Sur la première mesure du refrain, la basse est sur "la", on vient de mi ré do à la mélodie et ça sonne plutôt mineur non ? -> "la" à la basse et "do" à la mélodie => Am. Garde la même mélodie et place une basse en fa (fais un F en gros), ca va pas vraiment avoir la même couleur. La mélodie à la basse te change la couleur direct ! On est toujours en do majeur si tu veux, mais la fonction des notes à la mélodie haute est bien altérée par l'autre mélodie à la basse !
bon ok c'est un peu un exemple à l'envers ! Mais pour t'orienter et pour arrêter aussi de voir toujours ces problèmes avec le clivage accompagnement/mélodie "dans les aigus" :
Déjà je vais préciser ce que j'entends pas contexte : les autres voix en plus de la mélodie (un accord, c'est juste quelques voix superposées), en fait donc toutes les voix, y compris la mélodie qui y participe intrasèquement.
- sans contexte : la mélodie seule donne tout à fait la "couleur" du morceau (tu le sors d'où que "au clair de la lune" est en do majeur à ton avis ? c'est pas une analyse harmonique, il n'ya pas d'accompagnement et de jolie grille pour pouvoir faire une analyse "standard" dirons-nous). Dans ce morceau d'ailleurs, la couleur change à dessein et très nettement sur "ma chandelle est morte" (comme par hasard), où les notes pivots ne sont plus centrées sur "do" mais sur "la" (comme par hasard)... pas pour rien que ca traverse les siècles ces petites choses
- sans contexte toujours : je te renvois à toutes les suites de Bach pour violoncelle ou n'importe quelle pièce pour instrument soliste, je pense que tu entendras assez clairement les changements de couleurs (dus aux changement de notes pivots) quand ils arrivent
- avec contexte : de manière très simple, ce que font tous les guitaristes au début d'ailleurs pour se marrer, tu joues deux cordes adjacentes (la plus grave à vide, en bourdon) mais tu "tournes" autour d'une note sur la plus aigue et tu passes d'un truc qui sonne hispanique à truc qui sonne indien à un truc qui sonne majeur (pff trop naze, tu repars sur le truc qui sonne indien !) rien qu'en changeant non pas les notes que tu joues mais la note autour de laquelle tu tournes
- avec contexte "fourni" (une grille...) : coltrane, miles davis, euh je sais pas... c'est un peu les solistes qui changent la couleur de ce que tu entends en choisissant les notes qu'ils jouent en fonction de ce qu'il y a en dessous (qui ne change pas) -> le soliste donne la couleur, sa couleur d'ailleurs, c'est pour ça qu'on les reconnaît et qu'on en aprécie certains. La grille, les accords, ce sont justes d'autres solistes qui prennent la direction des évènements de temps à autres d'ailleurs (les deux principaux étant la basse et le soprano, enfin la voix grave et la voix aigue)
Bref, choisir de jouer le "relatif mineur", c'est choisir d'abord une autre manière d'agencer les notes par rapport au contexte. Alors c'est sûr que si tu montes do ré mi fa sol etc. uniquement, il va pas se passer grand chose...
D'où le choix des notes, la fonction des notes, les notes pivots, les temps forts, etc. Et un choix propice de l'agencement de ces notes, dans un même contexte, te fera entendre des "couleurs" effectivement différentes.
Dernier point, il faut bien voir que la mélodie, ce n'est pas forcément le "truc aigu" du morceau ! La basse a une fonction déterminante phénoménale et en tout cas identique à ce qu'on appelle de nos jours la mélodie. Donc à voir aussi les changements de couleurs dans la musique latine, plus souvent initiés par la basse (samba sur une note par exemple) et le contrepoint.
J'espère que c'est un peu plus clair, sinon je veux bien continuer à développer certains points.