Glinglo a écrit :
Chrome a écrit :
Aujourd'hui un retour à une banque centrale étatique permettrait simplement d'éviter la prime de risque de l'Etat soit le spread entre le taux d'emprunt des obligations d'Etat et le taux directeur de la BCE
Ça serait déjà pas mal non ? Pourquoi continuer à engraisser des intermédiaires obèses ?
Ce spread (1,1% aujourd'hui sur le 10 ans français ?) représente des centaines de milliards de monnaie fiduciaire (sortis de nulle part mais à rembourser par le contribuable) et qui permettent à la finance de s'approprier la vraie richesse sans le moindre effort : matières premières, ressources énergétiques, terres agricoles, outils de production, usines, entreprises, main d'œuvre, etc.
Nationaliser les banques centrales, à défaut d'empêcher les états de jouer avec la planche à billet, replacerait au moins la politique monétaire dans l'engrenage démocratique.
Sauf que les encours des banques commerciales auprès de la BCE ne représentent que 7 à 8% de leur passif donc à taux d'inflation égal, cette économie de prime de risque est uniquement envisageable sur 7 à 8 % de la dette du pays.
Soit pour une dette de 2 000 milliards d'euros, 2000*0.075*0.011 = 1.65 milliards d'euros d'économies par an.
Mais la majorité de la dette de l'Etat, grosso merdo les 92/93% restant, sont financés par des passifs bancaires ne relevant pas de la création monétaire. Et c'est là que le plus gros pouvoir de nuisance des banques pourrait se faire sentir.
Etant donné le niveau de concentration du secteur résultant de dizaines d'années de laxisme réglementaire, il y a fort à parier que les banques s'entendraient pour gonfler artificiellement la prime de risque de l'Etat et récupérer le manque à gagner sur les financements directs auprès de la banque centrale.
Le rapport cout+risque/bénéfice n'est pas si évident que ca non plus pour cette option.
Pour l'anecdote, en 15 ans le nombre d'institutions bancaires a été réduit par 4.3 en France (OCDE) et leurs bilans consolidés ont été multipliés par plus de 3 (Banque de France). Les banques sont donc en moyenne pres de 13 fois plus grosses aujourd'hui...
Et cerise sur le gateau, elle n'embauchent que 0.25 fois plus de personnes qu'il y a 15 ans.
Sans parler du développement du trading de dérivés qui atteint des encours astronomiques (26 fois le PIB de la France pour Deutsche Bank).
Pas étonnant qu'elles fassent pratiquement ce qu'elles veulent aujourd'hui.