Après les digressions de certains sur le topic "Barrez-vous", il m'apparaissait nécessaire de créer ce topic, dans un soucis de complémentarité et de représentativité.
______________________________________________________________________
En France, un jeune sur 4 ne sait pas faire un barré : chiffres qu’il convient de relativiser du fait du nombre important de débutants dans ces statistiques.
Mais la tendance est à la hausse, et supérieure à la moyenne européenne.
Et lorsqu’ils sont embauchés dans des groupes, les jeunes servent souvent de variable d’ajustement du gain, pour des métalleux ou des punkeux qui ne connaissent que les power-chords: s'ils pratique les open-chords, ils n'ont aucune occasion de faire une scène.
Prenant acte de ces maigres perspectives d’avenir, le collectif open chordez-vous a donc décidé de mettre les pieds dans le plat, en incitant ses lecteurs non pas à se battre, mais à quitter un groupe qui ne voudrait pas d'eux.
Réponse radicale -et discutable- à un vrai problème de société.
S’engager ou dégager ?
Plus d'infos ici :
http://www.franceculture.fr/em(...)09-10
-----
Maintenant, je vais vous faire part de mon expérience. J'ai appris la gratte puis fait mes premiers concerts aux USA, je suis revenu en France et je vais repartir.Pourquoi ? C'est assez simple à comprendre. La mentalité française n'est pas inférieure mais différente de celle des USA, mentalité que j'ai du adopter.
J'ai travaillé dans un big-band-musette monté à l'époque par des ex-roadies de Motorhead soixantenaires. Aucun d'entre eux n'avait de qualifications pour le domaine dans lequel ils se lançaient (arpèges en open de G). C'étaient un ancien bassiste de Punk, un batteur de Trash, un guitariste NWOBHM et un chanteur de Psaumes religieux grégoriens. Aucune qualification mais passionnés.
En France, aucun label ni aucune maison de disques ne mise sur la passion que les gens peuvent avoir, ni sur leurs compétences, mais sur leur formation, leurs diplômes. On passe à côté de gens hyper compétents en open-chords, de super mélodistes car passionnés au profit de gens diplômés qui souvent ne font jamais plus de trois notes à la fois...
Ce qui manque en France, c'est le côté aventurier, prise de risque et "parieur" devrais-je dire. Aux USA, il faut simplement séduire un directeur artistique en lui présentant un bon riff pour qu'il vous suive. En France, peu importe la qualité de la démo, on va d'abord évaluer le niveau de gain du morceau.
Rendez-vous dans un studio pour monter votre entreprise, on vous sortira le niveaux de bias, le volume de sortie, le souffle de la boucle d'effet, les pertes de signal et le son saturé, blah blah blah... Vous n'avez pas encore débuté votre tournée qu'on vous imagine déjà à faire une OD dans les loges...
Bien que des mesures permettent aux jeunes de fonder leurs formation basées sur les open-chords, il faut reconnaitre que ce sont des "mesurettes" et l'ambition des grandes scènes n'est pas ce qui caractérise le plus ces créations de groupe.
Enfin, un autre aspect de la France, c'est ce culte du frontman. Quand on est jeune, il faut se trouver un leader et travailler pour lui. Je pense qu'on n'arrivera jamais à rien avec une telle mentalité (a part peut-être à enrichir ledit leader qui se cassera aux states avec une choriste). Vous pensez vraiment que Satriani serait devenu le guitariste qu'il est en jouant dans FFF ? Non !
Cependant, je ne dirai pas "faites des open-chords" en promettant aux gens qu'ils réussiront ailleurs. Si vous partez aux USA monter votre groupe de free-jazz avec une mentalité de Français, vous courrez à votre perte ! Non pas que la mentalité française est mauvaise, mais elle est simplement inadaptée au marché de la musique saturée.
*: NOBODY EXPECTS THE SPANISH INQUISITION!