Bon, je vais tenter d'expliquer le pédalier de The Edge. Prenez vos barres vitaminées, on va y aller.
Je vais ici parler de son dernier pédalier en date, le Skrydstrup de la tournée Vertigo.
Première chose à savoir, le pédalier n'est qu'un outil de contrôle à distance, une sorte de grosse télécommande bleue si on veut. Dans le rack, on trouve également des switchers Skrydstrup, ce sont les racks bleus en bas :
Ces switchers contiennent des boucles, et dans chacune de ses boucles il y a une pédale ou un rack ou un ampli. Tout, y compris le bloc shimmer et les pédales au sol comme la whammy est inséré dans une boucle. Ainsi, il peut mémoriser par MIDI n'importe quelle combinaison d'effets/amplis et rappeler la combinaison d'une simple pression sur le pédalier.
Comment celui-ci se présente-t-il ?
Comme ça :
Là, on va rejoindre ce que j'avais expliqué avec les groupes/sous-groupes...
Sur le côté gauche de la première photo, on le voit mal, mais se trouvent les boutons Bank Up et Bank Down. Bank = banque de données, et une banque de données correspond dans son cas à l'ensemble des sons nécessaires à un morceau. Au début de chaque concert, il sera sur Bank 1, et entre chaque morceau, il lui suffira d'appuyer sur Bank Up pour accéder à l'ensemble des sons pour le morceau suivant et ainsi de suite.
Ensuite, chaque banque de données renferme plusieurs sons, accessibles grâce aux switches numérotés 1, 2, 3... On constate qu'avec le Skrydstrup (doté d'extensions), il a accès à huit sonorités différentes par morceau.
Enfin, on constate que chaque élément de son système (pédales, racks, amplis, shimmer) correspond à un switch du pédalier. Chacun de ses switches est en fait (grâce au MIDI) relié à une boucle d'un switcher. Donc, en enclenchant n'importe quel programme, il peut voir quels appareils sont utilisés. Sur les photos, on voit qu'il est sur la banque de données numéro 2, soit le deuxième morceau du concert, Vertigo, et sur le premier son de ce morceau, puisque la diode du switch 1 est allumée. D'où on en déduit que pour ce son (le son de la rythmique d'intro donc), il utilise un Vox AC-30 couplé à un ampli Fender (avec le Vox in a box, mais n'en parlons pas) avec en amont des amplis le rack DM4 Pro.
L'autre énorme avantage d'avoir chaque switch relié à une boucle d'un switcher (et donc de l'appareil qu'elle contient) est de pouvoir activer désactiver/désactiver l'appareil en question.
Par exemple, s'il lui prenait l'envie d'ajouter tout en jouant un peu de delay du TC2290 sur la rythmique de Vertigo, il lui suffit d'appuyer sur le switch correspondant au TC. Après, soit le son lui convient et il le mémorise, toujours tout en jouant, soit il s'en fout et ne touche à rien, le son programmé restera le même la prochaine fois qu'il le rappellera.
De fait, il utilise beaucoup ces fameux switches instantanés, soit pour activer la boucle shimmer et en rajouter sur un morceau pour lequel l'effet n'était pas prévu, soit parce que la différence entre deux sonorités n'inclut que l'ajout d'un effet, comme le mini solo de One qui n'est rien d'autre que le son du refrain par dessus lequel il ajoute du delay provenant d'un TC2290. Par conséquent, pour ce solo, il appuie simplement sur le switch du TC.
A noter enfin que les pédaliers puissants comme celui-ci permettent de stocker plusieurs combinaisons de banques de donnée, ce qui est très utile quand le groupe aime bien modifier son répertoire de soir en soir, ce que fait U2.
Bon, je crois que j'ai fini. Toujours en vie ?
lemgement lemg