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- Publié par
Dan_C le 23 Juin 2008, 21:56
Troupaumé à pas tort sur le fait que les labels poussent au cul les artistes, vu le blé qu'ils paument dans l'histoire... hein.
J'en parle très régulièrement avec mon disquaire, qui est désabusé sur le métier (ça va nous faire 30 ans qu'il est là, notre bon Francis !). Il faut savoir qu'aux USA, tu vends 110.000 et t'es premier dans les ventes. Ca fait réfléchir. Quand tu sais qu'un Tom Petty a péniblement vendu 67.000 et Def lep avec le dernier 50.000 (ils sont contents), bah... (je parle sur une semaine).
Des études ont été faites sur la proportion téléchargement/achat. Les + de 40 achètent plus qu'ils ne téléchargent. Les + de 30 téléchargent plus qu'ils n'achètent, et la fourchette qui inquiète le plus les statisticiens, c'est les moins de 18. Ils achètent QUE DALLE. Ils dématérialisent la musique. C'est MP3 en baladeur, le pote a le titre, hop, 25 copies.
Gene Simmons (Kiss), parle de "venin" avec le téléchargement. Il dit également que ça ne sert à rien d'aller en studio et faire un disque dont tout le monde se foutra. Robert Smith, des Cure, dit qu'à la dernière tournée américaine où ils ont joué le dernier album, il y avait 500 personnes sur les 15.000 qui ont suivi, du coup, ils ressortent le best-of pour la tournée de cette année.
Les artistes, dans une grande majorité, jouent la carte du juke-box sur scène. Ils ont un catalogue suffisamment garni pour pouvoir jouer dans les 2 heures avec des titres que l'auditoire connaît.
Effectivement, les plus jeunes sont pas des grands consommateurs en terme d'achat de produits (CDs). Comme le disait mon disquaire "je me rappelle quand j'avais 15 ans, j'achetais mon Beatles ou mon Stones, et j'étais pas le seul", ce à quoi j'ai répondu "ah bah mon premier disque que je me suis acheté, c'est Dynasty de Kiss, en 78, j'avais... 10 ans.", comme quoi il y a quelque chose...
Et je pense qu'on formatte A MORT le discours musical dans les médias. On te sort pas souvent un nouvel artiste, et même les valeurs sûres françaises, on te ressasse leurs tubes en boucle, histoire de pas faire découvrir quoi que ce soit (Polna : le bal des lazes, t'y coupes JAMAIS, à croire qu'il a écrit un seul titre, comme plein d'autres). Il y a là aussi une demande de la part du public, une demande d'une forme de sécurité, de vouloir entendre quelque chose qu'on connaît pour pas être paumés. A croire qu'il faudrait surtout pas ouvrir ses oreilles à autre chose qu'à ce qu'on est habitué... regarde le jazz, à quelle heure ça passe...
Alors les oreilles, elles sont vrillées avec des "chanteurs" et des "artistes" qui n'ont pas grand chose à dire, qui tournent en rond... parce que les maisons de disques leur demandent du produit... on en revient toujours au même problème, amené par le Doc (et oui), à savoir que les pachydermes des maisons de disques qui rapportent sont en repos sur leurs lauriers. Il suffit à la maison de disque de sortir une compil, et on reparle d'Aznavour (au hasard, je sais même pas s'il a sorti une compil dernièrement)...
Et étonnament, il n'y a jamais autant de groupes, de musiciens, d'artistes... jamais eu autant d'offre. S'il y a de l'offre, c'est qu'il y a quand même une certaine demande, non ? Certes, tous ne vivent pas de leur musique (ou/et de leur art), mais juste MonEspace contient tellement de groupes/artistes qu'il n'y a pas assez d'une vie pour faire le tour. C'est la corne d'abondance...
P'têt qu'il y a au final trop de choix, et que donc l'auditeur en quête ira télécharger l'album pour se faire une idée, et l'acheter si ça lui plaît vraiment (ce que j'ai fait avec le Revolution Renaissance). Avec le téléchargement, c'est en peu de temps que tu peux te faire une sacrée discothèque, vu la MASSE de musique qui a été produite, depuis qu'elle existe, tous styles confondus.
La solution, qui n'est pas ultime, c'est le retour au 33, au vinyl, "ce vieux vynil" comme disent nombre d'abrutis qui pensent que parce que nous sommes à l'heure du CD partout, le vinyl n'existe plus. Certes, les majors font sous-traiter la fabrication, quelques petites structures existent et sortent des chefs-d'oeuvres en limité (comme ce 33 de Cream en couleurs fluos, avec logo en relief, sans code-barre, identitique à l'original). Et ça se vend. Le support est difficilement piratable, faut une presse, une matrice, du papier pour imprimer les pochettes et une rotative pour encrer... alors qu'un CD, je crois que tout le monde (du moins ceux qui possèdent une bécane (ordinateur)) sont équipés d'un graveur de DVD ou de CD... donc... Faut aussi et quand même avouer qu'une pochette de 33, ça le fait (qu'à voir le dernier Maiden en 33, ça arrache).
Le souci, c'est qu'avec le CD, on a perdu le goût de "l'objet" qu'on avait (qu'on a toujours, pardon) avec le 33. Et même avec les CDs asiatiques qui sortent en réplique des 33, avec pochette intérieure pour faire comme le grand frère. Et ces CDs ne sont pas plus chers que leurs homonymes européens ou américains (un poil plus, mais poil pas long).
Pour la liste des artistes qui ont signé... il n'existe pas une liste internationale des artistes contre le piratage ?
De toute façon, plus tu verrouilles un système, plus des "petits malins" (on va dire ça comme ça) te démontreront que ton système n'est pas infaillible.
Et il y a sur les rails un nouveau format de CD inpiratable... je ne sais plus le nom, c'est "quot CD" ou quelque chose dans ce goût là. Les premiers qui sortiront dans ce format sont John Cougar Mellencamp et Elvis Costello, puis probablement les Beatles. Que des jeunes... bah y a un public visé...
C'est un grand débat...
Le mental, c'est quand ça vous arrange.
La conscience, c'est ce qu'il faut faire.