverb, je suis tombé sur une telecaster relic, coup de coeur pour la qualité du travail alors que je n’aime pas trop la mode relic, mais aucun de mes critères techniques. Je contacte le vendeur, S71 guitars, société basée en Suisse, quelques grands noms parmi les clients, dont Stevie Salas. On discute via messenger, je vois des guitares se vendre via sa page Facebook, gros sentiment de confiance. Oui je sais, faut pas acheter à distance. Mais comprends moi, ma guitare, c’est une Caparison, si tu en veux une en magasin, c’est quasi mission impossible alors j’ai fini par me résoudre à acheter en ligne.
Tout démarre très bien, Stevie travaille avec plusieurs luthiers qui lui fournissent des pièces, il monte, fait les finitions et tout ça pour des prix plutôt bas : telecaster finition custom 1 500€ avec tout ce que je veux. Au moment de la commande j’envoie une dernière précision, qui pour moi sont clairement anecdotiques : tout l’accastillage dans la même couleur, au pire en noir, comme ça on évite les problèmes. Et l’acompte de 700€ avec la petite goutte de sueur.
Le projet démarre, j’ai plein de photos, tout ça sent bon la guitare de Noël et à chaque fois que j’attendais une difficulté, rien. Tout passe crème, bonne ambiance, délais tenus, tip top. On en arrive à la partie plomberie, le truc qui n’a aucune chance de rater. Je reçois une photo, j’ai des mécaniques sans marque mates et un chevalet qualité Squier chromé. Je retrouve les produits sur Fred’s guitar parts, on est sous les 10€ prix public. Et effectivement, sur toutes ses guitares, c’est ce qu’il monte. Impossible de trouver un vibrato sur couteau, des mécas autobloquantes, aucune pièce moderne imitation vintage, sauf quand le client est connu ou qu’il ne s’agit que de faire une relic sur une guitare existante. Dans ces cas là , tu vois des marques mais sinon, c’est 10 balles. Avec du relic, ça passe mieux.
Je m’appuie sur ma demande initiale pour refuser : couleur non homogène, chevalet vintage. Seconde proposition, mécaniques Graphtech nickel et chevalet Schaller 3D nickel aussi. Là , on cause. Les micros sont commandés, Bill Lawrence aux deux étages. 3 semaines de silence.
La sentence tombe, le perçage du corps pose problème. La cavité du micro neck est pour un micro vintage tele, cordes thru body, perçage du corps pour un chevalet vintage. On oublie le Bill Lawrence et le Schaller, qui n’a pas été commandé de toute façon. Le vendeur termine son mail par une proposition de remboursement de l’acompte si je l’autorise à finir la guitare comme il le veut et la vendre sur son site.
« vraiment on y arrive pas il faudra se diriger vers un remboursement, je finirais la Tele à ma façon et je la vendrais dans ma boutique en ligne, c est dommage parce qu elle était faites selon vos specs mais la franchement j ai l impression qu on y arrivera pas. »
Fin du mail d’origine, le mec en a gros sur la patate. Quand un artisan t’envoie un message défaitiste et te propose un remboursement de l’acompte, 1. C’est que c’est mort, 2. C’est suffisamment rare pour que tu ne traines pas trop pour répondre. Donc j’accepte la proposition de remboursement avec des mercis dans les 10mn qui suivent.
Et là , premier mail d’insulte. Je ne respecte pas son travail, je suis malhonnête, je suis trop compliqué à satisfaire, à un moment je deviens un gros con qui cherche absolument à se faire rembourser. J’ai gardé tous les mails, le changement de ton est hallucinant, je sais pas si le mec est bipolaire mais apparement, j’ai eu tort d’accepter sa proposition.
Je prends le temps de refaire le point. J’ai une dizaine de mails chargés d’attaques personnelles, insultes, avec au milieu des propositions qui deviennent de plus en plus compliquées, qui correspondent de moins en moins à ce que j’avais demandé, et qui entrainent systématiquement des surcouts sans que j’arrive à comprendre la cause du problème. Par exemple :
« un neck Tele Humbucker n existe pas, même les rares stack ont juste une fonction noiseless et pas humbucker. »
Ce qui est faux, il y en a chez Bill Lawrence, c’est pour ça que j’en voulais, chez Dimarzio et Seymour.
Entre deux mails injurieux, Stevie fait une proposition d’arrêt du projet. Il m’envoie la guitare en l’état et garde l’argent. Financièrement, 700€ pour le corps, le manche, 2 micros, mécaniques, plus un gigbag, ça se réfléchit. Acceptation le samedi soir. Mail dimanche matin, finalement ça sera manche et corps, pas de micro, pas de housse pour le transport, même pas les mécaniques déjà posées et un petit paragraphe d’insulte en plus. J’ai déjà eu des relations tendues avec des vendeurs, on a le droit de ne pas être d’accord, ça peut monter un peu dans les tours mais là , plus aucun contrôle, le mec est en roue libre. On est le 5 Janvier, pas de trêve des confiseurs.
On est le 7 Janvier, je viens de recevoir une preuve d’envoi d’un colis. Rendez-vous est pris chez mon luthier pour un état des lieux.
