On ne va pas remonter à l'âge de pierre, simplement à l'âge des pierres qui roulent!
En 1964, dans ma classe, un copain avait fabriqué sa guitare électrique, il me l'a prètée et c'est le début de l'aventure pour moi, je décide de faire la mienne, à cette époque l'ampli c'est le tourne-disque du paternel!
Pas de magasin de musique dans ma petite ville de province, simplement un disquaire qui vend des cordes et quelques accessoires.
Aucune notion évidemment dans la fabrication d'une guitare (je n'en avait même jamis vue une de près), elle sera donc corps et manche en sapin, le contour sera découpé par un menuisier et le reste fait avec mon père.
Les seuls investissements seront les mécaniques, les cordes (filets plats s'il vous plait), une barre de frette, et un micro flottant bas de manche sans marque. Le reste c'est des potards de poste-radio, une prise télé en guise de jack femelle. Pas de truss-rod (je ne savais même pas que ça existait), chevalet-cordier une pièce fait à la maison en acier-inox.
Elle est rouge, plaque formica noire, manche noir, repères dot (punaises dorées!!!)
Une petite quinzaine et la guitare est finie, et en avant... Apache, What I say... Je laisse le tourne-disque à mon père, j'ai mon propre ampli: un vieux poste de radio!!!
Inutile de dire qu'elle quasiment injouable, le manche creusé, l'action..., pas un buzz!
Quelques mois plus tard, pour mon brevet, j'ai droit à une vrai guitare, espagnole celle-là, achetée dans une boutique à touristes (en bois de cagette sûrement) mais sur laquelle mon jeu s'enrichit de barrés. C'est la guitare sur laquelle j'apprends pendant mes années de pensionnaire, mes premiers rudiments du blues, et Brassens aussi, auprès d'un pion amoureux de ces deux styles si différents.
Ces deux guitares, les voici, à mes côtés, à l'été 1964...
auprès de mon arbre
La guitare électrique, mon père l'a jetée après que j'aie eu quitté le foyer familial.
Les gars, ça va être difficile de faire mieux