L'homme à qui l'on doit la Les Paul, l'ES-335, la Flying V, l'Explorer, la Firebird ou encore la SG avait apposé sa signature sur un dessin de 1957 à partir duquel Gibson choisit d'inaugurer 65 ans plus tard la Archive Collection. Découvrons donc cette guitare Gibson Theodore au design pour le moins original et inattendu.

En 1957 Gibson par l'intermédiaire de son président Ted McCarty dépose plusieurs brevets jugés futuristiques pour les designs de la Flying V, de l'Explorer et de la Moderne. Cette dernière ne voyant jamais le jour fait l'objet de bien des rumeurs et de traques féroces des collectionneurs avisés, Billy Gibbons de ZZ Top déclarant en posséder un exemplaire des prototypes originaux sans jamais avoir laissé quiconque s'en approcher pour l'authentifier… Cesar Gueikian, le n°2 de Gibson, estime d'ailleurs à plus de 20 millions de dollars la côte d'un modèle original ! Ça vaut le coup de jeter un oeil dans le grenier, on sait jamais ! 

En 1957, un 4ème dessin portant la signature de Ted McCarty n'ira pas jusqu'à l'étape du brevet et donc encore moins celle de la production. Il s'agit donc de cette nouvelle Gibson Theodore Archive Collection, le dessin étant resté pendant 65 ans dans les archives de Gibson. On peut d'ailleurs s'attendre à voir d'autres modèles arriver prochainement, sinon Gibson en aurait juste fait une simple édition limitée sans s'encombrer d'une Archive Collection. Les quantités sont d'ailleurs limitées à 318 exemplaires, en référence à la date du "3-18" comprendre "mars 18" les chiffres des dates américaines étant inversés.

Si la large tête de cette Gibson Theodore semble assez familière, similaire à celle de l'Explorer avec ses 6 mécaniques Kluson en ligne, le corps est quant à lui plus surprenant avec ce double pan coupé florentin évasé en forme de tulipe ouverte. Et surtout il est constitué de 2 pièces d'aulne et d'un renfort central en noyer, une configuration étonnante pour Gibson qui nous a habitué à préférer l'acajou sur quasiment toutes ses guitares électriques solidbody, laissant l'aulne à son illustre concurrent nord américain. Le manche collé est lui bien en acajou avec un profil épais en C typique de 1957, une touche en palissandre indien portant 22 frettes Historic Gibson Narrow/Tall, c'est-à-dire fines et hautes à la fois, et des points de repère nacrés.

On remarque que par rapport au dessin de 1957, l'équipe de Gibson 2022 s'est permis quelques modifications avec notamment le sélecteur de micros 3 positions Switchcraft qui se retrouve non pas sur la corne inférieure mais à côté du chevalet wraparound et sous le pickguard. Côté électronique, Gibson a choisi une paire de micros P-90 Custom Soapbar, 2 volume, 2 tonalités avec des potentiomètres CTS Audio Taper de 500k et des condensateurs Bumblebee. On notera également l'accastillage et les boutons vieillis artificiellement pour donner un aspect vintage aux instruments.

Trois finitions sont proposées en Natural, Cherry ou Ebony avec à chaque fois un étui rigide marron avec intérieur rose, une sangle en cuir, une impression du dessin de 1957 signée, une impression de page de catalogue semblable à celles imprimées alors et un certificat d'authenticité. Il faudra pour tout cela débourser $4999.

A découvrir sur le site de Gibson Guitars.

Gibson Theodore, hommage à Ted McCarty