Grouic a écrit :
Citation:
Il y a pléthores d'exemples de musiciens glandeurs impénitents, qui ont un talent, un charisme et des facilités indécentes... Au hasard, et parmi tant d'autres on peut citer par exemple Chet Baker, qui n'a jamais vraiment travaillé son instrument et la musique dans sa jeunesse (et encore moins plus tard quand il est devenu tox en phase terminale)... Pourtant dans ses moments de grâce il pouvait enterrer Miles Davis...
Que de poncifs ! Va lire quelques ouvrages de sociologie de la musique et on en reparle. Concernant le travail, tu apprendras qu'il est très mal vu de dire qu'on a travaillé. En effet, le travail va à l'encontre du mythe du don. ne travaille que celui qui n'a pas le don. (Ce qui est bien sûr une bêtise). Alford et Szanto, dans une étude sur les pianistes classiques montrent que de nombreux concertistes ont des problèmes physiques (tendinites et co.), mais ne l'avouent que très rarement et surtout consultent des médecins en cachette, car si tu as mal, c'est que tu n'es pas fait pour la musique, dans l'idée de beaucoup.
Donc le coup du "j'ai jamais travaillé", c'est hyper répandu et bien sûr faux. Ne soyons pas naïf. On atteint pas le haut niveau sans y passer des heures.
Le problème est que les gens confondent nature et culture. C'est du reste, parfois difficile à dissocier. Une petite taille peut sembler relever de la nature, mais c'est aussi souvent culturel (mauvaise alimentation, trop d'efforts physiques dans la jeunesse...).
Ce que les gens prennent pour un don (pensé comme inné), c'est en fait une imprégnation culturelle.
Ce que Bourdieu notamment a mis en évidence, c'est qu'on peut opposer deux formes d'apprentissage :
-la forme scolaire, avec des devoirs, des examens, un cursus, elle est forcément "sensible." On sent qu'on apprend car elle a une visibilité.
-la forme par imprégnation. Elle est beaucoup plus diffuse. On apprend la musique juste parce qu'on l'écoute, parce qu'on baigne dans un milieu musical. Au final, on a appris, mais sans en avoir conscience. Et au final, on est en toute bonne fois persuadé d'avoir "toujours su."
Tout à fait. Si tu prend un gamin né en Arabie saoudite et que tu le met en France, même à 2 ans, il sera différent.
Tu as deux types de socialisations, qui forment un individu.
La primaire ici. Mozart a reçu une socialisation primaire avec beaucoup de musique, rien de plus normal, ce qui explique que ces goûts, ont été axés vers ça.
Après l'envie d'innover...c'est un gène, ça ? pour moi, son caractère était d'innover, mais ça aurait pu être dans n'importe quelle matière.
De toute façon, il n'y a pas de gène de la musique, il n'y a pas de prédestination, soit on est adroit et on peut s'en sortir partout avec de la volonté, soit on l'est pas et là on doit faire comme on peut.
Le "talent d'écrire" des chansons, ça aussi c'est un vaste sujet. Sois disant, certains auraient ça d'inné...bah non désolé.
J'adore écrire des chansons, et je me base pas sur mon "inné" puisque je n'en ai pas, mais sur mes connaissances.
Baudelaire, Verlaine, Hugo, à force de lire des grands auteurs (pour le bac
), vous retenez les techniques qu'ils ont, l'art des figures de style, et le jour où vous écrivez, tout ressort, le placement du mot juste etc...
Autrement dit, ceux qui aiment et travaillent la poésie, les techniques d'écriture, vont développer une capacité à écrire.
C'est comme un guitariste qui ne joue que des solos de métal, au bout d'un certain temps, si il compose, il va composer des solos avec les techniques de ceux qu'il joue.
Je suis sorti un peu du sujet, mais pour montrer que rien n'est inné, que tout est fruit du travail.Donc les "dons" de naissance, je crois que c'est un peu du délire, et qu'on en parle surtout pour quelqu'un qui a réussi.
Mais on ira pas dire qu'il a travaillé, ça non.