L'antispécisme est un humanisme

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fabh
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    le 20 Nov 2018, 21:58
Il a pas du aller beaucoup à la campagne, le Jean Luc...
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Il a un nom de bouffeur de fromage
"Un cuisinier à la fois rustique et savant, plus proche de Bukowski que de Bocuse."

"Fâchez-vous comme vous voulez, je m'en fous."
Redstein
fabh a écrit :
Il a pas du aller beaucoup à la campagne, le Jean Luc...


Oui, s'il n'était pas un citadin hors sol, il aurait vu que toutes ces vaches qui roucoulent de bonheur dans nos belles campagnes portent en permanence (20 à 35 ans avant de mourir de leur belle mort) un truc dans ce genre :



Seul inconvénient : il y a écrit « Marguerite » sur chacun de ces accessoires
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


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- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
Redstein
En 1763, Voltaire a écrit :


– Eh, mon Dieu ! Ma poule, te voilà bien triste, qu’as-tu ?

– Mon cher ami, demande-moi plutôt ce que je n’ai plus. Une maudite servante m’a prise sur ses genoux, m’a plongé une longue aiguille dans le cul, a saisi ma matrice, l’a roulée autour de l’aiguille, l’a arrachée et l’a donnée à manger à son chat. Me voilà incapable de recevoir les faveurs du chantre du jour, et de pondre.

– Hélas ! ma bonne, j’ai perdu plus que vous ; ils m’ont fait une opération doublement cruelle : ni vous ni moi n’aurons plus de consolation dans ce monde ; ils vous ont fait poularde, et moi chapon. La seule idée qui adoucit mon état déplorable, c’est que j’entendis ces jours passés, près de mon poulailler, raisonner deux abbés italiens à qui on avait fait le même outrage afin qu’ils pussent chanter devant le pape avec une voix plus claire. Ils disaient que les hommes avaient commencé par circoncire leurs semblables, et qu’ils finissaient par les châtrer : ils maudissaient la destinée et le genre humain.

– Quoi ! C’est donc pour que nous ayons une voix plus claire qu’on nous a privés de la plus belle partie de nous-mêmes ?

– Hélas ! Ma pauvre poularde, C’est pour nous engraisser, et pour nous rendre la chair plus délicate.

– Eh bien ! Quand nous serons plus gras, le seront-ils davantage ?

– Oui, car ils prétendent nous manger.

– Nous manger ! ah, les monstres !

– C’est leur coutume ; ils nous mettent en prison pendant quelques jours, nous font avaler une pâtée dont ils ont le secret, nous crèvent les yeux pour que nous n’ayons point de distraction ; enfin, le jour de la fête étant venu, ils nous arrachent les plumes, nous coupent la gorge, et nous font rôtir. On nous apporte devant eux dans une large pièce d’argent ; chacun dit de nous ce qu’il pense ; on fait notre oraison funèbre : l’un dit que nous sentons la noisette ; l’autre vante notre chair succulente ; on loue nos cuisses, nos bras, notre croupion ; et voilà notre histoire dans ce bas monde finie pour jamais.

– Quels abominables coquins ! Je suis prête à m’évanouir. Quoi ! on m’arrachera les yeux ! on me coupera le cou ! je serai rôtie et mangée ! Ces scélérats n’ont donc point de remords ?

– Non, m’amie ; les deux abbés dont je vous ai parlé disaient que les hommes n’ont jamais de remords des choses qu’ils sont dans l’usage de faire.

– La détestable engeance ! Je parie qu’en nous dévorant ils se mettent encore à rire et à faire des contes plaisants, comme si de rien n’était.

– Vous l’avez deviné ; mais sachez pour votre consolation (si c’en est une) que ces animaux, qui sont bipèdes comme nous, et qui sont fort au-dessous de nous, puisqu’ils n’ont point de plumes, en ont usé ainsi fort souvent avec leurs semblables. J’ai entendu dire à mes deux abbés que tous les empereurs chrétiens et grecs ne manquaient jamais de crever les deux yeux à leurs cousins et à leurs frères ; que même, dans le pays où nous sommes, il y avait eu un nommé Débonnaire1 qui fit arracher les yeux à son neveu Bernard. Mais pour ce qui est de rôtir des hommes, rien n’a été plus commun parmi cette espèce. Mes deux abbés disaient qu’on en avait rôti plus de vingt mille pour de certaines opinions qu’il serait difficile à un chapon d’expliquer, et qui ne m’importent guère.


(Dialogue du chapon et de la poularde)
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Redstein
L'action violente ne serait pas ma tasse de pesticide même si elle ne faisait pas bander si fort les lobbies de l'exploitation animale.






Tiens, Libération a publié une bonne mise au point l'autre jour :

Citation:
L’antispécisme face à ses contempteurs

Par Yves Bonnardel, essayiste et membre fondateur de la revue Cahiers antispécistes et Thomas Lepeltier, essayiste — 15 janvier 2019

Inconnue du plus grand nombre il y a encore peu de temps, cette philosophie est de plus en plus partagée mais aussi critiquée. En voulant accorder des droits aux animaux, ses militants seraient liberticides, incohérents et mépriseraient les hommes. Réponses point par point, par deux antispécistes.


Inventé, il y a près de cinquante ans, mais longtemps méconnu, le mot de «spécisme» a fait depuis quelques mois irruption dans l’espace médiatique. Il désigne l’idéologie qui fait de l’espèce à laquelle appartient un être vivant un critère en soi de considération morale. Qu’un animal appartienne à une espèce particulière plutôt qu’à une autre peut ainsi servir à justifier, à lui seul, qu’on puisse le tuer pour en consommer les chairs. S’il y a de nos jours débat, c’est parce que le spécisme est contesté par un nombre croissant de personnes qui considèrent que les intérêts des individus - comme l’intérêt à ne pas souffrir et être tués - sont à prendre en compte, quelle que soit l’espèce. Pourquoi ? Parce qu’à l’instar de la race, l’espèce est, sur un plan éthique, une catégorie arbitraire. Or, cette affirmation provoque l’ire de certains universitaires. Voulant continuer à utiliser les animaux, ils tentent de montrer que le spécisme n’a rien de moralement répréhensible et que, inversement, l’antispécisme est une position incohérente. Ils se trompent.

Comme les animaux sensibles ont un intérêt à ne pas souffrir et à rester en vie, les antispécistes en déduisent qu’il est justifié de leur attribuer des droits qui les protègent. D’ailleurs, même s’il est très rarement pris en compte, le droit français condamne le fait de maltraiter et de tuer sans nécessité un animal domestique (art. 521-1 et R655-1 du code pénal). Pourtant, selon certains chercheurs, il serait absurde d’accorder des droits aux animaux. D’une part, parce que, selon eux, les antispécistes voudraient donner les mêmes droits aux animaux qu’aux humains. C’est faux. En lisant le livre de Peter Singer, la Libération animale, qui a popularisé cette notion de spécisme, on comprend aussitôt que pour les antispécistes «l’égalité de considération morale» ne signifie pas «l’égalité ou l’identité de traitement». Si le mouvement antispéciste estime, en effet, qu’il faut attribuer autant de considération à la souffrance des animaux sensibles qu’à celle des humains, il estime tout aussi important de les traiter différemment ou, ce qui revient un peu au même, à leur accorder des droits différents en fonction de leurs intérêts et capacités.

Deuxième argument des opposants à l’antispécisme : «La notion de droits ne saurait se concevoir sans celle des devoirs», comme l’estime l’anthropologue Jean-Pierre Digard (1). Or, il est faux d’affirmer que la notion de droit est liée à celle de devoir : le fait qu’un enfant en bas âge ne peut pas respecter des devoirs ne signifie pas qu’il n’a pas de droits. D’autres ironisent en affirmant qu’il serait spéciste de reconnaître des droits aux animaux car ce serait, au fond, adopter une posture très humaine… «En toute rigueur, les animaux n’ont pas de droits : c’est l’homme qui leur en donne», explique ainsi le philosophe Etienne Bimbenet (2). Là encore, l’exemple de l’enfant est parlant : un enfant n’est pas capable de définir lui-même les droits qui peuvent le protéger sans que cette incapacité implique qu’il en soit privé. Ensuite, accomplir un acte spécifiquement humain ne relève en rien d’une attitude spéciste. De fait, l’antispécisme consiste juste à soutenir que l’espèce n’est pas un critère de considération morale, et qu’un animal sensible, à l’instar d’un humain, doit donc se voir reconnaître des droits.

Ce refus d’accorder des droits aux animaux est souvent motivé par la peur que l’antispécisme remette en cause certaines libertés, celle, notamment de consommer de la viande. En somme, l’antispécisme serait intolérant et liberticide. D’une certaine manière, c’est vrai. L’antispécisme juge profondément immoral que l’on égorge des porcelets pour satisfaire ses papilles gustatives et, par conséquent, cherche à interdire cette pratique. Mais il faut comprendre qu’il s’agit ici d’éthique, c’est-à-dire de réflexions sur ce qui est bien et mal ou juste et injuste, et non de choix personnel. Or, une fois que l’on a établi rationnellement qu’une pratique n’est pas moralement légitime, il est tout à fait logique de vouloir la bannir. Il en va ainsi du viol, du meurtre, etc. En s’indignant de ce que l’antispécisme veuille interdire certaines pratiques, ses contempteurs manifestent donc leur mécompréhension de la nature éthique de ses revendications.

Pour beaucoup de ses contradicteurs, l’antispécisme s’accompagne aussi d’un mépris pour les humains. Le politologue Pierre Rosanvallon s’inquiète que «sous l’amour des animaux se cache une indifférence au malheur des hommes (3)». Il serait possible de répondre à ces accusations en exposant de nombreux cas concrets où le souci des animaux renforce celui des humains. Mais, sur un plan logique, il devrait être facile de comprendre qu’il n’y a pas de raison de penser que l’élargissement du cercle de la moralité nuise à ceux qui en font déjà partie : est-ce que le fait de reconnaître aux Noirs les mêmes droits qu’aux Blancs a entraîné une moindre considération de ces derniers ? Pourquoi donc se soucier des animaux entraînerait-il un mépris pour les humains ?

Les contempteurs de l’antispécisme s’inquiètent aussi des conséquences qu’il aurait sur les animaux. Dans Libération, Jean-Pierre Digard écrit ainsi que l’élevage ne s’est pas constitué contre les animaux puisque, au Néolithique, les animaux domestiqués «furent nourris et protégés, plutôt que voués à fuir devant les prédateurs (4)». Les animaux devraient ainsi être reconnaissants envers les humains qui les élèvent. L’argument est toutefois biscornu puisque les éleveurs ne s’intéressent qu’au profit qu’ils tirent de leurs bêtes, qu’ils tuent généralement très jeunes. L’autre grande crainte est que les animaux d’élevage vont disparaître. Le philosophe Alain Finkielkraut se désole ainsi de l’antispécisme puisque, n’étant plus utiles, «les cochons et les vaches disparaîtraient, à quelques exceptions près disséminés, pour le bonheur des enfants, dans des zoos ou des parcs à thèmes (5)». C’est vrai : si on ne consomme plus d’animaux, les éleveurs ne les feront plus se reproduire. Il y a toutefois une indécence à se plaindre de la disparition de la quasi-totalité des trois millions d’animaux qui, après une vie de misère, sont abattus chaque jour dans les abattoirs français. Respecter les animaux, ce n’est pas en massacrer plein pour avoir la possibilité d’en faire naître tout autant : c’est juste veiller au bien-être de ceux qui existent. Bref, l’antispécisme n’est pas cette philosophie bancale et dangereuse que dépeignent ses contempteurs. Elle entend, au contraire, rendre ce monde plus juste. Il est donc urgent, à son sujet, d’en finir avec le temps des contre-vérités pour en venir à celui de la réflexion et d’un vrai débat constructif.

(1) Jean-Pierre Digard, «La violence est inscrite dans la logique du projet vegan», le Figaro, du 7 août. (2) Etienne Bimbenet, «L’antispécisme paraît contradictoire», la Croix, du 18 juillet. (3) Pierre Rosanvallon dans l’émission l’Invité des matins, France Culture, du 25 juin [à partir de 2’28"]. (4) Jean-Pierre Digard, «L’animal n’est pas l’alter ego de l’homme», Libération, du 25 juillet. (5) Alain Finkielkraut, «Rétablir le lien perdu», les Echos, du 23 août.
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Invité
Redstein a écrit :

Tiens, Libération a publié une bonne mise au point l'autre jour :

Citation:
L’antispécisme face à ses contempteurs

Par Yves Bonnardel, essayiste et membre fondateur de la revue Cahiers antispécistes et Thomas Lepeltier, essayiste — 15 janvier 2019

Inconnue du plus grand nombre il y a encore peu de temps, cette philosophie est de plus en plus partagée mais aussi critiquée. En voulant accorder des droits aux animaux, ses militants seraient liberticides, incohérents et mépriseraient les hommes. Réponses point par point, par deux antispécistes.


Inventé, il y a près de cinquante ans, mais longtemps méconnu, le mot de «spécisme» a fait depuis quelques mois irruption dans l’espace médiatique. [b]Il désigne l’idéologie qui fait de l’espèce à laquelle appartient un être vivant un critère en soi de considération morale.


je m'étonne que tu cites un article qui fait de l'antispécisme une idéologie.

Mais j'apprécie l'évolution
Redstein
Viens petit, viens viens...





(ouch)

quantat a écrit :
Redstein a écrit :

Tiens, Libération a publié une bonne mise au point l'autre jour :

Citation:
L’antispécisme face à ses contempteurs

Par Yves Bonnardel, essayiste et membre fondateur de la revue Cahiers antispécistes et Thomas Lepeltier, essayiste — 15 janvier 2019

Inconnue du plus grand nombre il y a encore peu de temps, cette philosophie est de plus en plus partagée mais aussi critiquée. En voulant accorder des droits aux animaux, ses militants seraient liberticides, incohérents et mépriseraient les hommes. Réponses point par point, par deux antispécistes.


Inventé, il y a près de cinquante ans, mais longtemps méconnu, le mot de «spécisme» a fait depuis quelques mois irruption dans l’espace médiatique. [b]Il désigne l’idéologie qui fait de l’espèce à laquelle appartient un être vivant un critère en soi de considération morale.


je m'étonne que tu cites un article qui fait de l'antispécisme une idéologie.

Mais j'apprécie l'évolution


Je n'aime toujours pas le mot, mais dans la mesure où il signifie système philosophique (« cette philosophie »), il ne me dérange pas.
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fifdefif
Thrillseeker a écrit :
Viens quantat, on a des cookies!

http://www.slate.fr/story/1531(...)nazis


c'est cohérent. Quand tu entends les "anciens " parler de l'occupation ,remonte très souvent le traumatisme de se nourrir que de topinambours et de salsifis .Sans le savoir ,ils avaient déjà un pied dans le 21 ième siècle!
Lao
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    Lao
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Déjà : grosse confusion entre végétarisme et véganisme.
Ensuite : heureusement Hitler n'est pas le seul végétarien célèbre (je vous laisse chercher).
Et : quand on est assez con pour être d'extrême droite, il n'y a plus aucune barrière pour la confusion mentale et l'hypocrisie.

Citation:
.......... un signe de véritable empathie.......................
“La peur est le chemin vers le côté obscur. La peur mène à la colère. La colère mène à la haine. La haine mène à la souffrance.” Yoda.
Redstein
Pol Pot était papilliste, nan ?
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Redstein
Tous les dix manches... qu'il passait par les armes pour incompétence (le génocide, ça ne s'improvise pas).
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