ds9 a écrit :
1 Médication:
Gros rock basique à coup de croches, gros son identifiable entre mille, refrain catchy tout simple, on tape du pied tout de suite. Le moreceau est globalement simple, bref et sans bavures.
2 Everybody knoes that your insane:
Debut ternaire et arpégé façon "I want you" des beatles tandis qu'une melodie aérienne jouée au bottleneck survole le tout. Voix de tête.
Ca sent la jolie ballade et puis tout repart de plus belle sans sommation, gros son, rythme binaire refrain immédiat, joli solo deglingué.
3 Tangled up in plague:
Intro sombre pianotée et caisse claire, puis un riff menaçant, martial sur un rythme évoquant un tango psychédélique improbable, refrain proche de celui de "no one knows" imparable. Un des meilleurs morceaux à mon goût.
4 Burn the witch:
On pense tout de suite "On the road again", mid tempo ultra binaire, guitares à l'unisson avec le chant, ça sent la graisse de moteur et les grand espaces pendant un trip d'acide, On devine la voix d'outre tombe de l'immense Mark Lannegan pendant le refrain. L'envie de taper du pied est presque inéluctable.
5 In my Head
Déjà present sur l'indispensable "desert sessions 9-10", plus travaillé, plus "smooth", le refrain passe encore mieux grace aux lignes de basse plus cohérentes.
6 Little Sister
Le single, très frais, très catchy, mid tempo assez pop, petit gimmick de guitare rigolo, qualité radiophonique indéniable malgrès une fin en queue de boudin.
7 I never Came:
Changement d'ambience, batterie intimiste, guitare en son clair lontaine, voix lancinante, refrain très pop mignone, morceau assez apaisant dans l'ensemble. Il faut attendre la fin pour avoir un peu de saturation sans que cela soit agressif pour autant.
8 Someone In the wolf:
Intro lourdre, gros son, rythme improbable de polka cauchemardesque, melodies tordues pseudo orientale, montée en puissance, voix dans tous les sens. Un petit bijou sur fond de bad trip lebowskien. Pas réellement d'accroche mélodique mais assurément le visage le plus étrange de QOTSA pas loin d'évoquer les delires les plus jusqu'au boutistes des "desert sessions". Le tout se termine dans un tourbillon halluciné indescriptible.
9 The blood is love:
Petite guitare claire sautillante et caisse claire, et vlan, gros riff plombé, lead plaintive, voix lascive, puis ralentissement, on reste un peu dans l'esprit tordu du morceau précédent.
10 You've Got a Killer Scene There:
Encore un morceau rampant. On est pas loin de songer a un genre de "foxy lady" au ralenti, guitare cradingues et lointaine, stop, go ,stop , go, tout ça avec une classe unique.
11 Skin on Skin:
Retour au guitare grasse, voix distordue, lourd de chez lourd, massif, soli noisy fuzzy. Un morceau assez oppressant qui sent la séance de copulation pas romantique et la subversion.
12 Broken Box:
Un rock n'roll bien gras dans la même humeur que le précédent.
13 Lullaby:
Guitare classique et voix caverneuse... Retour du sieur Lanegan pour une sombre ballade de cowboy qui aurait très bien pu figurer sur son album "bubblegum".
14 Long Slow Goodbye:
Un morceau plus leger, mi-electrique/mi-acoustique avec un très beau petit refrain mélancolique qui se termine sur un fade plein d'espoir.
15 Morceau caché:
Une section de vents très Kuzturicienne se perd dans une énorme reverbe sur un thème assez doux et mélancolique...
Résumons:
QOTSA offre dans cet album deux visages bien differents. D'une part un côté très simple très pop, très instantané et d'autre part un côté plus sombre et déjanté (déjà present sur les albums précédents mais dans une moindre mesure). Globalement, il est moins "in your face" que le precédent, le côté punk semble moins évident (Oliveri n'étant plus de la partie, cela se comprend) et l'influence des "Desert sessions" est plus que jamais prédominante. Le son est un habile mélange de "rated-r" et "songs for the deaf". Le champ d'experimentation est vaste mais on reste en terrain famillier grace au putain de sens de la mélodie de Josh Homme. Je n'ai absolument pas remarqué la presence de certains invités de marque cités dans la presse qui aurait pu laisser craindre un sorte de "all star performance" de mauvais gôut... Bref, QOTSA est de retour avec album de très grande classe.
Et c'est un fan de la première heure qui parle.