Alors attention... je risque de vous pondre un pavé mais bon.... j'me lance.
*Tout d'abord les trucs pas forcément essentiels d'après moi:
- La "motiv"
- Le "niveau"
- La "dispo"
- La copinade
- La proximité
*Les trucs à éviter si possible:
- La trop copinade
- Le manque de communication
- Le changement d'approche en cours de route (musicalement, ambition etc... quitte à simplement changer le nom du groupe pour partir sur d'autres bases)
- Coucher à tout va et n'importe comment entre vous, mais en même temps je considère que c'est de la gestion perso et pas à un groupe de s'immiscer là dedans. C'est un des trucs les plus durs à gérer de toutes façons.... donc on va dire qu'il faut savoir faire avec quand même.
*Les recommandations:
- La clarté sur le fonctionnement et les objectifs du groupe dès le départ et en particulier au recrutement de nouveaux membres.
- Une bonne gestion/organisation globale quelle qu'elle soit.
- Savoir élargir son horizon et rentabiliser son travail.
...en gros ça se gère comme une entreprise... si vous partez avec une autre idée en tête il y a 90% de chances que ça parte en couille. Je sais que c'est le genre de remarques qui parait complètement anti-musicale à certains, et probablement à juste titre.....
Mais un groupe ce n'est de la musique qu'à 50% maximum.... donc ce qui est valable pour une jamsession Rock N' Roll sans tenir compte d'autres facteurs ne l'est plus si on veut s'impliquer sur la durée, de manière un minimum fiable et ne pas avoir l'impression de perdre son temps. Je dis ça quel que soit le niveau et les prétentions du groupe d'ailleurs, ce n'est pas réservé qu'aux formations "pros".
En gros un groupe qui tient la route et avance c'est un groupe qui sait se gérer, c'est du management + DRH + recherche et développement + marketing + ..... bref tous les services d'une boîte réunis en gros.
Partant de là, les points essentiels:
- Essayer de viser au plus juste lors du "recrutement": Un gars pile poil dans le style mais borné, ou qui veut trop s'imposer ou avec qui la communication passe plus difficilement sera moins intéressant qu'un gars plus pépère, moins investi mais qui fait son job de manière clean.
- Au niveau des objectifs, être TRES clair dès le départ: ambition du groupe, lieu des répètes, nombre de répètes/semaines max, travail pour du live ou du studio, ou les deux, investissement financier nécessaire à terme ou pas (financement enregistrement, matos, etc...).
La manière de bosser doit être énoncée aussi: déroulement de la compo, qui décide ou pas (et si tout le monde est censé avoir vraiment son mot à dire, ne pas se voiler la face, il y'a toujours une ou deux personnes qui ont plus d'influence), qui gère les contacts, l'organisation des répètes, le planning des phases de compo ou de préparation de concert....
- Au niveau musical pur et dur: ne pas hésiter à être exigeant dans le travail..... être clair sur les priorités du moment: mise en place, harmonisation, arrangements, compo etc.... . Concernant les zicos: être exigeant mais lucide. Je préfère 100 fois un bassiste fiable, en place et pas technique (même pour de la musique technique), qu'un neuneu qui la ramène tout le temps, se met en avant mais ne voit pas le morceau dans son ensemble et perturbe les autres.
Pour le travail chez soi, à petits/moyens niveaux c'est assez important, au dessus, ça dépend de chacun, certains assurent et avancent vite simplement en bossant en répètes, d'autres veulent toujours peaufiner etc.... faut pas se braquer là dessus je pense.
-Au niveau humain: pas besoin de vrai copinage, mais bonne entente et communication essentielles. En gros un gars super sympa qui va se mettre des mines de tarés avec vous au bistrot tous les soirs mais ne comprend pas dans quelle direction va le groupe est moins intéressant qu'un gars que vous connaissez à peine mais qui suit ce qui se passe et pourquoi telle décision a été prise.
Mega-copinage plutôt à éviter: c'est 10 fois plus dur de virer ou d'engueuler un super-pote que qq'un que vous connaissez surtout dans le contexte du groupe.
- Savoir gérer une équipe: savoir confier aux bonnes personnes les bons rôles.... c'est inutile de demander à tout le monde de s'investir de la même manière, autant, ou sur tous les plans..... Les contacts et la comm seront mieux gérés par quelqu'un qui a le contact facile, les arrangements et la compos...... c'est pas long à voir qui est bon ou bof pour ça même si les autres doivent garder leur mot à dire bien sûr. La gestion du planning et les choix sur les priorités du groupe peuvent être mieux gérés par quelqu'un qui s'entend bien avec tout le monde, ou qui a une grosse expérience du jeu en groupe, etc.....
- Au niveau présence/retards etc.... :
Si les choses sont claires dès le départ pas de problème. Si un zicos assure mais est moins présent ce n'est pas forcément gênant si tout le monde le comprend. A partir du moment où ça ralentit objectivement le groupe c'est différent mais sinon il faut savoir gérer ce genre de choses.
Quant au fait d'habiter loin.... pour moi c'est pas un problème, ça permet de mesurer la motiv de quelqu'un... s'il sait au départ qu'il y aura beaucoup de trajet... tant qu'il vient régulièrement c'est une preuve qu'il est motivé par le groupe. Tout le monde sait bien que se taper 2 heures de trajet quand on n'est pas motivé un minimum... ça ne dure pas bien longtemps.
-Savoir s'adapter c'est important aussi.
En particulier pour un groupe qui vise pas simplement du live.
Il faut savoir se ménager des périodes pour la compo, l'enregistrement etc.... savoir prendre son temps, voire se ménager des périodes de vacances pour que tout le monde revienne avec un certain enthousiasme.
ça sert à rien d'accepter un mega-plan concert en plein milieu d'une phase de compo ou d'un enregistrement, ça fait perdre du temps et ça décentre les préoccupations de tout le monde. Mieux vaut savoir mener chaque chose correctement... à terme c'est bien plus payant, la continuité, la créativité, etc...
Un groupe qui a sorti 3 enregistrements, fait quelques concerts et fait parlé de lui dans tel ou tel article aura toujours plus de poids d'après moi qu'un autre qui a tourné à blinde (même si un très bon groupe de de scène a toujours été bien vu bien sûr).
- Pour les provinciaux, ne vous plaignez pas, je pense que les gens sont moins chiants en province et donc plus ouverts et prêts à faire des concession. Sur Paris si tu cherches à faire simplement du death metal tu vas te faire rembarrer pour trouver un bassiste parce que les gars vont vouloir faire du brutal death, ou du deathcore, ou du grind à tendance rastacore, bref un paquet de gars ne veulent faire aucune concession.
- Enfin, n'oubliez pas.... mieux vaut se prendre deux mois de vacances qu'emmerder tout le monde pour caser 3 répètes dans ces deux mois. Et de vraies répètes bien ficelées et régulières seront toujours plus payantes qu'une semaine intensive puis 3 semaines vides.