Je me permet de revenir au débat initial.
Je précise que j'ai sauté les pages 23 à 66 et m'excuse pour cela.
Je précise que je suis un ardent partisan de la légalisation des drogues à dangerosité moyenne et de la médicalisation des drogues a dangerosité élevée(je trouve inapproprié les termes douces/dures).
Pour nombre d'entre vous, vous vous trompez de débat. Ce n'est pas "pour ou contre le cannabis", la vraie question c'est de savoir quelle politique pose le moins de problèmes. Je suppose que 99% d'entre vous ne sont ni addictologues, ni pharmacologues, ni neurologues, ce n'est pas sur quoi vous devez débattre ici. Vous etes par contre des citoyens et en ce sens vous pouvez influer sur les politiques de votre pays, pour cela vous etes compétent.
(vous pouvez sauter les passages en bleu, ce sont des exemples pour appuyer les notions)
Premier point. L'interdiction ne diminue en rien la consommation et l'accessibilité d'une drogue. La loi ne peut être efficace dans le domaine de la morale privée, on ne peut pas empécher l'homosexualité ou la consommation de drogues par exemple.
Si l'héroïne est légale demain, irez-vous en acheter? Ce n'est pas l'interdit qui empêche la consommation mais l'information sur les dangers.
Comparons l'usage de drogues ches les 12 ans et plus entre les USA et les Pays-Bas, deux pays a modes et niveaux de vie comparables, les USA étant le plus répressif et les Pays-Bas le plus tolérant.
Pays-Bas Etats-Unis
Cannabis 15,6 % 32,5 %
Cocaïne 2,1 % 10,5 %
Héroïne 0,3% 0,9 % (chiffres du site de l'Assemblée Nationale)
Il faut aussi noter que dans un contexte illégal, les dealers ont un marketing direct et agressif, ils repèrent les clients potentiels, les abordent,... sans délivrer d'avertissement sur la dangerosité.
Deuxième point. A partir du moment où on a compris que la prohibition ne fait pas diminuer la consommation, il convient de regarder ses effets négatifs. Ils sont monstrueux, les voici:
-Overdoses dues aux agents de coupe et à la variation de concentration des produits illégaux.
-Prisons surpeuplées.
Plus de 15% de la population carcérale pour infraction à la loi sur les stupéfiants.
-Le marché des drogues illégales, c'est environ 1 000 000 000 de dollars PAR JOUR (selon les estimations, cela va de 820 à 1270 millions) que l'on fournit aux mafias et guerillas du monde entier. Essayez de vous représenter combien d'armes et de fonctionnaires corrompus ça fait, ainsi que de quel volume d'argent est blanchi.
-L'interdit gonfle le prix, sans baisser la consommation je le rappelle car il n'y a pas d'élasticité prix pour les drogues, cela pousse des toxicomanes au deal, au vol ou à la prostitution et donc une augmentation significative de la criminalité.
-Interdire coûte très cher
La guerre à la drogue coûte chaque année 69 000 000 000 de dollars rien qu'aux USA
-Retire toute crédibilité des campagnes de prévention auprès des consommateurs.
-Envoit les toxicomanes dans l'exclusion, rendant une bonne partie d'entre eux inaccessibles pour le système d'aide et de soin. On ne peut pas soigner de la main gauche quand on tape de la main droite.
-Désastre écologique. Epandage MASSIF de défoliant chimique dans les pays producteurs, dont certains ont une des biodiversité les plus riches du monde(Amérique latine).
Inutile de préciser que le défoliant en question ne fait pas la différence entre la parcelle de coca et celle de légume, laissant les paysans sans vivres
-Sert à l'occasion de prétexte pour controler les minorités raciales, politiques,...
Je pourrais continuer longtemps.
Troisième point, ce que je propose. La légalisation strictement controlée par une agence sanitaire publique.
-Interdiction à toute publicité.
-Indication exhaustive des risques sur les produits.
-Interdiction de consommation sur la voie publique.
-Un nombre de points de distribution
limité en nombre, cela rendra aisément controlable l'interdiction de ventes aux mineurs. Certains ont parlé de l'alcool, l'interdiction aux mineurs est une passoire car le nombre de point de vente est monstrueux(bars, boites, restaurants, épiceries, supermarchés, boucheries, cavistes,...) Cela ne serait pas le cas ici. Cela ne marchera pas bien sur à 100% mais des très bons résultats sont envisageables.
-L'économie de la guerre contre la drogue et la taxation des produits fourniront des milliards d'euros qui financeront des programmes de prévention, des centres de désintoxication,... qui manquent cruellement aujourd'hui.
-Redéploiement des forces de police engagées aujourd'hui dans cette guerre sans espoir, avec notamment une nombre très accru de controle stupéfiants au volant.
-Meilleure visibilité et accessibilité des consommateurs problématiques pour mieux les aider.
Dans la pratique, pour les drogues à dangerosité très élevée, elles seront délivrées dans des dispensaires hospitaliers où il y aura psychologue, assistante sociale,... Tout cela financé par la taxe sur les produits moins dangereux.
Ce système est le plus équilibré, le seul capable de réduire à leur minimum possible les dégats causés par les drogues aux individus et à la société, en garantissant la liberté individuelle de tous et tentant de réduire la consommation par d'autres moyens que la loi. Aujourd'hui, la loi sur les drogues cause 100 fois plus de dégats que les drogues eux-même, on a pu le constater avec la prohibition de l'alcool aux USA mais ici, c'est encore pire car c'est au niveau mondial que cela se passe.
Pour se faire une meilleure idée du
sujethttp://www.grep-mp.org/co(...)s.htm
Pour soutenir cette
politiquehttp://www.leap.cc/ ou
http://www.encod.org/
Ou tout simplement diffuser ces informations.
Dans tous les cas, je le répète, le débat de savoir si les drogues sont dangereuses ou non n'est pas le bon, la science y répond de plus en plus précisément. Essayez de penser comment réduire ces risques de manière intelligente.