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Une « immense tristesse », une « reconnaissance éternelle » et des promesses de « continuer le combat » : depuis l’annonce du décès de Gisèle Halimi, ce mardi à l’âge de 93 ans, nombreuses sont les militantes féministes à lui rendre hommage. Infatigable militante de la cause des femmes, l’avocate est notamment restée célèbre pour avoir fait du « procès de Bobigny » celui d’une loi d’un autre âge, qu’elle a contribué à changer, ouvrant la voie à la dépénalisation de l’avortement en France. Ainsi, en 1972, elle défend Marie-Claire Chevalier, adolescente de 16 ans jugée pour avoir avorté après être tombée enceinte à l’issue d’un viol. A propos de l’adolescente qu’elle défendait alors, et de toutes les autres Françaises concernées par cet avortement alors interdit, l’avocate déclare dans sa plaidoirie, devant la cour d’assises de Bobigny, à l’automne 1972 : « Elles sont ma famille. Elles sont mon combat. Elles sont ma pratique quotidienne. Et si je ne parle aujourd’hui, messieurs, que de l’avortement et de la condition faite à la femme par une loi répressive, une loi d’un autre âge, c’est moins parce que le dossier nous y contraint que parce que cette loi à laquelle je dénie toute valeur, toute applicabilité, toute possibilité de recevoir aujourd’hui et demain le moindre sens, que parce que cette loi est la pierre de touche de l’oppression qui frappe la femme. »