La célèbre société américaine Peavey sort aujourd’hui un « ampli à tout faire », le Vypyr VIP 2 (pour Variable Instrument Performance). Ces 3 lettres désignent un produit destiné au multi-instrumentiste des 6, 5 & 4 cordes (pour rester dans le standard), que ce soit en version électrique ou acoustique… Cet ampli nous promet donc un choix parmi 36 modèles d’amplificateurs, 25 effets et 10 instruments. Approchons-nous…

Découverte
A la sortie du carton, on constate l’extrême légèreté de l’amplificateur (un peu moins de 12Kg), due au cabinet semi fermé et aux HP 12pouces Peavey : un bon point qui plaira aux guitaristes « nomades ». Le pendant négatif de la légèreté d’un ampli est souvent une qualité moyenne dans la conception du cabinet et de l’aimant. La manufacture de l’ampli (réalisée en Chine) est très correcte : le tolex noir associé aux cornières et à la poignée sont de qualité. Il est dommage cependant que la barre en plastique recouvrant une partie de la grille avant ainsi que le logo fassent si pauvres…

A l’arrière de l’ampli se trouvent l’interrupteur de mise en fonction, la prise male pour brancher le câble d’alimentation, ainsi qu’une embase pouvant accueillir un des deux pédaliers de la marque – Sanpera 1 ou 2 (non fournis), qui en plus de déclencher tel ou tel canal/effet, vous donnera accès à des fonctions supplémentaires telles le Looper et la mise en cascade d’effets. A noter que ces 2 pédaliers sont assez onéreux (autour des 100 et 200 euros).

Nous allons aborder le test de cet ampli comme n’importe quel guitariste se branchant pour la première fois dessus et devant en modeler la sonorité, et ainsi parcourir le panneau avant de gauche à droite.
Cet affichage en façade est clair et très bien détaillé. Il présente de gauche à droite les différents éléments qui peuvent être rencontrés dans l’arsenal d’un guitariste. Il n’est pas nécessaire de lire le mode d’emploi pour pouvoir utiliser la grande majorité des fonctions (et c’est tant mieux vu qu’il n’est pas fourni en format papier et uniquement téléchargeable sur le site). Par ailleurs, les fonctions dites cachées le sont toujours intelligemment.

Les Instruments
Ce VIP 2 se destine au guitariste électrique possédant également d’autres instruments à cordes telles une guitare acoustique ou une basse. La première étape (après avoir branché sa 4/5/6/7/8 cordes!) est donc de sélectionner la typologie d’instrument en choisissant un des 4 banques de sons proposées (2 « electric », 1 acousti ou 1 bass). Chacune de ces banques contient 4 presets, permettant ainsi un total de 16 sauvegardes. Pour évoluer parmi les divers presets de chaque banque, il suffit de presser plus d’une fois sur le bouton de la banque pour accéder au preset suivant … simple !

Imitations & Stompbox
La seconde étape consiste à choisir une pédale d’effet et si besoin une simulation d’instruments. Peavey propose une dizaine d’imitations : guitare acoustique, 12 cordes, 7 cordes, résonateur, sitar, basse et autre synthés. Nous ne nous attarderons pas ici, tant la qualité des simulation est légère et souvent peu crédible.
Un grand nombre de 6 cordistes aiment utiliser des pédales d’effets, pour certaines placées en amont de l’amplificateur (en réalité en amont du « préampli », étape qui sert à sculpter le son – grave, aigus, gain…) et la parti droite du premier potentiomètre leur est consacrée. Il est globalement facile de deviner à quoi font références les 12 abréviations, bien que certaines donnent du fil à retordre (Achr, Aphs, Aflg). Même si on a un léger doute quant aux choix de certains effets en amont de l’ampli (delay court ?...mais laissons les polémique aux adeptes des forums!) il faut reconnaître que l’offre est très complète: fuzz, compresseur, wah, phaser, univibe, vibrato, ring modulator & slicer.
La sélection de l’effet se fait très facilement (et cela vaut également pour la sélection des amplis et des effets de la boucle post préampli) grâce au système de potentiomètre sans fin et de témoins lumineux. Chaque LED s’illumine en deux couleurs figurant l’un ou l’autre des effets de la position choisie.
Coté sonorité, ces simulations font très correctement leur travail, et le guitariste pourra découvrir en toute confiance les rendus de ces différentes typologies d’effets.


Amplificateurs
Le cœur de ce VIP 2 est son large choix de modèles d’amplificateurs. Tandis que 2 modèles inspirés des produits distribués par Peavey sont réservés aux guitares acoustiques et 2 aux bassistes (modélisation Trace et Peavey), le guitariste électrique pourra faire son choix parmi 8 types d’ampli que l’on peut diviser en 2 grandes familles : classique et moderne hi-gain. Les modèles de l’écurie Peavey sont nommés précisément (Budda, 6505 & 6534, XXX, Classic, Butcher) tandis que les autres sont facilement reconnaissable (Twn pour les Fender Twin Reverb et British pour le Vox AC30). Chacun de ces amplis virtuels possède 3 canaux (le gain augmentant à chaque fois) que l’on peut sélectionner en pressant le potentiomètre… ce qui nous place en réalité assez loin des 36 amplificateurs promis sur l’emballage du produit !

De notre avis, les modèles Classic, Twin, Buddah et British sont les simulations les plus convaincantes du VIP : la réponse et la dynamique sont très appréciables et on retrouve les influences du modèles original. Les autres modélisations que sont les XXX, 6505 et 6534 sont moins pertinentes. Non pas par leur manque de proximité avec leur « parents » mais plus à cause de leur typologie et l’enveloppe de ce VIP2. Les modèles cités ci-dessus sont des amplis « à gros son » qui ne font pas dans la dentelle, avec beaucoup de gain. Malheureusement la modélisation a toujours eu ses limites quant à restituer les sonorités de ces grosses machines. Pour autant, ces simulations ne sont pas inutilisables bien au contraire, mais manqueront légèrement de dynamique à coté des autres modèles.

Coté ampli basse, nous avons deux modélisations (Peavey & Trace Elliot) qui – d’un point de vue d’un guitariste jouant de la basse – font bien leur boulot. Les simulations d’ampli dédiés à la guitare acoustique manquent un peu de moelleux par rapport à un véritable amplificateur dédié et on un rendu un peu « plastique », mais pouvant tout de même dépanner !  Un peu de travail sur les égalisations de la guitare elle-même et sur l’ampli pourront rendre tout cela plus agréable et avec plus de corps.
Note : le potentiomètre dédié au choix de l’amplification fera également office d’accordeur si on le maintient enfoncé plusieurs secondes.

 

Effets
Nous trouvons ici 12 effets se plaçant la plupart du temps dans la boucle d’effet d’un ampli (donc entre les étages de préamplification et d’amplification) : tremolo ; octaver, flanger, enveloppe filter, chorus, phaser,… encore une fois une offre pléthorique.
On notera que l’on retrouve certains effets en doublon de ceux proposés sur le premier potentiomètre « Inst/Stomp ». En allant farfouiller dans les nombreux forums internet consacrés à l’ordre des effets dans la chaine, vous constaterez qu’il n’y a pas de règles et que chaque guitariste possède sa propre idée sur la question – même si certains effets ont une logique de placement. Peavey offre ainsi plusieurs emplacements pour le chorus, le phaser, ou encore le booster. Tout comme les effets présents post préamplifications, ceux-ci sont de bonne qualité (nous restons tout de même dans des sonorités numériques, et une dynamique limitée).


Réglages
Sur la moitié droite du panneau sont présents différents potentiomètres liés au paramétrage des éléments que nous venons de présenter. Par soucis de clarté (ce qui est très appréciable), Peavey a choisi de représenter le panneau de contrôles « type » que l’on retrouve sur la quasi totalité des ampli du marché : Pré-Gain (gain), bas/medium/aigu, volume du canal et enfin un master volume. Le réglage de chaque potentiomètre est clairement visible grâce au même système  très intelligent de diodes de couleurs présent sur chaque contrôle du VIP2.
Comme les mentions sérigraphiées sous les potentiomètres l’indiquent, ces boutons servent à contrôler d’autres paramètres via des fonctions « cachées » (aka : il faut débrayer ces fonctions en appuyant sur les sélecteurs Inst/Stomp ou Effect selon ce que nous souhaitons modifier).
Peavey donne la possibilité d’avoir constamment un delay et une reverb activés, peu importe la simulation d’instruments, les pédales ou l’ampli choisi. Ainsi, via les fonctions cachées, le contrôleur MID impactera les répétitions de l’effet tandis que le HIGH en définira le volume. Il est possible d’en régler le tempo via le petit switch bien nommé Tap Tempo (ou via le pédalier Sanpera) – à noter que d’autres effets tels le tremolo ou le slicer ne peuvent pas bénéficier de cette intelligente fonction. Le POST-GAIN se chargera lui de doser la Reverb. Autant cette possibilité de garder Delay et Reverb sur l’ensemble des programmations, autant il est dommage que les contrôles pour les « autres » fonctions (pédales ou effets) soient réduits au nombre de deux. Certaines pédales virtuelles en souffrent un petit peu, et auraient nécessité quelques potentiomètres de plus pour exploiter pleinement leurs capacités.

Le panneau avant mentionne également une fonction looper – que nous n’avons pas utilisée car elle nécessite l’utilisation du pédalier Sampera. Ce looper vous permettra de réaliser des boucles d’une trentaine de secondes.

Sur le coin droit de l’appareil, on note la présence de diverses connectique:
une prise USB sensé nous soulager de l’utilisation d’une carte son. Nous n’avons pas pu mesurer la qualité du système, car l’ordinateur utilisé (macbook) n’a pas reconnu le périphérique. Peavey offre également le séquenceur Revalver, d’une valeur de 199$.
une entrée auxiliaire à laquelle brancher votre lecteur audio et jouer sur vos chansons favorites
et enfin une prise casque contrôlée par le master volume. Le HP est sensé se couper lorsqu’un casque est branché – ce qui n’a pas été le cas lors de notre utilisation.


Conclusion
Comme souvent avec ce genre de produits, on note deux choses : les effets sont très réussis et permettent au guitariste de découvrir et profiter de toutes une panoplie de sons appréciables et de bonne qualité. Coté ampli, on trouve des amplis à la personnalité aboutie et aux sonorités recherchés côtoyant d’autres modèles qui marqueront peut-être moins les esprits.
En résumé, ce VYPYR répond à la plupart de promesses : des typologies de sonorités différentes s’adaptant à un grand nombre de musiques actuelles, donner au guitariste une très large idée des effets existants sur la marché (avec une qualité digitale), et tout cela dans un produit assez puissant pour se trouver dans une salle de répétition, compact, léger et très abordable !
Pour un prix catalogue de 345€, ce VIP 2 est une réussite et contentera tout guitariste ayant quelques mois de jeu derrière lui, et souhaitant se familiariser avec les modélisations d’ampli et d’effet pour développer sa culture sonore.

Pric public : 345 euros

On aime
- Polyvalence
- Tous les effets disponibles en un tour de main
- Des grains de son différents
- Petit prix pour tout cela !

On regrette
- Prix des pédaliers Sanpera I & II = > il aurait été pertinent d’offrir un simple pédalier avec cet ampli.
- Pas possible d’avoir plusieurs effets (sans le pédalier)
- Réalité déformée sur les 36 amplis disponibles = > 12 en réalité x 3 canaux

Peavey Vypyr VIP 2