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Le juge Philippe Laflaquière qui a géré le dossier Bertrand Cantat parle pour la première fois dans le Parisien ce matin et il revient sur la polémique autour de la Une des «Inrocks» et raconte la détention puis la libération de Cantat, il y a tout juste dix ans.
Dans cette interview, il explique ce que lui a dit Bertrand Cantat sur son geste:
"Bertrand Cantat a évoqué une altercation avec sa compagne, une bousculade au cours de laquelle il a été projeté contre un angle de porte. Il a éprouvé une très vive douleur dans le dos qui a provoqué en lui un soudain déchaînement de violence, de puissantes gifles dont les conséquences furent terribles.
Est-il nécessaire de rappeler qu’il a été condamné à Vilnius pour «coups mortels» et non pour homicide volontaire (NDLR : cette dernière qualification n’existait pas alors dans le droit lituanien) ?
Il est donc inexact de le présenter comme un «meurtrier», ou pire comme un «assassin», toujours cette dictature de l’émotion. (...) Prenant en compte les réductions de peine, j’aurais pu le libérer un an auparavant. Il n’a pas demandé une dérogation à cette jurisprudence, il voulait être traité comme tout autre détenu.
Dans la période qui a précédé et suivi l’audience, la pression médiatique était incroyable. Inévitablement, j’ai subi des attaques et des menaces de mort. Mais il n’y avait strictement aucune raison de refuser cette libération justifiée et méritée."