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Environ 15.000 personnes se sont rassemblées samedi en Ingouchie, république russe du Caucase du Nord, pour protester contre les publications occidentales représentant Mahomet, jugées insultantes pour le prophète, selon les autorités.
A Magas, capitale régionale de l'Ingouchie, la foule a protesté "contre les caricatures du prophète, l'islamophobie et l'insulte contre les croyances des musulmans", a indiqué à l'AFP le service de presse du gouvernement régional qui avait autorisé la manifestation.
Le président de cette petite république musulmane, Iounous-Bek Evkourov, a décrit les caricatures comme "un extrémisme d'Etat de la part de quelques pays occidentaux" et a déploré que leurs autorités "tentent de dresser les croyants de diverses religions et nationalités les uns contre les autres", dans un communiqué mis en ligne sur le site de l'administration régionale.
Si la Russie a salué dans un premier temps la marche historique organisée dimanche à Paris contre le terrorisme, de nombreux médias et responsables russes se démarquent désormais de la solidarité mondiale que continue de susciter l'attentat la semaine dernière contre Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts.
"Personnes sans valeurs spirituelles et morales"
Ainsi, l'autorité russe de surveillance des médias, Roskomnadzor, a appelé vendredi les médias russes à "s'abstenir de publier" des caricatures sur le prophète Mahomet, publiées par Charlie Hebdo.
Les caricatures vont à "l'encontre des normes éthiques et morales établies pendant des siècles de cohabitation entre différents peuples et confessions religieuses" sur le territoire de Russie, a-t-elle estimé dans un communiqué.
Une autre manifestation contre les caricatures était prévue lundi dans la république voisine de Tchétchénie.
Le dirigeant de la Tchétchénie Ramzan Kadyrov a qualifié les auteurs des caricatures de Mahomet, de "personnes sans valeurs spirituelles et morales", et a assuré que 500.000 personnes se joindraient à la manifestation de lundi.
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Une violente manifestation anti Charlie Hebdo était en cours samedi près de la grande mosquée de Niamey où la police a tiré des gaz lacrymogènes tandis que des pierres étaient lancées sur les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Au moins deux églises ont été incendiées.
Plus d'un millier de jeunes s'étaient réunis devant l'édifice malgré l'interdiction des autorités pour protester contre la publication de la caricature de Mahomet en une de l'hebdomadaire français.
La mosquée avait été encerclée par quelques dizaines de policiers anti-émeute qui ont tenté de disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogènes. Des cris tels que "A bas la France", "A bas les tricolores français" ou encore "A bas Charlie Hebdo" étaient scandés par les protestataires, dont certains hurlaient également "allah akbar" (Dieu est le plus grand).
Plusieurs manifestants ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre, dont deux 4X4 ont été brûlés. Des pneus en flamme ont aussi été jetés dans un commissariat à proximité de la grande mosquée, a constaté l'AFP.
"On va tout casser. Nous protégeons notre prophète. Nous allons le défendre même au péril de notre sang", a déclaré un manifestant.
Le rassemblement intervient au lendemain d'émeutes à Zinder, deuxième ville du Niger, qui ont fait quatre morts et 45 blessés lors de manifestations anti-Charlie Hebdo. Le Centre culturel franco-nigérien a également été incendié et trois églises saccagées dans cette agglomération proche du nord du Nigeria.
"Nous n'accepterons pas que la chienlit s'installe", avait averti vendredi soir le ministre de l'Intérieur Hassoumi Massaoudou sur les ondes de la radio publique.