Histoire & définition des différents styles de musique

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jpon
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    jpon
    le 26 Nov 2004, 16:53
jpon a écrit :
Quel est le nom du style utilisé dans la musique
royale ( à l'époque de Louis XIV ) ?
J'ai écouté ce genre de musique dans les films et
sur un album qui s'appelle "LE ROI DANSE"

Connaitriez-vous des compositeurs et les références des pièces ???
Et aujourd'hui ya des groupes qui continuent cette
musique. Comment s'appellent-ils ?

Merci


Voilà tout est là
coyote
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  • #16
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    coyote
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jpon a écrit :
jpon a écrit :
Quel est le nom du style utilisé dans la musique
royale ( à l'époque de Louis XIV ) ?
J'ai écouté ce genre de musique dans les films et
sur un album qui s'appelle "LE ROI DANSE"

Connaitriez-vous des compositeurs et les références des pièces ???
Et aujourd'hui ya des groupes qui continuent cette
musique. Comment s'appellent-ils ?

Merci


Voilà tout est là


Plutôt baroque alors, les compositeurs les plus connus et reconnus du genre Bach, Haendel, Monteverdi, Vivaldi, Purcell, Rameau et Lully, contemporain de Molière et compositeur de la cour.
"Have you ever been to Electric Ladyland"

"Il est difficile de vaincre ses passions, et impossible de les satisfaire."

De la pub pour les copains =>
http://www.empty-spaces.fr/
jpon
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Thank's Menn
Je vais lorgner de ce côté.

Bon week-end à tous
Bezout
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,,,,
Invité
Bezout a écrit :
Il y a de tres nombreuses formations de musique baroque, ça ne manque pas à ce niveau là. Et c'est beaucoup écouté, il y a ce qu'on appelle les "baroqueux" qui sont fans de cette musique et qui n'ecoutent que ça.
Personnelement je ne les comprend pas

les "baroqueux" considèrent qu'il faut jouer avec des intruments "d'époque" pour se rapprocher de l'intention du compositeur.

Ca fait souvent sourire, mais c'est une problématique très intéressante.
Keelor
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PATRICK LARBIER a écrit :
Bezout a écrit :
Il y a de tres nombreuses formations de musique baroque, ça ne manque pas à ce niveau là. Et c'est beaucoup écouté, il y a ce qu'on appelle les "baroqueux" qui sont fans de cette musique et qui n'ecoutent que ça.
Personnelement je ne les comprend pas

les "baroqueux" considèrent qu'il faut jouer avec des intruments "d'époque" pour se rapprocher de l'intention du compositeur.

Ca fait souvent sourire, mais c'est une problématique très intéressante.


Et pourtant ça n'a aucune raison de faire sourire... Le rendu sonore est vraiment très différent. Un exemple flagrant : un concerto de Bach pour clavier, d'un côté avec un orchestre moderne et un piano, de l'autre avec un orchestre baroque et un clavecin.


jpon a écrit :
Quel est le nom du style utilisé dans la musique
royale ( à l'époque de Louis XIV ) ?
J'ai écouté ce genre de musique dans les films et
sur un album qui s'appelle "LE ROI DANSE"

Connaitriez-vous des compositeurs et les références des pièces ???
Et aujourd'hui ya des groupes qui continuent cette
musique. Comment s'appellent-ils ?

Merci


- Musique baroque, donc.

- LoL, il n'y a pas de "baroque band" mais des orchestres et des chefs d'orchestre, plus ou moins spécialisés.
Un des plus connus peut-être, est l'orchestre "les Arts florissants" dirigé par William Christie. Comme autres chefs, Gustav Leonhardt et Nikolaus Harnoncourt sont très réputés.
Quant aux compositeurs :

coyote.a.go.go a écrit :
Plutôt baroque alors, les compositeurs les plus connus et reconnus du genre Bach, Haendel, Monteverdi, Vivaldi, Purcell, Rameau et Lully, contemporain de Molière et compositeur de la cour.


Monteverdi meurt l'année du couronnement de Louis XIV...

À la cour de Louis XIV, je pense que la majorité des musiciens étaient français ou italiens. Je propose donc Lully, Marais, de Visée (théorbiste et guitariste ), Corbetta (également), Couperin (père et fils), d'Anglebert, Forqueray, Mouton, Gaultier...
Invité
En fait, la question de l'authenticité des sons fait effectivement sourire les "non baroqueux".
Simplement ce n'est pas un problème si simple.
Il se trouve que j'ai cotoyé il y a bien longtemps les Arts Florissants à l'époque de Athis.
On peut être sensible à la sonorité particulière et "grave" de ce type d'orchestre. Simplement, quitte à chercher l'authenticité, il faut reconnaitre qu'on dispose de peu "d'enregistrements"d'époque (!). La fameuse hauteur du La qui n'a fait que se relever avec les siècles par exemple : quel était VRAIMENT le La du temps de Lully?
Mais surtout, Pierre Boulez exprime une idée que j'aime bien et que j'ai plusieurs fois retranscrite ici : la musique "classique" évolue, se regénère et se renouvelle souvent par l'intermédiaire d'innovations technologiques (ex: la révolution de la fonte qui a permis de construire des pianos plus puissants et donc de pousser plus loin le répertoire).

Comment ne pas imaginer que la musique de Bach, profondément révoltionnaire, et qui s'appuie sur une innovation "technique" (le tempérament égal), puisse rester figée dans les instruments d'époque aui l'ont produite à un moment.

Il me semble que l'intention musicale dépasse largement la production elle-même du son, et donc son expression elle-même.

Mon point de vue est que le fait de conserver une prétendue sonorité "d'époque" est un peu un débat d'arrière-garde.

Bien sûr, c'est une question qui pourrait mériter un débat assez animé.
Bezout
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,,,
Keelor
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PATRICK LARBIER a écrit :
En fait, la question de l'authenticité des sons fait effectivement sourire les "non baroqueux".
Simplement ce n'est pas un problème si simple.
Il se trouve que j'ai cotoyé il y a bien longtemps les Arts Florissants à l'époque de Athis.
On peut être sensible à la sonorité particulière et "grave" de ce type d'orchestre. Simplement, quitte à chercher l'authenticité, il faut reconnaitre qu'on dispose de peu "d'enregistrements"d'époque (!). La fameuse hauteur du La qui n'a fait que se relever avec les siècles par exemple : quel était VRAIMENT le La du temps de Lully?
Mais surtout, Pierre Boulez exprime une idée que j'aime bien et que j'ai plusieurs fois retranscrite ici : la musique "classique" évolue, se regénère et se renouvelle souvent par l'intermédiaire d'innovations technologiques (ex: la révolution de la fonte qui a permis de construire des pianos plus puissants et donc de pousser plus loin le répertoire).

Comment ne pas imaginer que la musique de Bach, profondément révoltionnaire, et qui s'appuie sur une innovation "technique" (le tempérament égal), puisse rester figée dans les instruments d'époque aui l'ont produite à un moment.

Il me semble que l'intention musicale dépasse largement la production elle-même du son, et donc son expression elle-même.

Mon point de vue est que le fait de conserver une prétendue sonorité "d'époque" est un peu un débat d'arrière-garde.

Bien sûr, c'est une question qui pourrait mériter un débat assez animé.


Je peux t'opposer le fait que les instruments baroques ont une sonorité parfois très éloignée des instruments modernes, faisant que l'emploi d'instruments modernes est susceptible de dénaturer complètement l'oeuvre, passant outre la recherche timbrale effectuée par le compositeur.
Là, il n'est pas question d'évolution de la musique, mais de respect de la musique. Deux exemples absolument flagrants : le clavecin et le piano (du reste, on sait de source sûre que Bach détestait le piano...), et la guitare baroque et la guitare moderne. Du reste tu remarqueras que de nos jours, l'emploi du clavecin est généralisé, et qu'on le préfère largement au piano.

Il y a certes peu d'enregistrement d'époque ( ), mais il y a des instruments d'époque et des écrits d'époque. Certes on ne connaît pas tout, et il y aura toujours une part d'incertitude. Mais on peut néanmoins imaginer une interprétation juste avec des instruments sonnant à peu près comme à l'époque baroque, interprétation qui au niveau du timbre sera très particulière, oserais-je dire plus belle ?


Mon point de vue à moi est que l'authenticité est parfois nécessaire pour éviter de trop dénaturer l'oeuvre.


Ah, et puis Bach n'a jamais utilisé le tempérament égal, qu'il jugeait très mauvais.
Invité
Bach est à la croisée des chemins des temperaments. Comment qualifier les Suites pour Clavier bien Tempéré?
Keelor
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PATRICK LARBIER a écrit :
Bach est à la croisée des chemins des temperaments. Comment qualifier les Suites pour Clavier bien Tempéré?


Bien tempéré ne veut pas dire également tempéré, il n'y a qu'à lire les critiques qu'a subies Rameau.
"Guide illustre de la musique" (2 vol) chez Fayard, très complet, claire, concise et ça va dans la poche
Invité
Les Suites de Claviers bien Tempérés n'ont effectivement pas été conçues pour un tempérament égal, bien qu'on associe couramment le tempérament égal à Bach. A ce porpos, la signification de Clavier bien Tempérés semble évoluer avec l'Histoire.

Aujourd'hui , on considère d'abord certains éléments comme l'héritage de Bach transmit par Kimberger, ou bien une simple constatation de l'évolution théorique du comma (le tempérament égal ne s'impose que dans la seconde partie du 19ème siècle); on en déduit alors que ces Suites ont sans doute été écrites sur la base d'un tempérament encore inégal fondé sur le tempérament d'origine pythagoricienne.

Ce qui est intéressant à cette période, c'est le conflit entre la recherche d'une sonorité propre à une tonalité, et la volonté de moduler "à l'infini". On peut imaginer que Bach cherche avant tout à décrire la couleur de chaque tonalité à travers ces Suites. On peut aussi comprendre une volonté libératrice de la tonalité : l'affranchissement des barrières entre chaque tonalité.

Ce qu'il en ressort surtout, c'est que l'avènement de la tonalité se fait de concert avec les recherches purement théoriques sur le comma.
C'est en ce sens que je voulais dire que le renouvellement musical est lié aux inovations "technologiques".
jpon
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Ben merci beaucoup à tous pour toutes ces infos !
Euh, arretez moi si je me trompe, mais il me semblait justement que Bach est le premier a avoir ecrit et interprété une pièce en utilisant le tempérament égal, justement pour démontrer que la 'fausseté' -desole pour le terme mais je ne suis pas un puriste- du système de tempérament égal par rapport a la gamme pythagoricienne etait largement rattrapée par le fait de pouvoir utiliser des gammes cycliques (plus de quinte de loup)...

Par ailleurs, quelqu'un pourrait il m'indiquer un bon ouvrage pour comprendre l'histoire du système musical, et la physique qui se cache derriere ?
Keelor
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snapdzad a écrit :
Euh, arretez moi si je me trompe, mais il me semblait justement que Bach est le premier a avoir ecrit et interprété une pièce en utilisant le tempérament égal, justement pour démontrer que la 'fausseté' -desole pour le terme mais je ne suis pas un puriste- du système de tempérament égal par rapport a la gamme pythagoricienne etait largement rattrapée par le fait de pouvoir utiliser des gammes cycliques (plus de quinte de loup)...

Par ailleurs, quelqu'un pourrait il m'indiquer un bon ouvrage pour comprendre l'histoire du système musical, et la physique qui se cache derriere ?


Non, tu confonds avec Rameau. Il n'y a qu'un seul écrit qui confirme que Bach utilisait le tempérament égal, et il a été contredit par les fils des Bach (CPE, surtout), et les différents élèves de Bach.
Un autre argument, tiré d'un livre sur le sujet :

"Au reste, le caractère démonstratif de cette oeuvre n'aurait guère de sens s'il avait effectivement été écrit pour le système à 12 demi-tons égaux, puisque celui-ci altère la justesse de tous les intervalles pour permettre précisément ces possibilités.
La démonstration prend en revanche toute sa valeur s'il s'agit d'un tempérament inégal, qui conserve un certain nombre de tierces strictes ou battant peu mais autorise l'ensemble des tonalités majeures et mineures."


Dans le tempérament égal de Rameau, toutes les gammes sont également fausses.
Dans les tempéraments inégaux type Werckmeister ou Kirnberger utilisés par Bach, la tonalité centrale est très juste, et la justesse se dégrade régulièrement lorsqu'on s'en éloigne : les tierces ne sont pas les seuls intervalles faux. Le manque de justesse est répandu de manière harmonieuse.
La gamme pythagoricienne comporte des tierces très fausses : les deux tempéraments répartissent différemment cette erreur : l'égal sur toutes les quintes, l'inégal sur quelques unes seulement. De toutes façons dans les deux cas, la quinte du loup du mésotonique a disparu. Les tempéraments inégaux de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècles rendent toutes les tonalités acceptables.

Les deux principaux intérêts du tempérament égal sont la facilité de transposition qu'il permet, et sa grande commodité pour l'accordage des instruments à frettes.

Un livre que j'ai trouvé très bon, sur les tempéraments : Le tempérament musical, de Dominique Devie, éd. Société de Musicologie du Languedoc, Béziers, 1990.

En ce moment sur théorie...