UAFX s'impose décidément de plus en plus comme une marque de pédales à part entière, et pas uniquement le département guitare de la marque d'audio pro Universal Audio. Après avoir construit une vraie gamme cohérente de multi-effets, d'effets individuels et d'amplis "in a box", voici le joyau de la couronne, l'émulation de Marshall plexi que tout le monde attendait.

Le son de sa Majesté

Universal Audio était déjà un nom bien connu des guitaristes par le biais de ses plugins, dont certains émulaient déjà très bien les amplis classiques de l'histoire du rock. Puis en 2017, la marque a frappé très fort avec le OX, un combiné de load box, de réducteur de puissance et de simulateur de haut-parleur et d'impulse response. Les amateurs d'amplis boutique se sont empressés de placer cette boîte entre leur tête favorite et leur baffle pour en profiter au casque avec un vrai son. Puis en 2021, Universal Audio a sorti trois pédales multieffets qui ont marqué les esprits : la Astra pour les modulations, la Starlight pour les delays et la Golden pour les reverbs. En 2022, trois simulations d'amplis au même format se sont imposés sur les pedalboards les plus prestigieux, y compris (comme on l'a appris il y a quelques jours) sur scène avec The Edge de U2 : la Ruby (Vox AC30), la Dream (Fender blackface) et la Woodrow (Fender tweed).

uafx lion 68 super lead amp front

Depuis, UAFX a sorti de très nombreuses pédales pour compléter son catalogue, mais une référence pourtant évidente manquait encore à l'appel : l'ampli du rock, celui qui est le plus émulé, celui que l'on retrouve au sein d'innombrables "amp in a box" du marché, le Marshall plexi. Le fameux modèle Marshall Super Lead 1959, lancé en 1965, est devenu le son ultime du rock de la fin des années 60 et des années 70, jusque'à nos jours. De AC/DC à Yngwie Malmsteen en passant par The Who, Jimi Hendrix, Jimmy Page, Randy Rhoads, Johnny Ramone, Duane Allman ou encore Green Day, toutes les légendes se sont frottées à cet énorme son, rauque, ultra riche en harmoniques, fluide et gras du plexi.

Les geeks du plexi

D'entrée on sent que UAFX a pris sa mission très au sérieux dans la conception du Lion. On peut même imaginer qu'ils ont mis si longtemps à sortir ce modèle par peur de ne pas être à la hauteur. Mais ça valait le coup d'attendre, et la Lion est un de ces émulateurs qui a la capacité de convertir même les fans les plus endurcis et conservateurs de l'ampli original. On a le choix entre trois amplis : un Super Bass de 1969, un Super Lead de 1968, et une position "Brown". Le Super Bass, à l'origine prévu pour nos amis quatre-cordistes, est le plus doué pour les gros sons clean hendrixiens. Le Super Lead est le Marshall éternel qu'on le connaît, et enfin "Brown" fait référence au fameux "brown sound" que Van Halen tirait de son plexi en le sous-alimentant avec un variac, c'est donc une position avec laquelle on aura plus de gain et de compression. Côté enceintes, il y a pas moins de six configurations, notamment du Celestion Greenback 25, du Vintage 30 et un mélange de JBL et de Celestion.

uafx lion 68 super lead amp back

On sent que les algorithmes Universal Audio ont été peaufinés à l'extrême, et tout fonctionne comme sur un vrai plexi : on retrouve les deux volumes pour les deux canaux (on peut même choisir si les deux canaux sont bridgés ou liés par une AB Box via l'appli - dommage d'ailleurs que certaines fonctions ne soient accessibles que par ce biais), l'indispensable réglage de Presence en plus des trois autres bandes de l'EQ, et le caractère du son est bel et bien là. Le réalisme sonore est bluffant, et à l'enregistrement il devient très difficile de faire la différence. Mais là où le Lion fait la différence, c'est qu'en plus de très bien rendre à l'enregistrement, il est vraiment jouissif à jouer, avec des sensations d'épaisseur et de dynamique tout à fait proches de l'original.

Deux bémols font que le Lion est perfectible : d'une part, il met une vingtaine de secondes à s'allumer lorsqu'on le branche, ce qui peut être gênant en cas de coupure de courant sur scène, et d'autre part il n'a pas de prise casque pour profiter de cet énorme son sans enceintes. Pour le reste c'est du tout bon, et on a le sentiment que les responsables du développement du Lion sont de vrais geeks de plexi. Sur l'appli, on peut même choisir d'entendre ou pas les ghost notes (ces octaves fantômes générées par les vieux hauts-parleurs), ou d'enlever la fameuse "bright cap" pour un rendu général plus doux. Il y a aussi un boost intégré en amont de l'ampli qui peut être un préampli d'écho à bande Echoplex ou un Boss GE-10,  bref les options sont pléthoriques, mais le plus impressionnant est qu'elles sonnent toutes bien.

Au-delà des querelles entre les puristes et les modernes, le nouveau UAFX Lion s'impose par le son et par un facteur encore plus important, puisqu'il fait partie de ce matos qui donne tout simplement envie de jouer, et c'est sans doute la meilleure preuve de sa qualité.

Les plus

- Réalisme sonore très impressionnant
- Fidèle à l'esprit de l'ampli d'origine
- Polyvalence malgré le côté typé du son

Les moins

- Pas de prise casque
- Certaines fonctions uniquement accessibles via l'appli
- Un peu longue à démarrer

Prix public conseillé : 439 euros

Test de la pédale UAFX Lion '68 Super Lead Amp