C'est un peu plus compliqué qu'une analyse gauche / droite.
Faut déjà voir qui pourrait représenter la gauche, Michelle Bachelet étant impossible à réélire à cause de la Constitution, et Lagos n'ayant pas forcément été le mec de gauche le plus populaire (notamment à cause d'un système étatique très lourd faut le reconnaître).
Après le rôle même des US. n'est plus aussi lourd. Les Socialistes chiliens contrairement aux socialistes français reconnaissent pleinement l'économie de marché et ont profité de l'envolée des taux pour provisionner des réserves étrangères qui seront pour ce que j'ai compris investies dans la santé publique. Les Chiliens vendent leurs ressources naturelles sur le marché public et un officiel d'un grand groupe industriel français m'avait avoué adorer bosser avec les chiliens car que l'on soit de gauche ou de droite au pouvoir les politiques envers les investisseurs étrangers sont similaires. L'avantage est même que les chiliens tiennent les engagements commerciaux aux moments des changements de gouvernement (contrairement à ce qu'a fait Evo en Bolivie par exemple).
Le parti socialiste chilien s'est embourgeoisé, certes, mais pas plus qu'en France par exemple. Il lui manque néanmoins un leader plus solide, et la rotation forcée des présidents de la République force justement à un roulement du leadership au sein du parti. Les affaires d'influence et de corruption sont équitablement réparties au sein des partis : le clientélisme est très présent dans le pays. Un maire d'une petite ville me racontait qu'il avait parfois du offrir des cadeaux... il trouvait ça tout à fait normal et je pense qu'en tant que République, le Chili a encore un petit coté clanique voire patricien (dans le sens de la Respublica romaine).
La vision générale sur la droite chilienne, vu le ressenti que j'ai eu sur place il y a maintenant plus d'un an, est qu'elle serait moins frileuse que la gauche sur les investissements envers les entreprises, ce qui entrainerait une hausse des embauches. L'idée est encore communément acceptée qu'on peut relancer l'économie au Chili, et les gens sont conscients que leur niveau de vie est quand même supérieur à la moyenne en Amérique du Sud. Donc, je ne suis pas d'accord avec le fait que la droite va gagner par absence de la gauche... je pense juste que les gens ont envie de se tourner vers les promesses des économistes de droite et surtout autour d'une certaine légitimité charismatique de la part de Piñera.
Ce golden boy me fait un peu penser à Berlusconi, entrepreneur brillant ayant disposé de la compagnie aérienne Lan Chile (dont le niveau d'accueil est comparable à Air France voire légèrement supérieur), disposant de médias et d'un club de foot lui aussi. Après je ne connais pas vraiment le fond de son programme si ce n'est une grosse tendance à encourager l'emploi.
Alias : "le Déboutanté"
Ibanez SA 260 FM
Epiphone Les Paul
Peavey Envoy 110 Transtube Series