Présidentielles 2007 Topic Unique

Faut arrêter ce mépris des classes populaires, arrêter de les prendre pour des cons. Désolé mais l'expérience de la Commune, même si elle n'est pas parfaite et dans des circonstances peu avantageuses - isolée - elle prouve au moins que le peuple peut s'organiser par lui-même si on lui laisse les rennes du pouvoir. Qu'on le veuille ou non, c'est quand on a tendance à le bailloner et à le mener, que le peuple montre ce qu'il a de plus réactionnaire. De fait le présidentialisme pousse les gens dans l'admiration béate d'un homme ou d'une femme providentiel-le qui n'arrivera jamais, donc à être continuellement frustré, en l'abscence d'un réel débat démocratique, au profit de slogans et d'images fortes.

Bref, quand on offre aux gens du marketing, ils montrent rarement autre chose que leur aptitude à être cons-sommateurs, et heureusement que la question sociale s'invite dans cette campagne à grands coups de pieds dans le derrière : Don Quichotte, grève à PSA Aulnay-sous-Bois, etc...

Pour ce qui est du prétendu "manque de qualification", ben je me demande juste pourquoi est-ce qu'on licencie les travailleurs les plus qualifiés d'Europe si c'est vraiment par manque de qualification qu'il y a du chômage. D'autant que le carnet de commande d'Airbus est plein et qu'EADS fait des profits confortables. Mais bon, avec ces actionnaires qui demandent des seuils de rentabilité à tous prix supérieurs à la moyenne - renseignez-vous sur l'EVA, en gros si vous êtes rentables mais juste comme les autres branches, faut l'être plus -, on préfère les profits à la création d'emplois, à l'investissement, à l'utilité sociale de ce qui est produit. A mon avis, diminuer le chômage ça suppose de rompre avec la logique du tout rentable qui joue contre les petites entreprises - comment être compétitif face à des multinationales ? Ben c'est simple, pour les chefs de PME il faut éviter de respecter le code du travail puisqu'il est trop "rigide"...n'empêche que c'est la loi - qui sont des faire valoirs pour les puissants, qui sont revendues, sous traitantes, tout ça juste pour accroitre le taux de profit des mêmes.

Comme le capitalisme impose la concurrence pour celui ou celle qui aura le taux de profit le plus élevé, il est évident qu'il vaut mieux accroitre la productivité que de créer des emplois, y crompris des emplois qualifiés qui seraient utiles socialement. C'est pour ces raisons précises que la LCR propose de rompre avec la logique inhérente au capitalisme de faire les plus grands profits possibles, afin de répondre aux besoins de la population.

ton post sur airbus est un peu léger. Tu ne comptes pas les indemnités de retard que Airbus doit payer et les pertes à enregistrer, le manque à gagner du retard des livraisons etc...
Le problème du chômage (chez les jeunes), ce n'est pas un problème de qualification des employés (sinon on irait pas délocaliser dans les pays moins développés que nous, c'est logique), mais d'adéquation entre les besoins des entreprises et la formation des jeunes diplômés qu'on leur propose. Pour les gens dits "expérimentés" (par opposition aux jeunes diplômés donc), on est face à un problème de compétitivité et de coût de main d'oeuvre en rapport à la valeur ajoutée de la main d'oeuvre en question. D'où une tertiarisation de l'économie, où la main d'oeuvre à elle seule fait la valeur ajoutée, et est donc répercutable sur le marché, d'où plus rentable.

Les licenciés de chez Airbus paient un défaut de l'entreprise, pas un manque de qualification. Après c'est dégueulasse, c'est injuste, tout ce que tu veux (surtout face à l'indemnité de leur boss). Mais il ne faut pas se tromper de question.

Encore désolé mais pour moi quand jy repense on ne peut pas prendre l'experience de la commune qui d'une comme tu le dis bien avait un environnement particulier , de plus elle n'a pas vecu assez longtemps pour qu'on puisse tiré de veritable enseignement de cette periode de l'histoire , et puis je ne pense vraiment pas qu'une commune a 60 millions puisse marché .

Sinon si tu pouvais développer ton passage sur le presidentialisme , les reactionnaires , du marketing , parce que la c'est tous sauf extremement flou , je ne sais pas sur quoi tu t'appuie pour affirmer ca .

Pis c'est normal que la question s'immice pendant les presidentielles , generalement tout les lobbies important font en sorte qu'on aborde leur question durant les presidentielles et arrive a instauré un debat plus ou moins durables , meme si perso les enfants de Don Quichottes et les salariés de PSA jles entends plus trop c'est dernier temps ( d'ailleurs jme demande pourquoi les socialistes dans leurs strategie de campagne , n'ont pas tant utilisé ces themes , au lieu d'etre betement soumis a l'actualité .)

Vive les petits coups de pute en politique:

"Protéger le logiciel libre" F.Bayrou

Ce n'est pas ce qui m'a fait choisir de vôter pour lui, je viens de découvrir. Mais c'est un des seul mec qui a compris qu'il fallait commencer à se soucier de l'informatique et de ses dérivées. Ou, du moins, qui le mentionne dans son programmme.

Shmolt

BAYROU PRESIDENT BORDEL !!


parodnnez moi mais bon il a trop raison sur toute la ligne !

Oui enfin Royal propose aussi de généraliser le logiciel libre dans les administrations. J'appelle ça de la réformette. C'est pas ça qui va changer le quotidien de millions de personnes, même si je suis content qu'il y ait un consensus là dessus qui commence à émerger.

Pour ce qui est des annonces chocs, celle de Bayrou des deux emplois exonérés est plus que scandaleuse. Ca fait des décennies que l'on fait des exonérations de charges, en partant du principe "les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain." Manque de pot, ça ne marche pas si bien que ça - ça vous étonne ? - et ça se transforme surtout en licenciements et en gros dividendes.
Alors, les PME toutes contentes vont plébisciter le démagogue, pensant pouvoir rivaliser face à la concurrence des Michelin, Total, Alcatel, BNP, et que sais je... Que nenni, car sous couvert d'aide aux PME, ce genre de réforme profite toujours aux mêmes : aux gros. Le piège se referme sur nos artisans et nos commerçants : leur sauveur providentiel va donner à leurs concurrents les armes pour les avaler. D'autant que bien souvent ces PME ne sont que des sous traitantes à qui on impose des marges de manoeuvres trop contraignantes - contrairement à l'opinion répandue jusqu'à la "gauche" à propos des "rigidités du marché du travail", dont on avait pas entendu parler avant....Mitterrand. A croire que Giscard était un dangereux communiste révolutionnaire, qui maintenait de manière honteuse l'impôt sur les sociétés à 50% !

A propos de la Vième république, il suffit de jeter un coup d'oeil pour voir que celle-ci est réactionnaire et liberticide. 49-3 qui permet de bloquer le débat à l'assemblée, executif fort (j'aimerais pas qu'un Sarko ou un Le Pen ait accès au bouton magique par exemple), blocage institutionnel des petits candidats - via les 500 signatures, pourquoi on ferait pas un parainage populaire ? -, un Sénat élu de manière non démocratique - indirecte -, et enfin (pour faire un court) une personnalisation de la vie politique : la français doivent choisir un homme ou une femme censé les représenter TOUS quelque soit les clivages de classe ou de politique. Quoi de plus dangereux et de plus totalitaire ? D'autant que cette personnalisation entraîne nécessairement une campagne qui tourne autour de l'apparence et non du fond politique.

On pourrait aussi parler de l'impossibilité de révoquer un élu qui ne tiendrait pas ses promesses, et du coup une volonté manifeste d'empêcher le peuple de contrôler les élus de la république. Alors on dit souvent que la Ve République est représentatrice des tendances jacobines de la France...moi je trouve pas, car la constitution jamais appliquée de 1793 prévoyait des structures de démocratie radicale - avec des assemblées "primaires" constituées d'élus de la base du peuple, là pour invalider une loi si suffisemment d'assemblées se prononcent contre.

Pour ce qui est de la Commune de Paris, certes, ça ne peut pas être généralisé tel quel, elle avait bon nombre de défauts, mais elle a montré aussi la capacité du peuple à s'auto-organiser. Cette tendance se retrouve dans toutes les situations révolutionnaires, et contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les révolutionnaires, qui, victimes de la mechante "nature humaine" - concept stupide et ascientifique - s'entre trucident, mais c'est bien souvent une contre-révolution qui enterre les acquis d'une révolution, et qui verse le premières goutes de sang. A titre d'exemple, regardez le nombre de morts de la prise du palais d'hiver par le prolétariat et la paysannerie russe. Le chiffre est dérisoire et se compte sur les doigts de la main. Ce qui a fait des morts, c'est la contre-révolution de blancs. Ce qui a créé le stalinisme, c'est la contre-révolution bureaucratique et l'isolement de l'URSS. Le fascisme est né d'une contre-révolution en Espagne. La terreur a été mise en place à cause des monarchistes qui se sont attaqués à la toute jeune république. Ce qui a enfanté Napoléon, ce n'est pas Robespierre, mais la contre-révolution de Thermidor. Bref, quand le peuple tente de s'émanciper, ce n'est pas lui qui se creuse son tombeau, à cause de la soi disante propension naturelle de l'homme à être supérieur - tiens tiens on retombe dans le débat entre l'inné et l'acquis, question d'actualité vu les dernières sorties de Sarko - mais c'est la contre-révolution qui enferme le potentialités humaine.

J'ai dit que ça allait changer le cours des choses ? Non, simplement, c'est un plus... Et Mme Royal ne l'a pas mentionné dans sa profession de foi. Ou alors, je ne sais pas lire non plus.

Shmolt

Euh, il me semble qu'une candidature se fondre avant tout sur un programme. La profession de foi c'est condensé, ça reprend les trucs principaux.

En revanche sur désirs d'avenir tu as bien :

"Réformer l’Etat" : un euro dépensé doit être un euro utile. Une décentralisation aboutie. Des services publics de qualité présents sur tout le territoire et accessibles par Internet. La généralisation des logiciels libres dans l’administration."

Reste que Bayrou comme Royal ne remettent surtout pas en cause le dogme néo libéral selon lequel les bénéfices servent l'emploi (alors que les bénéfices résultent déjà d'un partage de la valeur ajoutée entre profits et salaires, ne l'oublions pas !)

Mais on s'en FOUT de la profession de foi en elle même. Je dis simplement qu'il y parle de logiciel libre et tu fais tout un speach. Je n'ai pas dit que ça allait changer la face du monde, encore moins que je disais amen à n'importe quel bout de papier.

Elle parle aussi de logiciel libre, soit, je me suis trompé, et ? Y'a besoin de tout ça ? Un "elle l'a dit aussi" aurait suffit... Ce n'est pas parce que je vais vôter Bayrou que je suis anti Royal.

Shmolt

Le Pen va s'occuper d'améliorer le sort des handicapés s'il est élu. Comme quoi, c'est un brave homme malgré ce que l'on pense

le pen a l'air d'un type super sympa depuis que sarkozy est dans la place!

Sinon, la profession de foi de Sarko est bien fendante. Un gamain en 5éme avec un bon niveau aurait un meilleure syntaxe...

Shmolt

Mhhh, il les enverra dans des camps de vacances, sans doute ...

Dans mon message j'ai surtout argumenté sur les choses qu'on m'avait dites auparavant, et sur le vote Bayrou en lui-même. A mon avis c'est un vote inconscéquent, comme celui du centrisme. Toutes façons, Bayrou reste pour moi un vote Le Pen soft - au niveau de sa signification. Qui donc se disait "économiquement de droite, socialement de gauche" ? Le Pen bien sûr.

La déception que la gauche a suscité au sein des classes populaires, sa droitisation, l'esprit du compromis, tend à favoriser l'effacement du clivage gauche-droite, qui a pourtant toujours une pertinence. On voit une réaffirmation du "pragmatisme" et de l'orthodoxie économique : l'économie serait une science qui progresse à chaque découverte, qui n'exprimerait aucun regard particulier sur la société, etc... Bref, une seule politique économique jugée "pragmatique", s'impose et serait juste. On retrouve les conceptions Hegeliennes du mouvement des idées et de la démocratie libérale. Toutes les idées convergent et permettent une connaissance du monde dans ses contradictions, imposent un compromis, une synthèse. Fin de l'Histoire. Sauf que si on peut reprocher les projets politiques de Marx, on ne peut remettre en cause son analyse de classe de la société qui est reprise par tous les sociologues sérieux et qui offre toujours une grille de lecture très efficace - même si incomplète sur certains points. Or, l'économie est une science qui traduit une vision du monde.
La théorie de la valeur, la façon de voir la création de richesses, la composition des prix, la conception de la monnaie...tous ces éléments et bien d'autres traduisent des façons de voir les choses qui avantagent certains et pas d'autres. Ainsi, on considère aujourd'hui que c'est l'actionnaire qui crée la valeur, d'où les questions des journalistes sur la fuite des capitaux dans le cadre d'un gouvernement d'extrême gauche. Pourtant, selon moi, ce sont les travailleurs et les forces productives qui créent les richesses. Que les actionnaires s'en aillent, on gardera leurs moyens de production sous contrôle ouvrier !