Shmolt a écrit :
Mais on s'en FOUT de la profession de foi en elle même. Je dis simplement qu'il y parle de logiciel libre et tu fais tout un speach. Je n'ai pas dit que ça allait changer la face du monde, encore moins que je disais amen à n'importe quel bout de papier.
Elle parle aussi de logiciel libre, soit, je me suis trompé, et ? Y'a besoin de tout ça ? Un "elle l'a dit aussi" aurait suffit... Ce n'est pas parce que je vais vôter Bayrou que je suis anti Royal.
Shmolt
Dans mon message j'ai surtout argumenté sur les choses qu'on m'avait dites auparavant, et sur le vote Bayrou en lui-même. A mon avis c'est un vote inconscéquent, comme celui du centrisme. Toutes façons, Bayrou reste pour moi un vote Le Pen soft - au niveau de sa signification. Qui donc se disait "économiquement de droite, socialement de gauche" ? Le Pen bien sûr.
La déception que la gauche a suscité au sein des classes populaires, sa droitisation, l'esprit du compromis, tend à favoriser l'effacement du clivage gauche-droite, qui a pourtant toujours une pertinence. On voit une réaffirmation du "pragmatisme" et de l'orthodoxie économique : l'économie serait une science qui progresse à chaque découverte, qui n'exprimerait aucun regard particulier sur la société, etc... Bref, une seule politique économique jugée "pragmatique", s'impose et serait juste. On retrouve les conceptions Hegeliennes du mouvement des idées et de la démocratie libérale. Toutes les idées convergent et permettent une connaissance du monde dans ses contradictions, imposent un compromis, une synthèse. Fin de l'Histoire. Sauf que si on peut reprocher les projets politiques de Marx, on ne peut remettre en cause son analyse de classe de la société qui est reprise par tous les sociologues sérieux et qui offre toujours une grille de lecture très efficace - même si incomplète sur certains points. Or, l'économie est une science qui traduit une vision du monde.
La théorie de la valeur, la façon de voir la création de richesses, la composition des prix, la conception de la monnaie...tous ces éléments et bien d'autres traduisent des façons de voir les choses qui avantagent certains et pas d'autres. Ainsi, on considère aujourd'hui que c'est l'actionnaire qui crée la valeur, d'où les questions des journalistes sur la fuite des capitaux dans le cadre d'un gouvernement d'extrême gauche. Pourtant, selon moi, ce sont les travailleurs et les forces productives qui créent les richesses. Que les actionnaires s'en aillent, on gardera leurs moyens de production sous contrôle ouvrier !
«L'humanité est devenue assez étrangère à elle-même pour réussir à vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de premier ordre.» Walter Benjamin