aurelienlewin a écrit :
BigB a écrit :
Pourquoi ? Tu veux dire que techniquement tu a du mal à y arriver ou que le résultat n'est pas celui escompté ?
Merci de ton intérêt BigB ;-)
De nada
aurelienlewin a écrit :
Je n'y arrive pas par lacune technique. Les enchaînements sont très incisifs et je ne maîtrise pas assez le potard de la Gibson.
Je vois deux points là-dedans...
Le premier c'est la maîtrise du geste, et ça c'est comme les passage d'accord, les gammes etc, c'est avant tout une question de pratique. C'est vrai que c'est un geste plus technique que d'appuyer sur une pédale, et comme à première vue la "récompense" est moindre que d'arriver à enchainer certains passages d'accords ou que de connaitre ses gammes ça demande un peu plus de motivation. Mais honnêtement ça change la vie, non seulement parce que ça libère de la "danse de claquettes" (et en live c'est déjà appréciable de ne plus avoir à se soucier de ça) mais surtout parce que ça ouvre tout une palette de nuances auxquelles on n'a pas accès sinon, et que ça donne beaucoup plus de contrôle au final. Un switch, t'a deux choix : on et off. Un potard tu a une infinité de nuances entre les deux.
Le second point, c'est une réflexion sur les arrangements (encore une fois). Même avec une bonne maîtrise du geste, il y a forcément un "instant" (plus ou moins long) où ta main droite est occupée à manipuler le potard. Si tu n'a pas pensé ta partie pour te laisser ce temps il est normal que tu n'y arrives pas bien. D'une manière plus générale, on a souvent tendance à vouloir toujours "remplir" alors que ce n'est pas forcément nécessaire - au contraire même. Ca ne veut pas dire qu'il faille prévoir des pauses d'une mesure pleine - pas plus qu'il ne te faut une mesure pour passer d'un accord à un autre - mais là aussi, comme pour toutes les nuances que tu gagnes à apprendre à utiliser les contrôles de ta guitare, à jouer avec moins de gain (pour ceux qui comme moi ont commencé en mode bourrinator ), à jouer moins de notes etc, c'est en fait une autre façon d'approcher l'instrument et son utilisation qui te donne plus d'espace et de liberté... Ce n'est pas forcément flatteur - surtout au début - quand tu joues seul, mais il ne faut pas perdre de vue qu'on parle de jeu en groupe, donc avec d'autres instruments qui sont tous aussi aptes à occuper l'espace sonore, et d'autant plus que tu leur laisse de la place. Un bon appel basse/batterie pendant un accord qui traine laisse à la fois le temps de gérer le potard de volume et la respiration nécessaire pour que l'entrée du solo soit remarquée. Idem pour le retour sur la rythmique, une respiration à la fin ne nuit pas, au contraire.
Dernier point, il n'est pas nécessaire d'arriver toujours *exactement* au même volume / gain en revenant d'un moment "à fond" - tu peux toujours compenser sur l'attaque le temps d'ajuster si tu es un peu (trop) à côté, et puis ça participe aussi de la dynamique générale du morceau. Regarde des videos de grands (en tous cas ceux de l'ancienne école), ils passent leur temps à ajuster leurs potards - pas seulement de volume, la tonalité aussi -, laissent trainer des accords et des notes, glissent trois notes de lead entre deux accords, varient les attaques, et laissent de la place pour les respirations. La dynamique n'est pas qu'une question de volume sonore, c'est aussi et avant tout une question d'espace...
aurelienlewin a écrit :
J'en viens à me demander si "l'inverse" d'un boost existe. Une sorte de switch 3 positions
Non actionné = 1/10 volume
Actionné position 1 = 6/10 volume
Actionné position 2 = 10/10 volume
(Je parle du volume géré par le potentiomètre guitare… ici remplacé par un switch…)
Ca existe dans le commerce en "deux positions", et ce n'est pas très compliqué à étendre à trois positions. En fait c'est un circuit très simple. Mais ça reste beaucoup plus limité que ce qu'un contrôle continu (le potard de ta guitare...) peut t'offrir.
aurelienlewin a écrit :
Mais t'as peut-être raison, je devrais probablement me résigner à maîtriser mes potards nativement présents sur la Gibson…
Juste un truc: avec le cablage standard, en baissant le potard de volume tu perds des aigües. C'est inhérent au circuit formé par le micro / le potard / l'étage suivant (que ce soit une pédale ou l'entrée de l'ampli). Il existe deux "solutions" à ce problème: le "cablage 50s" (modif simple, aisément réversible et ne demandant aucun composant supplémentaire, en gros il faut intervertir deux cables et déplacer une des pattes du condo de tonalité) et le "treble bleed" (tout autant réversible mais demande un ou deux composants en plus, et surtout de trouver les bonnes valeurs de ces composants pour ta guitare et ton oreille). Chacune des deux solutions à ses avantages, ses inconvénients, ses défenseurs et ses détracteurs, mais de toutes façons tes potards de volume ne deviendront pleinement utilisables qu'avec une de ces deux solutions.
J'ai longtemps eu ce "problème" de "gérer" à coup de pédales trois niveaux de gain / volume, au point de penser qu'on ne pouvait pas jouer avec un ampli monocanal, et sans jamais être satisfait du résultat, parce qu'au final je n'avais de toutes façons jamais le volume et le niveau de gain qu'il faillait pour ce passage précis de ce morceau précis dans les conditions précises du moment (balance, mix, énergie, tout ça). Je ne vais pas dire que je n'ai plus jamais ça problème mais avoir enfin un potard de volume utilisable et apprendre à gérer l'attaque et à laisser des respirations dans mes arrangements m'a énormément simplifié la vie - il est devenu rare que je touche à mon pedalboard pendant un morceau et même quand j'utilise un ampli avec plusieurs canaux je n'ai plus besoin du footswitch -, et de l'avis général (c'est à dire avant tout de l'avis du public) le résultat est bien meilleur au point de vue son, balance, dynamique, énéergie et musicalité. Et en plus je suis beaucoup plus libre, physiquement (pas besoin d'accéder au pb 5 fois ou plus par chanson donc je peux me déplacer comme je veux) et dans ma tête.
Fin bref, c'est un tout en fait, et la solution n'est pas que "technique".