lemg a écrit :
Bon, je pense qu'on peut lui accorder une certaine sincérité sur le sujet, étant donné que ça ne date pas d'hier et qu'il s'y impliqe beaucoup (avec sa femme, je sais, on s'en fout). Quid de l'influence ? Aucune idée. Si je prends mon cas personnel, j'adore U2, mais Bono pourrait avoir autant d'intérêt pour la marche du monde que moi pour mon premier slip que ça ne changerait rien à l'intérêt que je porte à son groupe. Alors certes, je ne suis pas comme tout le monde, mais j'imagine que je ne suis pas le seul.
Au-delà de ça, le cas Bono est intéressant, surtout pour ses paradoxes, qu'on peut étendre au groupe. Totalement assumés, ils accouchent du meilleur (Achtung baby) ou du pire (des tarifs exhorbitants pour les concerts
).
Dernière chose, quant à savoir pourquoi il fait ça, mon côté philosophe de comptoir me rappelle qu'aux débuts du groupe, il (ainsi que deux autres membres du groupe) a failli tout lâcher pour un engagement religieux, et qu'au bout du compte il a fini par accepter les contradictions de la vie de rock-star, quitte à se retrouver en perpétuel porte à faux. De là à dire que c'est aussi un moyen pour lui de reconquérir un peu d'équilibre.
J'avais prévenu : philo de bistrot.
Effectivement, il semble que Bono n'ait pas complétement décroché du christianisme :
"Dans une interview donnée au Rolling Stone Magazine, Bono, le charismatique chanteur du groupe U2, se livre aux questions concernant sa vie spirituelle. Né d'une mère protestante et d'un père catholique, son enfance en Irlande a été quelque peu agitée par le «sectarisme dans le pays». Dès son plus jeune âge, la prière tenait une place importante. Il se souvient qu'il priait «beaucoup plus hors de l'église qu'à l'église même», qu'il ne se posait pas réellement de questions existentielles et que la religion le «laissait de marbre». En plein cœur de son adolescence, Bono passait beaucoup de temps avec son «pote Guggi», et par conséquent avec les parents de celui-ci qui n’étaient pas «simplement protestants, mais qui appartenaient à une obscure secte du protestantisme. En Amérique, on les appellerait des pentecôtistes». Quand Bono évoque le père pentecôtiste de Guggi, il le dépeint comme «une sorte de créature issue de l'Ancien Testament, qui parlait continuellement des Écritures et qui avait le sentiment que la fin était proche». Aujourd’hui et d'une manière plus générale, il perçoit les évangéliques américains comme des «idéalistes à l'esprit étroit».
Chrétien hors norme
Malgré son humour particulier à l'égard des courants issus du réveil évangélique, Bono s'affirme comme un croyant, même s'il reconnaît ne pas être à l'aise lorsqu'il se retrouve au milieu d'autres croyants. Ce sentiment pourrait être dû à ses convictions spirituelles à la teinte poétique prononcée. Selon sa conception, l'être divin est «une force d'amour et de logique dans ce monde. Et je crois», dit-il encore, «au génie poétique du Créateur qui choisirait d'exprimer un tel pouvoir comme un enfant né dans la pauvreté de la paille». L'histoire du Christ a un sens pour sa vie, mais un sens loin de toute normativité. Il confie, «en tant qu'artiste, j'y vois de la poésie. C'est brillant. Je suppose que cela fait de moi un chrétien, même si je n'emploie pas cette étiquette trop difficile à porter». Une croix trop lourde à porter et la peur de «passer pour un c...», Bono ne cache pas, quoi qu'il en soit, sa vie quotidienne de prière et de méditation de la Bible.
Le roi David premier bluesman
Côté musique, Bono rapporte que celle qui le fait «véritablement vibrer s'adresse soit à Dieu, soit se détourne de Dieu». Le blues? Il en est fan, jusqu'à voir dans les cris du psalmiste David, les premières chansons du genre. Lorsque David chante «Oh Dieu.. Où es-tu lorsque j'ai besoin de toi?», «ça, c'est du blues!», explique Bono. Et c'est d'ailleurs en s'appuyant sur les cris de désespoir de David qu'il témoigne avoir compris que «la colère envers Dieu est tout à fait valable», sur des airs de blues comme de pop rock! "
Rice
