aurelien.b90 a écrit :
Je suis curieux de savoir ce que Den33 va dire à propos du vernis épée.
Epais Aurélien, la seule "épée" que j' ai eu entre les mains a été une excalibur spécial qui m' a accompagnée presque 10 ans ... sans que je ne sois capable d' en tirer la quintessence.
Q-bop a écrit :
Le résultat est magnifique
.
Est-ce que tu as effectué les transformations toi-même? Pourrais-tu nous donner plus de détails?
Merci Q-Bop. Je vais donc mettre plus de photos "détaillées" puisque j' ai pris des photos tout au long de ce processus qui a commencé à 14H30 vendredi et fini (remontage complet électronique ressoudée) à 20H30. Le samedi matin je me suis contenté de peaufiner les réglages sonores (action, réglage en hauteur des micros et réglage de l' intonation).
Scorpion1211 a écrit :
Jolie!!
Je compte faire à peu près les même modifs sur ma Black Dove : poncer le vernis du corps et du manche pour le remplacer par du nitro, changer les micros, l'électronique et aussi les mécaniques. Je ne compte pas changer de manche par contre, mais je lui donnerais bien une teinte vintage plus miel.
Pour ma part c' est clair : Je ponce le corps tout de suite.
Le manche par contre, si tu n' es pas spécialement géné avec en "glisse" particulièrement quand il fait chaud (et que la main devient moite) je te déconseille de le poncer et de passer à du nitro. Pour ma part le confort et la glisse (voire l' impact sur le son) du nitro sur le manche relève de la légende. Le vernis nitro peut même se révéler plus "accrocheur" par forte chaleur que du Poly. Par exemple le Poly du manche de la Baja est un régal pour ma part par fortes chaleurs. Alors que j' accroche avec le nitro d' une RI52. C' est un avis subjectif et peut-être aussi que tout le monde ne produit pas la même acidité en transpiration.
Bon place à une revue de cette Baja produite en 2008 et au déroulement des opérations. A l' origine c' était une guitare de la collection de L' instit (alias Alain qui est aussi un voisin que j' ai découvert grâce au forum
). Il avait (a) beaucoup de mal avec le profil du manche. Moi c' est le profil le plus confortable qu' il m' ait été donné de tenir dans ma main gauche en 30 ans. Jouant exclusivement rythmique, la facilité à passer d' accords ouverts à accords barrés avec précision (sans perdre par exemple la corde de mi aigu ) est phénoménale. De plus le jeu en accords barrés se révèle trés confortable dans le temps. Encore une fois pour MA main gauche. Je pense que c' est le profil typique du manche que l' on aime ou que l' on aime pas. Il n' y aura pas de demi-mesure comme sur un profil en C moderne.
Pour celà tout acheteur potentiel d' une Baja (qui est la seule en production moderne à proposer le soft V) se doit impérativement d' essayer cette guitare avant achet sous peine de désillusion et aussi peut-être d' argent perdu.
Ce n' est pas non plus une question de petites mains ou de grosses paluches. Pour ma part j' ai des petites mains et à priori ce type de profil ne passerait pas pour s' y adapter. Il faut toujours se méfier des à-prioris ...
Pour finir sur le manche, le sillet est parfaitement taillé et ajusté (suffisamment rare dans la production moderne) et les mécaniques "vintage" sont de bonne qualité. Petit bémol pour le guide cordes (si et mi) dans lequel Fender a fait l' impasse des encoches de guidage. En possédant un avec encoches il a pris la place de celui d' origine. Sinon rien à redire jusque la découpe du manche dans le fil du bois. Comme celà a été écrit par contre les frettes ont tendances à marquer vite (mais c' est une contante dans la production moderne depuis 20 ans).
Le corps est quant à lui revêtu d' un épais vernis poly (couleur soit disant desert sand qui se rapproche plus d' un bonde sale que d' un vrai desert sand) opaque et qui phénomène assez rare sur une télé en Frêne ne laisse aucunement apparaitre le veinage du bois (contrairement à une classic 50 blonde). Le chevalet (avec épais pontets en laiton) est d' un trés trés bon niveau (Fender serait inspiré de monter le même sur ses 52 réissue). A noter aussi le parfait alignement des cordes par rapport au manche (à faire pâlir dans ce domaine des américaines que j' ai pu voir en magasin ...). Sur une télé la "qualité" du chevalet est trés important.
Coté électronique, c' est un peu comme pour le profil du manche : on adhère ou on adhère pas. Perso moi je n' adhère pas. Une télé c' est 3 positions et c' est parfait comme ça. Sur tous les essais que j' ai pu faire avec la TT, j' ai toujours eu du mal à trouver un son correct plug and play. C' est certainement un modernisme qui s' accomode de l' utilistaion d' un pedal board fourni. Pour ma part le mien se résume à une TS-9 ou TW303 et un accordeur. Donc aucun intérêt d' avoir une position hors phase (que je qualifierais "d' aigrelette") ou une position série qui est loin d' égaler un bon vieux paf. Le bon point est la présence du potard CTS en tonalité. Tout au plus on peut conserver le switch S1 et passer à un classique 3 position (pour garder par exemple l' option série en enclenchant le S1). Pour ma part j' ai remplacé toute l' électronique pour une intallation standard 3 positions classique. Par contre si vous menez cette opération il faudra investir dan un potard CTS pour le volume ainsi que le bouton qui va avec.
Les micros sont des Custom Shop (designed seulement ? ) spécialement "dessinés" pour la Baja. Comme pour le manche et comme l' écrit l' ami Wagins qui a un avis tout à fait respectable et contraire au mien, mon avis sera subjectif et rien ne vaut un essai et son propre avis. De mon côté, je trouve le Broadcaster "terne" sur la TT : manque d' attaque, de compression de punch. Par contre je trouve le twisted trés bon. J' ai le même avis pour le couple SD apt qui équipe les lite ash. Par contre toujours chez SD j' adore le couple STL1-B/aptr1 qui équipait ma copie de Télé 52 japonaise (vielle de presque 30 ans et trouvée dans un dépôt vente à un prix défiant toute concurence vu ses qualités sonores) et qui équipe dorénavant la Baja (qui m' a été envoyé à l' époque par Toto le boss).
Place aux opérations de relookage avec photos sans rien cacher.
La Baja presque Stock (j' avais déjà posé le chevalet Gotoh à 6 pontets indépendants). Bien que le chevalet d' origine soit excellent, comme je l' ai écrit l' habitude des 6 pontets de ma vieille Japonaise et le jeu en arpèges près des pontets ont eu raison du chevalet d' origine. Sachant que le Gotoh est lui aussi un excellent chevalet pour Télécaster.
Le dessus du corps poncé. La grande inconnue avec les vernis opaque c' est de savoir si ce vernis est opaque pour cacher la misère. Oter un vernis peut s' avérer un jeu de quitte ou double. Pour avoir démonter cette baja précédemment j' avais la certitude que cette guitare possédait une poutre centrale (le talon et les cavités micros ne sont pas recouvertes de vernis opaque et je pouvais suivre le grain du frêne). Par contre je ne connaissais pas sa largeur, et la surprise a été agréable de ce coté là : Une poutre centrale assez large avec 2 ailes elles aussi de largeur "uniforme". Un corps donc en 3 parties qui plus est uniformes. Seul le grain du bois de la partie haute "dénotte" avec les 2 autres (mais j' ai vu pire sur des Télé translucides des années 1970). Personnellement je n' ai jamais été adepte des corps en 2 parties sur le plan sonore, préférant (particulièrement sur une télé) une partie centrale ou le chevalet repose entièrement sur la même partie de bois. Mais c' est trés subjectif et non rationnel.
Le dos en cours de poncage. Le blanc a induit en erreur le capteur de l' appareil photo mais on peut deviner les 3 couches de vernis.
Le dos entièrement poncé. Et là surprise vu de ce coté là, difficile de discerner les 3 parties avec un grain uniforme. Ce qui me fait écrire que l' ouvrier Mexicain s' est carrément trompé de sens lors de la découpe et "justifierait" l' utilisation du vernis opaque.
Le corps vu de tous les cotés aprés ponçage (et quelques accrocs minimes). A noter que je me suis arrêté (sauf pour les "accrocs) à la couche du vernis vitrificateur (qui donne au Frêne une teinte "crême" là où il est normalement blanc).
Aprés nettoyage, soufflage et ... vernissage. Pour le vernissage, j' ai utilisé du vernis nitro en bombe aérosol que j' ai la chance de trouver facilement dans mon petit village chez Weldom (moins de 10 euros). C' est assez rare pour le souligner. J' ai donc passé 4 couches environ. Si sur la face avant le travail est correct et ne laisse pas apparaitre de coulures marquées en contre jour, les légères coulures sur le dos sont quant à elles plus prononcées (mais là aussi visibles uniquement le nez sur le corps et en contre jour). Pour ma part rien de rédhibitoire mais qui trahit un travail "amateur". De toute façons cette guiatre n' est pas destinée à la vente.
Pour Aurélien, concernant le vernis épais et son influence sur le son, 2 photos. Les pontets (et leur impact sur la précision de l' intonation) ont été réglés avec le même appareil (un vieux Korg pandora PX1). La diffrence est flagrante sur le plan "mécanique". Sur le plan sonore on gagne en harmoniques et en raisonnance. A la base cette guitare était déjà avec le vernis d' origine raisonnante à vide. Mais sans le vernis et avec la faible épaisseur du vernis nitro, la raisonnance (je préfère ce terme à celui galvaudé de sustain) s' en est trouvée magnifiée.
Pour finir 2 photos de Blackguard côte à côte : La baja à Gauche et la Japonaise à droite.
La Japonaise est ma guitare de jeu principale (qu' elle va partager avec la Baja dorénavant). Elles sont toutes les 2 en Frêne (corps en 3 parties) et pourtant la jap sonne plus "sombre" que la Baja (plus "bright" ). A micros identiques (SD STL1-B et APTR1), j' ai été déçu au premier branchement sur la TT par la Baja revernie. Je ne retrouvais pas ce son si particulier et auquel je suis attaché (vu le temps qu' il m' a fallu pour l' obtenir
) dorénavant. Phénomène assez rare, il m' a juste fallu baisser des 2/3 la tonalité pour parvenir à un clone du son que j' affectionne. Permettant avec la Baja d' ouvrir des horizons sonores "bright" (notamment Rockabilly/Country) que la Japonaise ne pourra elle pas atteindre.
Concernant le Buzz, l' exemplaire entre mes mains en faisait aussi (plus que la jap). Celà s' explique dans ce cas précis par l' absence de masse autre que celle cablée depuis le capot du twisted. De ce côté là Squier est plus efficace dans la maîtrise du Buzz sur ses CV (avec blindage à la peinture et masse sur le chevalet et dans la cavité électronique). Personnellement j' ai fait une mise à la masse sur le chevalet au remontage de la Baja et c' est efficace (bien plus que sur le capot du twisted).
Je rajoute aussi que je n' ai pas racheté une plaque mais reverni celle d' origine (de couleur blanche) en noir (à la bombe aérosol aussi).
Voilà pour cette longue revue.